Je vous préviens tout de suite que si cette chronique vous intéresse, il va falloir vachement que vous galériez pour obtenir cette démo vraiment bonne mais absolument introuvable aujourd’hui (au pire, par l’intermédiaire de ma personne…). Car ce petit quintet sarthois, travaillant actuellement à la réalisation d’un véritable premier effort, n’a pas commercialisé ce « A nous de penser », accessible uniquement aux sorties de concert.
Rentrons donc dans le vif du sujet. Il pratique un métal très accessible, disons un hybride coincé entre le néo très (très) gentil et l’émo, mais le tout mélangé avec une bonne dose de samples apportant tout l’intérêt à ces sept titres bénéficiant au passage d’un son très correct, hormis pour la sempiternelle caisse claire plate et sans aucune profondeur, mais le reste tient vraiment bien la route. Les guitares sont mordantes, la basse audible et les passages électro vraiment mis en valeur. Bon boulot de ce côté-ci.
Alors côté musique. Et bien il y à boire et à manger là dedans, allant du bon au moins bon, mais en gardant une certaine cohésion tout au long des trente-cinq minutes du disque. L’intro dévoile toutes les facettes du groupe, une guitare relativement fluette mais sympathique, des brides électroniques, des percussions, les soufflements du vent. Puis justement « Je Joue avec le Vent » déçoit d’entrée (le moins bon titre, dommage pour commencer), notamment à cause du chant trop suave et pas assez direct (on croirait qu’il pleure lorsqu’il chante, pire que Jonathan Davis !).
Mais l’éponyme « A nous de penser » relève largement le niveau avec son intro samplé, ses guitares saturés (très néo toujours), son refrain accrocheur et ses paroles intéressantes (vraiment bonnes dans l’ensemble).
« Ta Présence » montre un visage plus agressif et typiquement néo, avec des vocaux trafiqués et plus corrosifs, ainsi qu’une batterie s’emballant un peu plus que sur le reste. Le titre « Victime sans Raison » se rapprocherait presque d’Indochine dans l’utilisation de l’électronique, apportant un côté sensible et mélancolique à l’ensemble, malgré ces exécrables « Hooo » à répétition de Charly, le vocaliste, décidément trop niais sur certaines parties, mais vraiment convaincant sur d’autres (les trop rares moments extrêmes par exemple).
« Mon Ange » termine le disque sur une note plus douce et gratifie l’auditeur d’une jolie chanson ainsi que d’une belle prose.
Dans l’ensemble, il y a du bon ici. L’instrumentation ne souffre d’aucun réel défaut, il s’agit simplement du vocaliste qui devrait véritablement s’affermir beaucoup plus pour convaincre pleinement son auditoire. Mais le plus dur est fait, reste plus qu’à enregistrer un « vrai » album avec des morceaux encore plus développés. A vous de jouer les gars (et la fille !).
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