Liste des groupes Heavy Symphonique The Dogma A Good Day to Die

The Dogma : Un Heavy Metal aux accents dramatiques et mélancoliques. Paré d'arrangements en tout genre et possédant hargne, puissance, efficacité et simplicité, The Dogma nous propose de continuer son macabre voyage en 2007. Fort d'un mélange habile entre titres courts et percutants dans la pure tradition du Heavy et d'un metal symphonique grandiloquent, les Italiens nous proposèrent un premier album en 2006 que l'on pourrait considérer comme un filon à exploiter. En effet, "Black Roses" avait mis en place avec un certain talent un Metal simple, parfois proche du Hard-rock, doublé d'arrangements en tout genre sortis d'un cimetière. On pouvait cependant regretter une certaine redondance, The Dogma n'ayant pas encore le talent et la maturité pour composer des titres aux identités totalement démarquées. C'est le risque du métier lorsque l'on progresse dans un style déjà défini par de nombreux groupes. On pourrait citer Sabaton, qui, au bout de son 8ème album, semble condamné à faire stagner sa musique. Ou encore Evergrey et sa patte si unique, qui enchaîna les sorties maladroites avant que son chef-d'oeuvre voit le jour en 2014. Nous attendions donc ce 2ème album "A Good Day to Die" avec l'espoir que les Italiens ne soient pas sujets aux mêmes travers.

Alors verdict ? The Dogma frappe fort ici, grace à une production puissante. Riche en émotions et en diverses orchestrations, ce deuxième essai propulse la formation au statut de groupe à suivre. Il suffit d'écouter une pure réussite telle que "A Good Day to Die", où Daniele sublime de sa voix chaleureuse un refrain d'un grand dramatisme. "Back From Hell", morceau de bravoure de 6 minutes, se voit paré de nombreux arrangements dosés avec parcimonie. Et toujours cette atmosphère malsaine, portée par ces choeurs funéraires et ces samples mélancoliques...Sans parler d'un refrain nostalgique à souhait. Le hargneux "Ridin' The Dark" est également une claque, son riff destructeur, accompagné d'une batterie enragée précède un refrain d'une grande douceur. Pour finir, "A Bullet In My Soul" nous gâte avec un refrain délicat, avant de se clore sur de somptueux choeurs fantomatiques et un splendide solo de guitare qui achève de nous mettre à genou devant tant de virtuosité et de sensibilité.

The Dogma possède énormément de talent, et la formation impressionne dans sa capacité à mêler la grandiloquence et la légèreté. Un peu à la manière de Leverage, les Italiens nous proposent un Heavy Symphonique très simple au premier abord, mais empli de qualités en tout genre. Et cette capacité à donner une grande richesse à des morceaux de 4 minutes est intéressante. Car, en plus d'être simple à l'écoute, l'album se montre riche en rebondissements qui démarquent clairement certains titres. On pourrait citer "Bitches Street" et ses cassures rythmiques, ou "In The Name Of Rock" dans la pure tradition du Heavy Metal, avec son refrain hymnique sans grande originalité qui fait mouche malgré tout. De plus, il est surprenant d'entendre les musiciens s'amuser avec les orchestrations en calant un solo de guitare sur des choeurs ("She Falls On The Grave"), ou en se servant de ceux-ci pour répondre au chanteur, lequel nous livre d'ailleurs ici une prestation impressionnante. Tout est mît au profit de l'ambiance et de la fluidité pour un album qui semble ne jamais vouloir s'essouffler.

Cependant, la formation tombe souvent dans des pièges que l'on pouvait prévoir à l'écoute de leur premier essai. A savoir, une similitude parfois déplaisante entre certains refrains. Ceux-ci se contentent la plupart du temps du schéma type Hard rock/Heavy Metal. Ce fait est flagrant sur des titres comme "Angel In Cage", qui use de la recette facile piano/voix angélique pour livrer un refrain plus que décevant, ou "Feel My Pain" qui, malgré son riff fort sympathique ponctué de quelques samples, ne vaut clairement pas le détour. On attendait du groupe qu'il ne reprenne pas les ingrédients faciles de son précédent essai. Cette sensation d'écouter plusieurs fois le même refrain est fort déplaisante, mais ce défaut est heureusement rattrapé par la grande richesse des compositions.

Avec A Good Day to Die, The Dogma nous livre un album d'une grande qualité. Facile d'écoute et impressionnant d'émotion et de virtuosité, ce second essai fait grand plaisir à entendre. Là où la majorité des formations dites "symphoniques" s'embourbent dans de complexes et fastidieux artifices, The Dogma choisit la simplicité pour avoir un maximum de contrôle. Il n'hésite pas à nous prouver sa maîtrise par une répartition des orchestrations qui ne sombrent jamais dans le "too much", et ou chaque envolées orchestrales est au profit du titre. On ne peut que les applaudir pour cette pièce d'orfèvre que l'on savourera comme il se doit.