S’il y a un groupe à l’ancienne qui mérite qu’on se penche sur sa musique et son parcours, c’est bien
Cardiac Arrest. Formé en 1997 en plein creux de vague, le groupe ne se montrera actif qu’à partir de 2004, anticipant le revival Death de la fin 2000’s (qui allait faire des ravages dans les 2010’s).
Changeant de label comme de chemise, le groupe de Adam Scott parsèmera pourtant cette carrière de nomade avec des sorties mémorables, notamment
Cadaverous Presence meilleur album du groupe jusqu’ici. La précision est importante : jusqu’ici, car
A Parallel Dimension of Despair (2018) pourrait bouleverser la hiérarchie.
Après avoir écumé les maisons de disques US,
Cardiac Arrest a opté pour un contrat avec
Memento Mori, label européen majeur en matière de Death old school, ce qui peut s’avérer payant pour élargir leur audience et prouver à la planète qu’ils sont plus qu’un groupe de seconde division.
Pour les inconscients qui ne connaitraient pas encore le groupe, leur Death empeste les origines du style façon
Master,
Repulsion pour l’énergie, et
Autopsy, Necrophagia pour l’ambiance, le tout avec un son un peu plus actuel, mais rassurez vous les agités au fond de la classe qui commence à protester, la production reste ultra organique pour une musique directe.
On comprend d’ailleurs très vite dès Immoral and
Absurd que les hommes de Chicago ne sont pas là pour trier des lentilles, faire une concours de bite technique ou une course de formule 1, mais bien pour botter des culs façon Death à l’ancienne. Become the
Pain a lui un côté Crust encore plus prononcé, comme quoi ce n’est pas l’apanage des groupes suédois. Unforgiving… Unrelenting est quant à lui très direct, favorisant la violence comme son nom l’indique et alternant blast-beat et guitare écrasante.
Le quatuor sait aussi donner dans le low tempo avec succès, comme sur When Murder is Justified qui sonne comme un titre de
Six Feet Under, mais sans la weed qui endort tout le monde. Cela dit c’est pour mieux accélérer à la fin du morceau mon enfant…
Rotting Creator et sa minute sonne même carrément Grindcore et va jusqu’à empiéter sur les plates-bandes de
Napalm Death ou
Misery Index. Mais le titre qui pour moi symbolise le mieux la qualité de songwriting et l’énergie déployée par
Cardiac Arrest est It Take Form : riffs redoutables, refrain imparable, accélération fatale, solo chaotique, nous avons là l’essence même du Death
Metal.
Le growl grave et monocorde d’Adam Scott fait merveille tout au long du disque, ainsi que l’alternance avec celles plus criardes du bassiste Dave
Holland (non, ce n’est pas l’ex batteur de
Judas Priest) et de l’autre guitariste Tom Knizner.
Intense et homogène,
A Parallel Dimension of Despair ne baisse jamais le pied, jusqu’au Doomesque
Voices from the Tomb final.
Top du top en matière de retro Death à l’heure actuelle,
Cardiac Arrest n’a rien à envier aux redoutables péruviens de
Mortem et surclasse par exemple leurs compatriotes
Gravehill avec des compositions marquantes et des racines anciennes dans une musique qui pourtant ne sonne jamais passéiste. Bien que n’innovant absolument pas, ce combo mérite cent fois plus de soutien que les plagiats ambulants ou les redites stériles qu’on trouve sur le marché par brouettes.
BG
et merde un de plus a choper
Merci Laurent
A part l'aspect voix monocorde qui demande précisions auditives pour ma part, le reste donne furieusement envie. Merci.
Encore une belle chro qui donne envie d'en savoir plus, merci
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