Il est rassurant de constater que même les artistes les plus géniaux, ceux là même dont les plus aveugles louent sans cesse les mérites, se trompent, aussi, parfois. Ramenant ces êtres d’exceptions à leur dimension la plus humaine, ces faiblesses ont le don, aussi paradoxale que cela puisses paraitre, de sublimer encore leurs œuvres les plus accomplis et les plus réussis.
En formant
Alas, l'incontournable, et talentueuse, figure emblématique du
Death Metal, Erik Rutan (
Hate Eternal, ex-
Morbid Angel), avait dans l'idée de dévelloper un concept plus ou moins original nourris de divers univers très particulier. Cette terre créative se propose, en effet, de s'exprimer sur la confrontation inimaginable de contrés aux riffs de la musique de prédilection de ce guitariste habile alliés aux terres envahies par le lyrisme exacerbé de ces chanteuses diva encombrantes d’un
Metal gothico-symphonique. L’enfant parait pour le moins étrange. Prometteur ? Peut-être.
Dans l’esprit éveillé de l’auditoire excité par ce mélange, la progéniture pourrait avoir des ressemblances avec un
Doom/
Death, prémices du mouvement musical Gothique et symphonique, inspiré par
Paradise Lost. En réalité le chérubin engendré ne sera rien d’autre qu’un monstre ennuyeux.
Poussant les premiers cris primitifs en un premier titre,
Absolute Purity, à la musique sans ambition et sans originalité, mais passable, c’est véritablement lorsque Martina Astner-Hornbacher (ex-
Dreams Of Sanity, ex-
Therion) remplace ces balbutiement en mots, et ce en des envolés d’aigus maniérées, que l’entité repoussante
Alas trouve son expression la plus affreuse. Un calvaire qui se poursuit malheureusement en d'autres lieux (The Enchanted, l’effrayant Surmounting the Masses). Dans la dissonance abominablement crispante des intonations emphatiques de sa chanteuse mêlé à ces guitares plus sombres, et conjugué à une musique sans personnalité (et ce même lorsque Martina se contente de pousser la chansonnette en des hauteurs moins célestes), il apparait impossible de déceler un quelconque intérêt à cette œuvre raté. Su succédant inlassablement, les pistes s’enchainent invariablement sans jamais sembler vouloir se dissocier les unes des autres. Les autres des unes. Les unes des autres. Les autres...
Ajoutons encore à cette torture, une autre bien plus embarrassante encore. Parlons donc, en effet, de cette tendance fatigante dont usent ici certains musiciens et notamment le batteur Howard Davis. Celle consistant à se complaire dans une certaine répétitivité monotone, en des phrasés, délimitant très nettement chaque parties de chaque titres, de manière certes très technique, mais aussi terriblement fastidieuse. Dès lors le supplice est total, et le constat sans appel.
Véritable punition, ce disque s’inscrit dans la catégorie de ceux pour lesquels seul l’oubli est acceptable. Il est d’ailleurs apaisant de constater que c’est exactement dans cet abyme qu’il finira sa longue, et mérité, agonie exhalant, dans une lenteur infiniment pénible, un dernier râle, finalement, pas si éloigné de son premier.
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