Imaginez l’éternité qui sombrerait peu à peu dans une tristesse et une mélancolie dont on ne peut la consoler. Une éternité à ressasser le passé, à vouloir le changer sans jamais y parvenir. Une éternité à vouloir atteindre un objectif qui se dérobe à chaque fois que l’on pense toucher au but. Une éternité faite d’amour et de haine, coexistant et s’autodétruisant peu à peu. Un feu inextinguible d’émotions dévorant et ravageant le monde.
De nombreux groupes se sont attelés à cette tâche ardue, chacun faisant tout son possible pour trouver les mots, les mélodies afin d’atteindre le cœur de chaque auditeur et de lui ouvrir un monde d’une tristesse insondable mais d’une beauté sans nom.
Blazing Eternity, groupe finlandais, a finalement tenté cette expérience avec son deuxième album studio. Passant d’un
Doom classique à du
Doom atmosphérique voir même à de l’Ambient, il faut dire que la transition ne parait pas forcément si évidente. Et pourtant, «
A World to Drown In » est un véritable chef d’œuvre.
Des les premières notes, « Cover Me With Your
Eyes » va donner le ton d’un album remarquable. Tout en simplicité et en retenue, aucune piste ne souffre d’une envie d’en faire trop. Le groupe reste dans une idée de la mélancolie très sobre. Les instruments sont simples et d’une efficacité redoutable.
La guitare, grâce à des solos inspirés et des riffs lancinants, va se faire hypnotisante, le début de « Meet You In Those Dreams » en est un bon exemple. Elle sera aussi la seule représentation d’une certaine « lumière » éclairant ce périple musical. Grâce à un jeu aéré et simple, elle apporte une certaine notion de légèreté à des paroles plutôt sombres et mélancoliques.
La batterie est relativement discrète, gardant la lenteur du
Doom de l’opus précédent. On retrouve aussi des nappes de timides nappes de claviers mais diablement efficaces.
Le chant quand à lui, uniquement clair, est véritablement sublime. Bien que quelque peu monocorde, les émotions qu’il dégage sont véritablement parfaites et maitrisées de bout en bout. On peut noter l’apparition d’un chant féminin apportant un peu de fraicheur sur « Stars In July ».
Certaines chansons vont se révéler assez surprenantes. «
A World to Drown In » va être le titre le plus violent de l’album, doté d’une rythmique pêchue et imparable, d’un refrain accrocheur, une des pistes incontournables de l’album. « Don’t Tell The World » est certainement, quant à elle, l’une des plus belles « ballades » qu’il m’ait été donné d’entendre. Inutile de s’attarder trop longtemps sur chaque piste de l’album. Chacune d’elle présente une tristesse leur étant propre, ce qui, malgré une certaine homogénéité, permet à l’auditeur de ne pas se lasser.
Blazing Eternity nous livre ici une pièce maîtresse du
Doom atmosphérique, un chef d’œuvre qui a sombré dans l’oubli. Et quand on sait que le groupe a splitté quelque temps plus tard, cela ne rajoute que plus d’aura à l’album. «
A World to Drown In » est un disque que l’on se doit d’écouter au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour savourer cette ode à la mélancolie, d’une perfection absolue.
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