Sirrah groupe originaire de Varsovie sort son premier album, alors
que des groupes comme
Neolithic commencent à faire parler d’eux, ces
derniers arrivent sans crier gare avec cet opus qui est le digne
successeur d’une démo fort sympathique.
Le son est revu méchamment à la hausse (comme quoi en Pologne on sait faire un gros son) et
Sirrah ne plaisante pas, œuvrant, dans un
Doom-
Death,un tantinet Gothique et Atmosphérique (clavier et violoniste obligent), ce "
Acme" commence d’entrée de jeu avec le morceau éponyme qui mine de rien, tout en distillant une ambiance pesante, nous saute à la gorge avec son alternance et entremêlement de voix gutturales et de voix claires accompagné de cette montée en puissance maitrisée par des instrumentistes plus fins qu’ils ne paraissent. Que dire de ce break à la guitare en son clair accompagné par une section rythmique
plutôt véloce par rapport à la moyenne des groupes qui se cassent les dents sur ce genre d’exercice? Génial tout simplement, car ce dernier re-dynamise et allège le morceau qui se révèle au final plutôt varié.
Loin de s’en tenir à cette recette
Sirrah nous offre au cours de cette invitation au voyage différentes facettes qui rendent ce disque beaucoup plus riche qu’il ne parait grâce à leur diverses influences musicales (
Doom,
Death, Atmosphérique et un soupçon de Progressif) parfaitement maitrisées, digérées et recyclées.
Je prends pour exemple "Passover 1944" avec son début sonnant "vu et revu" nous emmène vers les hautes sphères du
Doom-
Death de Haute volée, les contrepoints en chants féminins sont tout simplement placés de manière diabolique et ce refrain mêlant ces derniers et les alternances de chant est insidieux et très entêtant, ce qui pour un groupe dans ce style est assez surprenant et surtout nous oblige sournoisement à maintenir notre attention pour la suite de l'écoute.
Ce qui est flagrant sur "On the verge" et " Irridium", c'est cette lourdeur et cette noirceur primant de façon omniprésente, mais les musiciens arrivent à maintenir notre attention avec toujours des refrains très bien amenés, grâce à cette alternance de voix enchevêtrées et ce sens inné de ma mélodie discrète et efficace.
D'une autre manière "Pillbox impressions" joue plus sur la mélodie contrastée avec la lourdeur rythmique et rehaussée par ce violon qui distille un canevas
de notes qui aèrent la musique du combo, permettant ainsi d'éviter une lassitude assez courante au fil des écoutes chez votre serviteur.
Je ne vais pas vous faire l’offense de tout dévoiler, mais sachez que ce disque est, et restera une pierre angulaire de ce style, là ou d’autres ont échoué, je pense à
Dominion avec son "
Interface" (qui est fort sympathique au demeurant mais moins original). Il regorge d’idées et de surprises, et a très très bien vieilli. Pour preuve cet album a 17 ans, et là je suis en train de le
redécouvrir avec un grand sourire limite naïf, preuve que ce dernier me
satisfait pleinement.
Verdict 18/20 Vince
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