Si l'histoire retient particulièrement
Morgoth,
Atrocity &
Protector parmi les précurseurs de la scène death metal germanique, elle oublie pourtant
Pavor, groupe formé en 1987 à Bonn, autour du bassiste Rainer Landfermann. Mais, à l'inverse de ses compatriotes, la bande (au line up d'une stabilité exceptionnelle) n'a jamais recherché de contrat discographique, préférant prendre son temps pour l'enregistrement de ses démos, et s'occupant en totalité du financement et de la distribution de son premier album.
A Pale Debilitating Autumn est ainsi mis en boite entre mai et juillet
1994 au Bernd Gast Music Tonstudio, sept longues années après la formation du quintette allemand.
Pavor balance un death metal technique, quasiment high-tech à l'époque, emmené par le couple rythmique M.Pelkowsky / R.Landfermann d'une complexité désarmante. Reiner Landfermann n'a en effet rien à envier à ses homonymes outre-atlantique Steve Digiorgio & Alex Webster, détachant brillamment sa basse des guitares pour se caler au millimètre sur la batterie, livrant alors des envolées formidables, aux influences jazz non dissimulées. Sur une telle excellence rythmique, les riffs de H.Seebens & A.Rave sont précis et incisifs, soutenant le guttural très pur (sans aucun effet) de Claudius Schwartz.
De Total
Warrior jusqu'à
Symbols of
Depravity, en passant par les très bons Corpses & Careworn,
Pavor maîtrise ainsi son death brutal & technique à la perfection, bénéficiant de surcroît d'un enregistrement massif et d'un mixage à l'équilibre irréprochable. En revanche, le style du groupe allemand, mélange de
Brutality,
Gorguts &
Cynic, reste bien trop visité à l'époque, pour vraiment sortir du lot. De plus, à l'instar de sa pochette sans illustration précise,
A Pale Debilitating Autumn possède certes un calibrage exemplaire, mais manque de coloration, pourtant nécessaire à la forge d'une véritable identité.
Diablement technique, mais paradoxalement conventionnel dans son rendu,
A Pale Debilitating Autumn reste un album marquant dans l'histoire du deathmetal allemand, se recommandant en premier lieu à tous les mordus de technicité et à tous les bassistes en herbe. Sans contrat discographique (l'album a été sorti chez
Imperator Music, simple label de Landfermann créé pour l'occasion),
Pavor ne rencontre dès lors qu'un succès limité, même si aujourd'hui, plusieurs années après l'enregistrement de son premier album, le groupe n'est certainement pas oublié, et reste même avec la percée de la scène brutaldeath technique de ces dernières années, parfaitement d'actualité.
Fabien.
Susceptible de m'intéresser ce groupe, ça se trouve encore actuellement?
Et merci à toi, Sijj.
Fabien.
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