Le metal futuriste s'est pris une bonne claque dans la figure en 2011, mis en avant par de nouveaux groupes et surtout des formations cyber metal en grande forme et de plus en plus extrêmes. Si la génération cyber djent continue de prendre pour influences
Meshuggah et
Fear Factory, celle du cyber brutal pioche plus dans les formations extrêmes existantes telles que
Behemoth ou encore
The Amenta. On aura vu le résultat l'an passé avec
ID:Vision et
Seth.Ect.
Nexus Inferis ne déroge pas à la règle et tout comme ses acolytes, les Gallois offrent en ce début
2012 un gros condensé de metal extrême et de cyber pour un résultat très agressif et post apocalyptique. Fortement influencé par Ray Kurzweil (spécialiste sur la futurologie et le transhumanisme), la science fiction et les scénarios fin du monde dont nous sommes de plus en plus habitués, le trio a profité de l'occasion pour s'offrir un visuel bien mécanique, les membres étant tous plus ou moins habillés en cyborgs. Ajoutez à cela l'esthétique bien inhumaine de la pochette et vous pouvez d'ores et déjà vous faire une idée de ce qui va arriver : l'homme est inéluctablement pris dans la déchéance de sa planète et ne peut rien faire si ce n'est subsister et échapper aux pièges des technologies et de la mécanicité.
C'est avec violence et terreur que
Nexus Inferis nous plonge dans l'enfer de notre planète, ne lésinant pas une seule seconde sur l'apport considérable d'éléments brutaux, que ce soit les riffs, les rythmes ou les vocaux. C'est une immersion totale qui nous est offert sur un plateau d'argent, les éléments cybernétiques et autres bidouillages techniques étant présents dans la majeure partie des morceaux sans tomber dans l'électronique facile. C'est mécanique, effrayant, futuriste et apocalyptique, l'atmosphère étant bien sombre et froide, totalement aseptisée et dépourvue de toute émotion. Ca se sent directement dans l'ouverture « Perspective », comme une bande son d'un film d'horreur ou d'un jeu vidéo d'épouvante : une voix synthétique et distordue, une ambiance inhumaine et désespérée, des touches de claviers symphoniques décadentes avec ces relents d'éléments industriels. L'arrivée de « Tremor » renforce cette idée en intégrant les éléments black metal, les blasts étant d'une rapidité extrême, et celle de « The New
Strain » entraîne irrémédiablement l'auditeur dans un univers cybernétique très prononcé.
L'éponyme « A Vision of the Final
Earth » se rapproche de l'univers d'
ID:Vision et ses touches black parsemés d'éléments death et de parties assez expérimentales dans le riffing. On reste bien dans le domaine de l'extrême, avec ces influences death/black polonaise côtoyant l'univers cyber des groupes actuels. «
Beyond Evolution Rubicon » arrive être plus sombre et robotique, même dans les vocaux, avant de faire place à un « Destroyed
Aperture » qui laisse les guitares de côté. Irrésolument cybernétique, électronique, noir et futuriste, les cris sont à la fois torturés et synthétiques, comme une réponse à ces sons étrangers et ces samples à l'arrière goût d'acier.
En guise de fin,
Nexus Inferis laisse la parole aux créatures qui nous asservissent avec un «
Through Conscious One Last Time ». Summum de la mécanicité, les Gallois mettent le paquet, nous offrant autant de parties brutales que de parties robotiques ou futuristes. Nous sommes au centre d'une conversation, alternance de growls et de voix robotiques parmi des riffs incisifs et des passages plus atmosphériques et spatiaux avant d'atteindre une fin des plus inhumaines, perversion inéluctable de notre mode de vie.
2012 commence bien, et
Nexus Inferis impose avec son tout premier album un Cyber/
Death/Black de grande qualité qui a de quoi concurrencer les groupes actuels dans le domaine, loin du cyber/djent qui commence (déjà) à tourner en rond.
Brutal, original, glacial et sans pitié, « A Vision of the Final
Earth » est un album idéal pour les amateurs de scénario apocalyptique n'ayant pas froid aux yeux en matière d'agressivité et d'expériences en tout genre.
Franchement ça dépote sévère, je connais peu de groupe dits cyber qui vont aussi loin dans l'extrême, ce qui n'est pas pour me déplaire ^^
"sans tomber dans le côté trop mignon du dernier "Damage Theory" d'Illidiance"
C'est même totalement l'opposé pour moi !
En tout cas merci pour la chronique qui m'a fait acheter un sacré bon disque (pour le moment en tout cas j'adore)
Allez, encore un pouce vert !
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