Plus d'un an... C'est le temps qu'il m'aura fallu pour comprendre toutes les subtilités de
Lost Ubikyst In
Apeiron. Quoi ?!! Qu'est ce que c'est que ce charabia ?!! Alors l'ubiquisme est une sorte de philosophie sur l'omniprésence de Jésus-Christ, tandis que l'
Apeiron est un concept assez flou qui est toutefois nécessaire à toute forme d'existence... Bon inutile de chercher plus longtemps, cela prendrait toute la chronique pour expliquer, voir carrément trois !
Revenons à quelque chose de plus... Accessible voulez-vous ? Donc
Lost Ubikyst In
Apeiron a été fondé en 2007 en Fanche-Comté par son unique membre Schrisse. Une chose est sûre, c'est que l'écriture et l'enregistrement de l'album auront été longs, très longs, très très longs ! En effet, il aura fallu sept longues années pour tout écrire, enregistrer produire etc. Schrisse admet lui-même avoir été extrêmement exigeant avec lui-même d'où cette attente interminable.
Une fois que le disque est lancé, c'est parti pour plus d'une heure de
Metal expérimental où Shrisse nous chante les joies et miracles de notre société corrompue, dirigée par le Dieu
Argent. Le premier titre "
Nothing to s(l)ave" est révélateur de ce que contient l'album, de la polyrythmie à la
Meshuggah ("
Nothing to s(l)ave", "Sarkoma") des atmosphères à la
Devin Townsend ("Swallow th earth"), et un niveau technique hors du commun. Shrisse a été tellement exigeant que les influences ne sont pas évidentes à la première écoute, tant par la technicité du musicien que par la personnalité des chansons.
En effet, la particularité de ce "Abstruse Imbeciles
Nailed on
Slavery" est que c'est un album à la personnalité propre comme on en fait presque plus. Il y a un très haut niveau technique, les solos sont nombreux et complexes, la basse a droit à ses propres lignes, certaines touches électroniques viennent insister sur le côté déshumanisé du monde que Schrisse nous décrit, et même la batterie qui du propre aveux du créateur est une boîte à rythme, en vient à sonner humaine.
Mais l'album tire aussi son épingle du jeu grâce au chant. Car s'il faut mettre un adjectif sur la voix de Schrisse, dans la langue française, celui qui collerait le plus serait "Particulier. Mais particulier dans le bon sens du terme, en effet celle-ci est majoritairement hurlée, mais sans pour autant rentrer dans un quelconque registre
Death metal ou Black metal. Impossible ? Je vous rappelle qu'on a affaire à du
Metal expérimental, oubliez ce que vous avez appris en cours de musique lorsque vous plongez dans ce domaine. A cela s'ajoute quelques passages en chant clair tout aussi bien maîtrisés, et jamais de trop. Et dire que notre psychotique a appris tout seul pendant ces sept années d'enregistrement !!!
Finalement, le seul défaut serait la longueur des titres, en effet le plus court fait 5 minutes, et le plus long en fait 10, pour plus d'une heure et quart de musique. Il faut donc un sacré courage pour finir l'album d'une traite quand on n'est pas habitués, et le côté extrêmement travaillé le rendra certainement difficile d'accès à la première écoute. Mais c'est avec le temps que l'on décéléra les subtilités.
Que retenir de ce disque ? Un chef-d'oeuvre avec un grand C ! Et pour le futur, Schrisse a révélé à travers un article de la presse régionale qu'il travaille actuellement sur un prochain album qui contiendra une unique chanson de... 40 minutes ! Souhaitons le meilleur pour notre musicien, et surtout bon courage pour se trouver des musiciens pour jouer en live ce véritable mastodonte !
18/20
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