L'inhabituelle virtuosité du jeune prodige suédois Tommy
Johansson est un fait acquis que nul ne songerait véritablement à contester. Du moins pas sans une mauvaise foi manifeste ou une méconnaissance totale de certains des faits d'armes les plus notoires de ce multi-instrumentiste talentueux. Fils spirituel de Timo
Kotipelto,
Joey Tempest,
Timo Tolkki,
Michael Romeo et
Jens Johansson, ce forcené distille son univers depuis 2003 au sein de multiples œuvres et de diverses formations telles que
Charlie Shred,
Golden Resurrection et, bien entendu,
Reinxeed dont ce nouvel effort,
A New World, est déjà le sixième album.
Crevons un abcès d'emblée et disons tout de suite concernant son contenu que, d'aucuns, allergiques à l'allure très enjouée, entraînante et positive de cette expression presque ingénue, n'en auront, bien évidemment, une fois de plus, que faire. Et ce d'autant plus qu'il demeure toujours encore très ancré dans ce
Power Metal d'obédience nordique aux legs, entre autres, de
Stratovarius très prégnant et dans lequel, aussi, cette allégresse ambiante reste de rigueur. D'ailleurs, en parlant de cette candeur musicale, il s'en faut parfois d'un rien pour que le propos ne bascule ici dans un excès de naïveté embarrassant. Une limite qui, exception faite d'un The
Journey Home aux instants douloureusement mièvres fort de ces refrains bien trop sucrés, n'est donc, fort heureusement, jamais franchie.
Reinxeed garde toujours, en effet, un fond suffisamment agressif, et de suffisamment bonne tenue, pour que ses travaux restent attachants (les vifs
Distant Horizon et Into the
Darkness. Mais aussi The Star, Final Destination ou encore, par exemple, l'excellent Northern Allstars).
Les quatre dernières pistes de ce
A New World, revêtent, quant à elles, un caractère particulier puisque presque totalement débarrassée de ces atours un peu trop joyeux. Donnant à entendre une expression certes plus classique mais pas nécessairement moins inspiré, le véloce Guitar Hero est même, selon moi, le summum de ce quatuor final précédant de peu un
A New World venant, quant à lui, clore ce chapitre en une fresque aux passages diverses très scénarisés, et très cinématographiques (si tant est que l'on puisses user de ce terme pour définir de la musique), échafaudant des atmosphères variées tantôt grandiloquentes, tantôt déjantées et tantôt plus romanesque.
Plus généralement s'agissant de ce disque, notons aussi que certains refrains pourraient sembler ici, de prime abord, légèrement simplets, mais qu'il ne s'agira là que d'une apparence trompeuse tant ils seront, en réalité, souvent, fédérateurs, facilement assimilables et donc, in fine, efficaces.
Dans un dernier élan, évoquons également les chants de ces 10 pistes. Souvent dans le sillage de certains des illustres vocalistes des non moins illustres formations évoquées dans le premier paragraphe de cette modeste analyse, Tommy ne dédaigne pas, quelques rares fois, s'égarer en des hauteurs assez vertigineuses que, le bougre, il maîtrise plutôt bien.
En définitive, ce
A New World est donc un opus plaisant qui, fort de son
Power Metal rayonnant et joyeux, pourrait bien séduire les amateurs du genre, pour peu que ceux-ci ne soient pas effrayés par des paysages aussi lumineux et par des volutes aussi féeriques.
J'ai été super déçu par Welcome to the Theater, dans cet album je n'ai pas retrouvé les éléments qui ont fait de 1912 un de mes albums favoris...
J'espère que cet album redorera le blason de Reinxeed, mais l'extrait Guitar Hero ne m'a pas plus enthousiasmé que ça... Et sinon jolie chronique bien argumentée :)
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