Les japonais en metal sont plutôt fans qu'acteurs de premier plan, du moins sur ce que l'on ressent dans nos contrées occidentales. Et pourtant,
Grief Of War se fait petit à petit un nom, aidé en cela par des albums assez percutants et dans l'ensemble bien distribués.
Tour à tour lourd ("Sown By
Greed", "The
Judgement Day") comme un
Metallica des grandes années, ou rapide ("
Distrust", "
Blood Lust", le terrible "Resist"),
Grief Of War alterne avec facilité et soin des tempi, et propose 10 compositions de qualité. On se surprendrait même à mémoriser facilement les refrains, riffs ou autres arrangements, après quelques écoutes ("Don't Walk Away", "
Eternal Curse" et son beau solo par exemple).
Aidé par une production sans âge (comprendre ni old-school, ni moderne) concoctée aux studios Yellowknife de Tokyo, l'album se situe dans une veine thrash Bay-
Area classique. Les fans de
Testament période "The New Order" seront comblés ! Manabu Hirose, le chanteur et principal compositeur, varie ses effets, et confère à l'album une couleur du plus bel effet, ni gueulard sourd, ni trop criard, mais bien thrash dans l'esprit et modulant son chant avec à propos.
Alors, certes, on n'évite pas le "copié/collé" dans certains riffs (ouh, le début de "Rat Race", conforme au riff principal de "In My
Darkest Hour" de
Megadeth, ou le très
Kreator "
Blood Lust"), mais l'énergie est là, et le tout est ma foi fort bien assemblé et percutant.
Pouvant se rapprocher des Espagnols de
Angelus Apatrida par leur énergie et leur sens du riff thrash en un poil plus mélodique, les Japonais lâchent une vraie bombe ! Ils s'éloigneront par la suite de ce style en modernisant quelque peu leur musique dans l'album suivant.
Anecdote marrante : la pochette fut censurée avec un "America World's Biggest
Terrorist" brandi comme un slogan dans la foule, relégué sur le prolongement du dessin de la pochette et non sur l'artwork principal.
C'est bien foutu, net et sans bavure. Fans des groupes précités, vous pouvez foncer !
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