A Necessary Dehumanization

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16/20
Nom du groupe Hats Barn
Nom de l'album A Necessary Dehumanization
Type Album
Date de parution 15 Avril 2014
Enregistré à La Nébuleuse
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 L'Ombre de ce Monde
Ecouter06:23
2.
 Le Chant du Mort
Ecouter05:15
3.
 Symbols of the Black Art
Ecouter03:30
4.
 Plague of World
Ecouter05:43
5.
 Satanik Necro Perversion
Ecouter04:45
6.
 Filius Mortis
Ecouter03:48
7.
 The Little SIngers of the Wooden Cross
Ecouter03:36
8.
 Inject the Poison
Ecouter05:56
9.
 They Are Genocide
Ecouter03:54
10.
 Inquisitor
Ecouter03:58
11.
 The Litany of the Hung
Ecouter04:59

Durée totale : 51:47

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Hats Barn



Chronique @ Naiwan

14 Mai 2014

Un album en demi-teinte, mais qui propose des éléments qui trouveront un auditoire certain.

Dans la lignée de ces artistes qui conchient sur le monde, l'humanité et les individus qui ne leur sont pas proprement liées, il existe des petits bouts de haine et de violence spirituelle qu'on trouve un peu partout dans la sphère musicale. Souvent poseurs qui cherchent à se donner un genre, parfois humoristes parodiant « le mal » pour faire rire les beaufs du premier rang au concert, parfois individus misanthropes jusqu'à la moelle qui n'hésitent pas à allier mots et actions dans le but de revendiquer leur appartenance à un courant de pensée ou un mode de vie, tous ont opté pour une attitude apparemment virulente envers le monde dans lequel ils vivent. Grâce à l'apparition du Black Metal, chacune de ces trois catégories pouvait alors afficher au monde entier le mépris et la haine qu'ils véhiculaient (ou faisaient semblant de véhiculer), et le BM est devenu un terrain de jeu où leader et suiveurs se sont relayés dans le but de perpétuer un mouvement sombre, décadentiste et jusqu'au boutiste, valant souvent à ses protagonistes des démêlés avec la société contre laquelle ils s'opposaient, ou s'opposent encore.

Hats Barn fait parti de la troisième catégorie. Sombre, violent, mélancolique mais haineux, le groupe s'est forgé une forte réputation de connards au sein de la scène black metal nordiste, tant pour sa manière de se produire – un chanteur, un guitariste, une batterie enregistrée par le chanteur, une basse par le guitariste à la manière du BM trad, toutes deux balancées en sample sur les enceintes, dégueulasses tous deux avec leurs corpse paints, leurs têtes de porc, chaînes, clous impropres et les lacérations abusives du chanteur agissant sur scène comme un possédé – que pour leurs actions qui leur ont valu pas mal de rumeur toutes plus folles les unes que les autres. Ne pas faire à moitié et toujours rester vrai, tel a été le credo de Hats Barn depuis leur apparition.

A Necessary Dehumanization, musicalement, c'est simple. Du Black Metal traditionnel, revendiqué « TRVE » jusqu'au bout des rangers, lorgnant parfois sur des notes de DSBM – loin de se placer en émos – mais préférant à tout aspect de dépression maladive la haine, le génocide la violence et toutes les déviances connues.
Rien de très original, me direz vous, et en effet.

Après 3 albums où on ne peut que constater l'effort fourni pour évoluer dans ce chemin, Hats Barn propose quelque chose de « différent ». Si différent est à prendre avec des pincettes, c'est bien parce que le groupe ne révolutionne ni le genre, ni sa manière de jouer... Il ralenti juste la cadence.
Les chansons d'habitudes si maladivement rapides et criardes, où le chant est porté en avant par un mix qui néglige toute notion de « propreté » ou de « netteté », sont sur cet album souvent ralenties, préférant les rythmes Mid-Tempo aux traditionnels blasts.
Attention, encore une fois, on ne se met pas à faire du doom. Si je dis « Hats Barn ralenti la cadence », cela ne veut pas dire qu'on supprime tout du bourrinisme et de la violence de la formation. C'est juste une nouvelle tendance affichée, et certaines pistes de l'album comme « Inquisitor » viennent contredire cet état de fait.

Ce qu'on retiendra positivement de cet album, c'est quelques pistes qui contiennent en elles le sens porteur d'éléments inattendus et bienvenus pour donner un souffle de fraîcheur à un groupe qu'on pourrait à tort ou à raison qualifier de stagnant.
« L'Ombre De Ce Monde » ou « Le Chant du Mort » sont remplies de riffs qui sonnent presque joyeux tant ils sonnent sur des tons et des notes qui ne correspondent pas au style, à la manière affichée et revendiquée d'un Mütiilation.
« Plague Of World » commence sur un aspect très lent en arpège avant d'offrir à l'auditeur un passage d'une frustration inégalée par un groupe du genre, où la batterie et la guitare s'arrêtent, où on s'attend à les voir repartir en furie, mais où finalement le pattern reprend exactement là où il s'était stoppé, et ce à quatre reprises. Après un pont doux en arpège, la chanson finit dans un flot de violence continue qui enchantera les amateurs d'un BM cru et honnête.

Cependant, les points noirs sont nombreux, et ne sont pas là pour mettre en surbrillance le style joué.
La production est moins fouillée que sur leur précédent opus, et même si globalement on distingue bien les trois éléments principaux (guitare, chant, batterie) on regrette que l'évolution ne se soit pas faîte sur la continuité vers quelque chose de plus « présentable » en matière de prod BM.
On aurait aimé une prod proche de « Voices Of Ultimate Possession » avec un mix vocal énervé comme sur « Primitive Humans Desecration ».
Bien sur, le son est encore une question de choix de la part des musiciens. Psycho et Abystrum le revendiquent pleinement, affirmant que la volonté de Hats Barn est de rester TRVE.

Pourtant le « TRVE » n'est pas une excuse à tout, et là où le choix de s'orienter vers des sonorités sales et peu travaillées peut être acceptable, les très nombreuses erreurs qui parsèment le CD ne se justifient pas aussi facilement. De la part d'un groupe dont c'est le 4ème album, on aurait pu s'attendre au moins à un effort du côté du jeu, et non pas laisser les contretemps et les reprises avant le temps là où elles n'avaient pas lieu d'être. La difficulté d'exécution des patterns de batterie (tels les blasts beats) et la vitesse de la guitare sont importantes toutes deux, et Hats Barn a peut-être vu trop gros.
Le groupe présente ici non une facette « TRVE » mais bel et bien trop « amateur » pour le niveau et la réputation qu'ils ont acquis au fil des années, ce qui est dommageable, vu ce qui avait été proposé sur l'opus précédent et qui ne laissait présager que des évolutions positives.

Mais on ne finit pas sur une note négative. Avec A Necessary Dehumanization, Hats Barn s'est aventuré sur un terrain qu'ils n'avaient encore que trop peu exploré, à savoir le dépressif.
LE titre phare de l'album, « Inject The Poison » est une ode poignante à l'auto-destruction, l'auto-dévaluation, qui par son aspect lent, ses sonorités en arpèges, ses riffs mélancoliques renvoient se coucher les cadors du genre. Si Hats Barn avait évolué dans un style similaire quelques années plus tôt, des formations comme Nocturnal Depression auraient été envoyées au tapis.
Mais Inject The Poison reste une exception dépressive dans un monde où la cruauté et la violence ont la part belle.

Hats Barn a donc fourni ici un album en demi-teinte. Novateur – pour son style propre – en quelques points, régressant sur d'autres, le groupe ne brille pas par une réussite totale, mais il est certain que A Necessary Dehumanization trouvera un auditoire attentif dans les milieux Black Metal extrêmes.

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