Découvert seulement cette année alors qu’ils ouvraient sur la date parisienne de la tournée d’
Evoken, Hidden In
Eternity est pourtant un groupe qui existe depuis déjà 2001. Ils ont à leur actif deux albums studio : «
On the Ninth Day » (2006) qu’il me reste à explorer (j’ai lu que c’était plus symphonique/gothique), ainsi que « A tout jamais » (2019) qui a été joué dans son intégralité lors du concert précité, et que nous allons maintenant commenter.
Pour tout vous dire, on pleure dès « Si Je Devais n'en Tuer Qu’un » qui ouvre l’album. Titre très triste, qui inclut la participation de Kostas Panagiotou du groupe
Doom Pantheist. Des sons de cloches (oui je sais,
Black Sabbath et
Metallica l’ont déjà fait) sous la pluie en guise d’introduction, avant l’apparition de lignes d’une guitare électrique assez speed à vrai dire, mais à partir de la minute 5’18, c’est le break funeral doomesque par excellence. Un très net ralentissement de rythme, le retour de la pluie et l’apparition d’un violon lancinant qui nous tient en haleine jusqu’à la dixième minute, et qui accompagne parfaitement les growls parsemés çà et là.
Ce premier titre ainsi que « Und Gleich… die
Zeit » (piste n°4) sont de véritables tueries de
Funeral Doom mais « In Abstentia
Aeterna »… comment dire ? Ce titre vaut à lui seul l’acquisition de l’album. C’est lui qui m’a fait courir (une fois que j’étais remis de cette expérience immersive) au stand merch du Klub après la prestation du groupe pour me procurer le CD, car j’ai été littéralement embarqué lors du live. 11:30 minutes de rythmes répétitifs et entêtants (avec quand même plusieurs changements de rythme) qui paraissent durer une éternité. C’est vraiment dépressif à souhait, le violon faisant à nouveau son effet, accompagné de chœurs en arrière-plan et de la répétition très audible de la phrase « A tout jamais » (le nom de l’album) qui vient marquer notre esprit pour un bon moment de fatalisme.
Bon, après l’interlude acoustique « Les Echappées Extatiques », à l’intérêt limité en ce qui me concerne, « Eitelkeit » est aussi un modèle de
Doom extrême et de noirceur… On est reparti pour plus de 9 minutes encore plus sombres, où vient nous hanter le chant cette fois plus Black de Nereide, en alternance de ses parties Death. Et le break ultra lourd à partir de 6:52 minutes (un de mes passages favoris de l’album)… la façon dont résonne la batterie (en particulier les cymbales) m’achève… avant les 45 dernières secondes d’accélérations qui viennent clôturer la piste.
A noter un soutien du clavier de Kostas par passages, comme sur « Und Gleich… die
Zeit », parfois presque épique, qui vient enrichir de « manière impériale nos morceaux avec ses mélodies doomesques », pour citer les remerciements du groupe que vous pourrez lire sur la pochette.
Attention quand même à votre santé mentale, n’allez pas vous retrouver comme le personnage de la couverture, au bord d’un pont, prêt à sauter (on est d’accord que les thèmes abordés sont loin d’être joyeux)…
Si
Despond était mon coup de cœur
Doom/Death français des années 1990, c’est à ce jour les bordelais d’Hidden In
Eternity qui, de façon « cachée », malmènent mes émotions. On attend le 3ème album (le groupe me dit qu’ils travaillent à de nouvelles compositions) et de nouveaux concerts !
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