Liste des groupes Black Metal Transcendance A Letter from the Lost Days...

Sorti le même jour que le génial « Infernale Procession » de Sombre Présage, le premier album du groupe de black Transcendance tombait dans mes mains par l’occasion. Il est vrai qu’en ce moment, il est bien dur de tomber sur un disque de black tenant la route, je dirais même de plus en plus ardu. Alors imaginez quand je mets l’album pour la première fois sur ma platine l’angoisse qui m’étreint. Mais après écoute, force est d’admettre que le premier album du groupe français vole au-dessus d’une scène qui à trop tendance à se surestimer.

Même si on n’atteint pas des sommets d’originalité, ce qui fait la force du disque se sont que d’une part les titres sont tous bien interprétés mais surtout que les interludes entre chaque titre donne un cachet expérimental octroyant un aspect original à ce disque. En effet, ces interludes, qui sont par ailleurs très travaillés, ne permettent pas d’entrer dans l’atmosphère d’un groupe de black ordinaire. Ce n’est certes pas la première fois que l’on voit ça, mais le mérite peut être souligné. Et quand on passe pour la première fois le disque, la surprise est de mise. La plupart des courts interludes (mais ayant la fonction de véritables titres) ne peuvent pas se dépareiller des titres black et inversement…

On passe de titres expérimentaux entre l’indus mélangé à une pointe d’originalité (qui personnellement m’a fait penser à certains passages des remixs d’Arcturus). Entre chaque interlude, un black metal froid qui appelle à la solitude. La voix déchirante de Sir Astaroth agit comme un glaçon sur la nuque et se révèle comme un contrepoint ingénieux à ces passages plus fantomatiques. Notons aussi que le jeu des guitares sort un peu du contexte global. Jouant bien la carte de la dépression, suivit par une batterie plutôt lente qui ne se risque jamais dans le blast facile, certains accords apparaissent complètement déstructurés par rapport à l’ensemble et la tonalité à la fois misérabiliste mais particulièrement tranchante achève le reste. L’ambiance y parait saturée et surprenante. Le fait que l’on passe de ses titres aux passages plus originaux crée une structure fragmentée mais jamais gratuite… On se retrouve dans une sorte de labyrinthe malsain et glacial qui prend une envergure de plus en plus agressive à mesure que l’on parcoure.

En effet, "A Letter From The Lost Days..." montre une évolution au sein de ses titres. Plus on avance et d’avantage les interludes se font inquiétants, saturés tout comme les morceaux se font plus véloces et insidieux.
Certes, c’est imparfait, on oublie à certains moments le rôle des interludes, certains titres black se révèlent moins dérangeants que les titres les séparants mais depuis combien de temps on avait pas écouter un groupe comme ça. Je conseillerai d’avantage au groupe d’aller plus franco dans l’expérimentation et d’oser plus le mélange entre ces états sonores de « non-lieux » quasi intemporels avec les morceaux black, plus conventionnels mais correctement exécutés.

En conclusion, ce premier album de Transcendance est une bonne surprise, suffisamment intéressante pour qu’on attende la suite. Un album de black original, y’a pas à dire, ça fait plaisir !