Résistance ! En voilà un nom qui se crie bien fort ! Et pourquoi ces quatre garçons dans la tempête ont-ils opté pour un nom aussi revendicatif ? Parce que fatigués par les néo styles hybrides aux productions aseptisées qui dénaturent l’essence même du
Metal, auxquels s’adonnent trop de groupes en mal d’inspiration aux compositions standardisées et sans saveur. Parce que nostalgiques des années 70 et 80 (du XXème siècle !) où le
Metal voyait ses fondations s’établir avec des genres particuliers bien définis et entiers tels le bon vieux
Hard Rock, le Heavy, le Thrash, le
Death et le
Doom ; avec ses groupes qui allaient en devenir les piliers et à qui bon nombre doivent tout. Parce que fans de
Mercyful Fate, et par conséquent de
King Diamond ! Et de
Manilla Road,
Slough Feg,
Forbidden,
Herald,
Uriah Heep,
Dio, Candelmass,
Manowar,
Kreator,
Destruction,
Thin Lizzy…
Tout ce «parce que» était présent sur leur premier album «
Bang Your Fucking
Skull», typiquement folklore
Metal avec tous ses clichés, des thèmes jusqu’au son authentiquement
Old School. Cette fois-ci, on reste dans le Heavy Thrash bien traditionnel, avec cependant une élaboration des morceaux plus complexe et plus fournie, avec autant de fureur mais aussi plus de mélodies et d’ambiance.
Car voici «A Tale of
Decadence» ! La B.O. du film «Le Moine» de Dominik Moll, avec Vincent Cassel, sorti le 13 juillet.
- Meuh, non ! Voyons ! Dat woz a joke ! -
Néanmoins ce concept album sorti en début d'année, s’inspire lui aussi du fameux roman à scandale de Matthew
Gregory Lewis, «The Monk», publié en 1796. Un ouvrage narrant la descente aux enfers d’un moine via le viol, l’inceste, le meurtre, et la signature d’un pacte avec le diable. Et quel bel effort que cet ouvrage, ou comment adapter musicalement un bouquin en en faisant ressortir toute la fascinante noirceur (l’artwork d’Alexis Bert illustre bien le propos).
Réussir à transmettre à travers le Thrash et le Heavy tout ce qu’il y a de malsain dans une âme damnée confirme un travail de composition acharné où chaque protagoniste va faire montre de talent afin de donner corps à des compos complètes, savoureuses, entêtantes, qui passent sans mal de la violence à la mélancolie morbide. Les textes sont écrits et découpés en trois actes, à la manière d’une pièce de théâtre. Neuf scènes en tout, deux fois quatre et la dernière. La pièce, enregistrée au Downtown studio de Strasbourg et mixée au Rape of Harmonies &
Temple of Disharmony studio en Allemagne sous la bannière de Emanes
Metal records, est remarquablement interprétée. Nathaniel, “Nathagnôle” pour les intimes, sermonne, vocifère, et rage ; Joël “Bije” tance et enchante ; Florian gronde et fulmine ; et Marti blasphème, fracasse et torture. Des guests prestigieux font des apparitions : The Overtly Melancholic
Lord Strange de
The Lamp Of Thoth pour des vocaux ; Kalevi de
Bloody Sign (†) pour l’orgue Hammond ; et Dimitar Gougov de Boya et Les Violons Barbares pour la gadulka (instrument bulgare).
À la fin de la représentation (quand le CD s‘arrête), le public (l’auditeur) se lève et applaudit…
En criant : « Bravo ! Bravo ! Bis ! »
Thrash'em all!!!
Si je n'ai pas détaillé les pistes, c'est que les éléments donnés résument bien ce concept album ; inutile de faire des redites. En parlant de Thrash, de Heavy, de noirceur et de mélodies, en citant les "guests" figurant sur l'album, il me semble que les amoureux du genre auront compris à quoi on a affaire !
J'aurais pu faire un travail de "découpe" plus académique, mais cela me paraissait fastidieux, autant que de décortiquer les scènes et actes d'une pièce de théâtre.
Ce concept album a son identité du début à la fin, dispensée sur chaque titre.
Enfin bref, je n'ai pas vraiment ressenti le besoin de disserter sur les morceaux séparément tant l'album est homogène.
À la rigueur, j'aurais pu préciser que "The Bloody Nun" et "A Premature Burial" sont des tubes en puissance...
Sur ce, portez-vous bien !
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire