Tout le monde ou presque connaît le fabuleux album d'
Apocalyptica "Plays
Metallica by Four Cellos". Le concept, génial, du tribute instrumental sur un instrument a priori inadéquat, s'avérait payant et le groupe s'est depuis taillé une place importante dans le monde du metal moderne - malgré toutes les réserves que l'on peut faire sur l'évolution constante de leur son vers quelque chose de moins original et de plus commercial.
Ce concept a fait des émules, ci présent
Harptallica, tribute qui, comme son nom l'indique, ambitionne de reprendre les classiques du grand groupe de thrash à la harpe. Oui, la harpe, vous savez, cet instrument rare, complexe, au son mélodieux et doux, presque liquide, très féminin et connoté...
Le pari est donc risqué, et je ne vous cache pas que le résultat est catastrophique.
Pourquoi cela ? Justement à cause du choix de la harpe. Ici, deux musiciennes : une fait la "voix", l'autre la mélodie et le rythme. Sauf que la harpe n'a rien d'un instrument rythmique : tout est dans la mélodie, la douceur et le léger contraste avec un pincement plus brutal, des cordes plus malmenées. Mais de là à jouer du metal... Résultat, l'album transpire le miel et la douceur de l'instrument, à tel point que c'en est étouffant, le tout affichant une mollesse épouvantable, à la limite du supportable. Sans parler des problèmes évidents de rythmes qui écorchent les oreilles de l'auditeur.
L'intro de
Battery qui inaugure le disque fait un temps illusion, même si pointent déjà les premières difficultés rythmiques. La catastrophe est totale sur
Master of Puppets, d'une mollesse sidérante, d'un ennui absolu, et au solo absolument risible et irritant pour les oreilles. Idem pour For Whom the Bell Tolls, que l'on a même du mal à reconnaître au début.
Semblent mieux s'en sortir les ballades et les titres calmes comme
Orion, The Unforgiven, Welcome
Home (Sanitarium) et One, plus propices à la douceur et la mélodie. Notons également que le final de One s'avère plus réussi que les autres. Passe encore pour Enter Sandman même si le titre n'a plus rien de percutant.
Seul titre qui tire son épingle du jeu, Fade to Black, encore une ballade, et une des plus belles de
Metallica, qui ne sort pas trop écorché par la transposition à la harpe.
A part cela, ajoutez au tout un artwork répugnant, un logo kitsch et un mixage sonore épouvantable et vous aurez une idée de ce disque tout à fait insignifiant. Je suis dur, mais qu'est-ce que je me suis fait chier en écoutant ça !
En somme, un disque qui montre les limites évidentes d'un concept au départ intéressant : "prenons un instrument inattendu et jouons des morceaux célèbres de metal !" Ou pas, ou plus jamais comme ça.
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