Anas Abid, un temps connu sous le nom de Shleub Project, nous offre cet album de guitare instrumentale après deux démos qui au fond portaient bien leur nom:
Experience et
Searching My Way. C’est avec cette dernière que j’avais découvert l’univers d’Anas, nous avions échangé des points de vue tous les deux et je reconnais avoir attendu avec une certaine impatience cet album.
En six titres, Anas nous propose un voyage à travers un paysage musical changeant au gré des titres, un voyage empreint d’influences autant musicales qu’ethniques car Anas porte en lui des sons issus de son enfance, de sa culture et sa façon de les mélanger à des éléments plus Rock donne à ce disque une saveur particulière.
Mélodique, ce disque l'est de bout en bout, au vu du titre, je me suis demandé si il serait sombre, et la réponse est en demi teinte car si un titre comme
Trust qui ouvre le bal avec un très gros riff rythmique saturé mais, propre impulse le mouvement sans trop de difficulté, il n’est que peu représentatif du reste de l’album.
Il faut je pense par honnêteté, préciser que l’ombre du grand
Joe Satriani plane sur cet album, mais, ce n’est que son ombre car si certaines phases et techniques de jeu sont reconnaissables, elles ne font que servir de base à un jeu qui par instants frise le lumineux.
Cet album prend le temps, celui d’instaurer des ambiances autour d’un thème, Run away Part 1 & 2 en sont l’exemple parfait, des sonorités tranchées puis, des arpèges doux amenant des développements musicaux très différents et pourtant, complémentaires. Ces deux titres n’en font somme toute qu’un seul au final mais c’est une évidence qui n’apparaît qu’avec le temps.
Anas n’est pas seul sur cet album et si la présence d’Estelle Besingrand au violoncelle sur Run away Part 2 est somme toute discrète car très subtile, le rôle de Julien Marocco qui tient la basse sur Feel my hate est lui très important pour ce disque car, Julien assure la programmation de la batterie avec une maestria totale, Fading away vous permettra de comprendre ce que j’écris là.
Cette équipe autour d’Anas permet surtout à celui-ci d’exprimer ce qu’il a de plus profond : ses influences. Feel my hate et On the edge deux titres longs nous les font découvrir, par petites touches, les gammes mélodiques de différentes cultures s’entrelacent, se séparent, fusionnent à nouveau dans une douceur encadrée par une rythmique tantôt soutenue tantôt légère.
Ce sont, et de loin, ces influences exprimées, alliées à des compositions efficaces qui font que cet album, sort du lot car un véritable travail de composition a été effectué, aussi minutieux que précis. Parfois, ce travail est perceptible et on ressent les couches apportées dans le temps.
Cela n’a rien de surprenant car Anas est allé piocher ou plus exactement, donner une seconde vie à deux titres remontant à ses anciennes démos mais, ceux-ci forment un tout homogène avec les nouveaux titres.
Bien qu’Anas se soit doté de temps et de quelques moyens comme celui de faire mixer l’album par Travis Montgomery, ce qui se traduit par une finesse et un équilibre très juste, cet album n’est pas exempt de quelques petites erreurs de jeunesse, comme et même si c’est un parti pris, la guitare rythmique précisément mixée très en avant, ou encore un synthé parfois un peu trop présent parfois.
Ces éléments ne viennent en rien gâcher la qualité de ce premier disque, le plaisir lié à sa création est évident, et comme souvent dans un premier disque, la charge émotionnelle de l’artiste est perceptible hors, il est clair qu’Anas à mis beaucoup de choses dans ces compositions, il s’est ouvert aux auditeurs, avec sincérité et simplicité.
Amateurs de guitare instrumentale, ce disque ne changera pas la face du monde, sa qualité fondamentale tient dans le fait que plutôt que de revendiquer son appartenance à un style particulier, Schredder, mélodiste ou autre, Anas nous offre ce qu’il est, juste, ce qu’il est.
Tu sais, comme souvent, ce qui manque, c'est des sous car du talent, il y en a, et beaucoup.
J'écoute parfois le dernier Satriani, hyper léché, produit mais d'un ennui terrible, heureusement qu'il a rejoint Chickenfoot, j'espère que cla lui aura aéré les neurones.
Pourvu qu'Anas bénéficie de plus de moyens une prochaine fois...
comment auto-justifier que sa propre musique se répète depuis 20 ans . ^^
la guitare instru "non téléphonée" et qui invente des choses , ça existe .
tu écoutes les premiers satch, vai , Bumblefoot ou John 5 , ou Jeff Loomis ... :)
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