Née de l'association de la chanteuse
London Wilde et du vétéran Dave Starr, la formation californienne de Wildestarr, après un premier album plébiscité par une critique enthousiaste (
Arrival (2009)), dévoile un peu plus sa créativité sur un nouvel effort intitulé A Tell Tale
Heart qui sort en cette année
2012.
Bien évidemment, les préjugés machistes étant ce qu'ils sont, dès lors qu'il sera de notoriété publique que le vocaliste de ce trio est une femme, les aprioristes patentés imbéciles ne pourront s'empêcher de conclure sur le style pratiqué ici et sur les hypothétiques faiblesses d'une interprétation, nécessairement, pas aussi technique, puissantes ou bonne que ne l'aurait été celle d'un homologue masculin.
Le procédé est regrettable puisque, loin des sempiternelles volutes doucereuses dans lesquelles se complaisent nombres de ses consœurs,
London Wilde et ses comparses pratiquent un Heavy
Metal dans lequel l'héritage de formations aussi prestigieuses que
Black Sabbath,
Savatage ou
Judas Priest se fait ressentir. Une musique qui, de surcroit, ne dédaigne pas se parer d'une ténébreuse noirceur que les guitares pesantes et efficaces de l'ancien bassiste de
Vicious Rumors, Dave Starr, soulignent magnifiquement.
Par ailleurs, le procédé l'est d'autant plus que la demoiselle s'emploie en une expression très en accord avec cette musique tourmentées et énergique.
Ceci étant dit, concentrons-nous, dès à présent, sur un album qui débute sur un vif
Immortal aux refrains à la mélodicité contrastant sans doute un peu trop avec l'âpreté de l'ensemble de ce titre. Et qui se poursuit par un splendide Transformis Ligea, un superbe Valkyrie et, surtout, par un remarquable A Perfect
Stone. Autant de titres pour lesquels il est délicat de relever un quelconque défaut tant ils sont réussis. Une excellence, bien évidemment, confirmer par d'autres (le superbe Not Sane au préambule délicieux, The Pit Or The
Pendulum ou encore, par exemple, Usher In The
Twilight).
Concernant les thèmes abordés sur ce second opus, il s'agira ici, une fois encore, de morceaux inspirés par les travaux de l'écrivain H.P. Lovecraft. De tous temps, le romancier et nouvelliste aura été prompt, en un cynisme délicieux, à démonter les thèses anthropocentriques définissant l'humanité comme un des axes principal de l'univers. En des écrits noirs dépeignant, souvent, des hommes en proies à la folie après avoir découvert la réalité sur l'existence de ces créatures noires qui peuplent ces antres obscurs si proches, l'auteur aura été pour nombres d'artistes une source d'inspiration aussi prolifique que pléthorique. Tant et si bien d'ailleurs qu'il sera difficile de ne pas voir, dans cette énième hommage rendu par Wildestarr, un certain traditionalisme et une certaine facilité. Un conformisme qui, malgré tout, ne sera pas réellement fâcheux et n'entravera aucunement la bonne tenue d'un disque très intéressant.
Un album intéressant. Un Heavy
Metal rugueux et tourmenté. Un guitariste remarquable. Une chanteuse convaincante. Autant d'éléments qui, en somme, participent à la réussite d'un album attachant.
Une formation qui renvoie à certains groupes de Heavy Metal des années 80 dotés d'un chanteur à la voix haut perché comme Crimson Glory, Fates Warning, Heir Apparent, et Queensrÿche.En même temps avec un ex-Vicious Rumors et Chastain (Dave Starr) à la guitare et à la basse ça n'a rien d'étonnant.
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