Il serait ici assez commode d'écrire un papier entier en se contentant d'évoquer le prestige de certains des membres d'
Absolute Power. Combien d'autres formations peuvent, en effet, se targuer de posséder en leurs rangs des musiciens aux curriculum vitae aussi impressionnant que celui de Shane Embury ou que celui de Mitch Harris, deux artisans connus pour leur appartenance, notamment, à
Napalm Death? Bien évidemment, ce faisant, nous perdrions sans doute un temps précieux à nous égarer en des considérations pas totalement pertinentes ici. Car si le bassiste et le guitariste sont effectivement deux des instrumentistes du célèbre groupe de Death Grind britanniques, l'incidence ici sera minime puisque ce nouveau collectif s'exprimera essentiellement dans les affres d'un Heavy
Metal,
Power US, voire d'un Heavy légèrement Thrashy, et non pas dans ceux de la musique radicale auxquels ils s'adonnent ailleurs. En d'autres termes
Absolute Power n'est en aucun cas un ersatz de
Napalm Death. Inutile donc de s'étendre davantage sur la présence de ces deux personnages, aussi illustres fussent-ils. En revanche Attardons nous plutôt sur le contenu d'un disque aux influences variées et qui doit autant à Iron Maiden qu'à
Metal Church ou à
Manowar. Et parfois même à
Helstar.
Démarrons donc les hostilités avec le titre éponyme de ce manifeste. Notons que ses refrains nous proposent une rupture très intéressante là où d'aucuns se seraient contentés d'user de toutes les ficelles d'un conservatisme ultra commode et, surtout, ultra éculé. L'aspect mélodique et posé de ces chorus contraste, en effet, superbement avec le côté vif et nerveux des couplets. Agrémentant peu ou prou l'ensemble de cette œuvre, du moins sa première moitié, cette saine agressivité trouve même sa quintessence sur un admirable Raging Pursuer et, plus tard, sur un divin Faster than the Speed of
Evil, deux titres que James Rivera, Larry Barragan et leurs comparses auraient sans aucun doute pu composer et intégrer à leur opus
Glory of Chaos.
Moins ardents d'autres morceaux n'en demeurent pas moins excellents pour autant (Sea of
Horns,
Land of Steel...).
Au-delà de ces pistes magnifiant cet opus, la suite est, malheureusement moins glorieuse. Manquant clairement parfois d'une certaine cohérence et s'éparpillant en des lieux pas nécessairement contradictoires mais différents, il apparaît quelquefois difficile de ne pas se sentir perdu alors qu'un titre nous emmène dans les paysages d'une musique très pugnace et très Thrashy avant de brutalement nous entrainer dans les terres plus épiques et harmonieuses d'un autre morceau moins virulent. Ainsi passer du très corrosif Raging Pursuer au plus amène
Land of Steel, dont les soubresauts les plus intimes ne sont pas sans nous rappeler les travaux de Joey DeMaio et de ses complices, peut dérouter. Tout comme d'ailleurs, le cheminement qui nous fera quitter ce dernier et aborder un
Secrets aux refrains et aux détours bien trop mélodiques. Cette chanson d'ailleurs marque clairement le début d'un voyage nettement moins passionnant au cœur d'un univers Heavy
Metal sans véritable surprise et sans véritable intérêt (Standard Bearer,
Forbidden Fruit et
Circles). Une morne expédition qui se termine avec le remarquable Faster than the Speed of
Evil qui vient nous sortir de cette pénible torpeur dans laquelle ces chansons accablantes nous avaient plongées.
Tantôt Heavy
Metal européens, tantôt
Power US, tantôt acerbe, tantôt harmonieux ce disque ne parvient donc pas à se positionner clairement sur un créneau distinct. De plus, certains morceaux nettement moins attachants que d'autres, lui confère un aspect très inégal. Peut mieux faire en somme.
Tient je croyais avoir évoqué ce point dans ma chro. C'est passé à la trappe au fil des moutures successives de ce texte. Ca vaut peut-être le coup d'être ajouté...
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