A Faraway World

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18/20
Nom du groupe Orpharion
Nom de l'album A Faraway World
Type Album
Date de parution 09 Mai 2025
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 My Heart Draws a Dream
 05:12
2.
 Lurking Truth
 05:18
3.
 Fire Mountain
 04:41
4.
 Sleep Well
 05:41
5.
 Majestic Lights
 04:19
6.
 Song of the Exiled Ones
 05:11
7.
 The Storyteller
 04:45
8.
 Dead Marshes
 10:14
9.
 The Broken Seal
 04:00

Durée totale : 49:21

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Orpharion


Chronique @ ericb4

17 Mai 2025

Une première pièce à l'édifice à la fois truculente et pétrie d'élégance...

Encore un énième groupe de metal symphonique à chant féminin, sans doute voué comme tant de ses homologues à une éviction prématurée des tabloïds, me direz-vous, et vous auriez sans doute raison... à quelques nuances près toutefois !

Orpharion – dont le nom provient d'un instrument à cordes pincées apparenté au luth, apparu en Angleterre au XVIe siècle, associant ''Orphée'' et ''Arion'' (deux figures illustres de la mythologie grecque) – est un projet metal symphonique turc initialisé en 2008 à Istanbul par Kublai Kapsalis, guitariste (ex-MG3, ex-Objektif) et producteur (Rec-Cat Records) de son état, et par Ebru Kiliç, dite ''Ariané Imtholiel'' (guest chez Vivaldi Metal Project), auteure et interprète au gracile filet de voix, qui n'est pas sans rappeler celui de Maike Holzmann (ex-Voices Of Destiny).

Particulièrement prudent dans sa démarche car conscient des risques courus à chercher à essaimer ses riffs coûte que coûte, ce n'est qu'en 2016 que le combo réalisera son premier single, « Revival ». Il faudra alors patienter cinq années supplémentaires avant que ne sorte leur second single, « The Broken Seal », soit, l'une des neuf pistes de leur introductif et présent album studio, « A Faraway World », signé, lui, chez Sleaszy Rider Records. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos gladiateurs, et ce, dans une arène metal symphonique où de redoutables opposants continuent d'affluer...

Dans ce dessein, nos deux maîtres d'oeuvre ont sollicité dès 2012 les talents de Görkem Çelik à la batterie, suivi d' Ertunç Şenel, en 2019, en remplacement de Görkem Büyükeşmeli (ex-Vengeful Ghoul), à la basse. De cette fraîche mais déjà étroite collaboration émane un propos rock'n'metal mélodico-symphonique progressif dans la veine de Nightwish, Xandria, Sirenia, Amberian Dawn et Voices Of Destiny. Produit, mixé et mastérisé par Kublai Kapsalis, cet set de compositions à la fois enjouées, épiques et romanesques jouit d'un enregistrement de bonne facture ; et si certaines finitions restent à parfaire, les 49 minutes du ruban auditif de l'opus dispensent une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous intimer d'aller explorer plus en profondeur la cale du navire...

Le quartet turc interpelle tout d'abord par sa faculté à engendrer ces séries de notes aptes à nous aspirer durablement dans la tourmente, à commencer par les plus magmatiques de ses plages. Ce que révèle, d'une part, « Fire Mountain », bouillonnant up tempo aux riffs acérés, à la confluence de Sirenia et Voices Of Destiny ; n'ayant de cesse de distribuer ses virulents coups de boutoir et doté d'un entêtant refrain souligné par les angéliques impulsions de la déesse, le pulsionnel méfait poussera assurément le chaland à un headbang bien senti et quasi ininterrompu. Dans cette dynamique, on pourra non moins éluder ni les sémillants arpèges d'accords ni le fin lyrisme dont se nourrit le trépidant et ''nightwishien'' « The Storyteller ». Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand elle consent à varier ses phases rythmiques à l'envi, la troupe trouve à nouveau de solides arguments pour avoir raison des plus tenaces de nos de résistance à l'assimilation de leurs vibes. Ce à quoi nous sensibilisent « My Heart Draws a Dream » comme « Majestic Lights », entraînants mid/up tempi heavy symphonique dans la mouvance de Nightwish, première mouture. Pourvus de couplets finement ciselés – relayés chacun d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les cristallines inflexions de la sirène – et d'un fringant solo de guitare, ces engageants efforts jouent tous deux dans la catégorie des hits en puissance, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir.

Bien qu'un tantinet moins ''tubesques'', d'autres pistes de cet acabit percussif pourront toutefois tirer leur épingle du jeu. Ce qu'atteste, en premier lieu, l'aérien et ''xandrien'' mid tempo progressif « Lurking Truth », que l'on parcourra cheveux au vent ; doté d'enchaînements intra piste des plus sécurisants et d'une insoupçonnée et grisante montée en régime de son corps orchestral avant que ne s'amorce la chute finale, l'enivrant effort aux relents pop rock ne se quittera qu'à regret. Instillé d'un fin picking à la guitare acoustique et voguant sur une mélodicité toute de fines nuances cousue sur laquelle se greffent les fluides oscillations de la princesse, le polyrythmique et ''nightwishien'' « Sleep Well » ne saurait davantage être esquivé.

Dans une même dynamique progressive, nos acolytes nous livrent également une ample pièce en actes symphonico-progressive. Ainsi, la ''nightwishienne'' fresque « Dead Marshes » déverse ses quelque 10:14 minutes d'un parcours à la fois épique et romanesque. Dévoilant de subtils et invitants harmoniques, un fin legato à la lead guitare ainsi que moult variations atmosphériques et percussives, cette plage de la démesure accuse cependant une entame et une chute sur fond d'ambiance orageuse et d'inquiétants croassements de corbeaux semblant s'étirer inlassablement, qui ne s'imposaient pas nécessairement. Surfant sur une vague mélodique, certes, engageante mais dépourvu de cette petite étincelle qui fait qu'on y revienne inconditionnellement, le dantesque effort, malgré les efforts consentis par l'interprète pour tenter de nous rallier à sa cause, ne serait pas le point d'orgue de l'opus.

Au moment où ils nous mènent en des espaces plus ouatés, nos compères en profitent pour nous adresser leurs mots bleus les plus sensibles, avec pour effet de générer, d'un battement de cils, la petite larme au coin de l'oeil. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Song of the Exiled Ones », classieuse mais poignante ballade progressive que n'auraient sans doute reniée ni Amberian Dawn ni Voices Of Destiny ; instillé de gammes pianistiques d'une infinie délicatesse, déroulant une sente mélodique des plus enveloppantes où se calent les pénétrantes envolées lyriques de la diva, offrant une saisissante densification du dispositif instrumental, et se chargeant graduellement en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié touchera assurément le cœur de l'aficionado de moments intimistes. On ne saurait davantage laisser pour compte la ballade progressive et syncopée « The Broken Seal » ; un poil plus cadencée et enorgueillie d'un fondant refrain encensé par les troublantes modulations de la maîtresse de cérémonie, la tendre et ''xandrienne'' aubade fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Résultat des courses : la formation turque nous livre une première pièce à l'édifice à la fois truculente et pétrie d'élégance, où guette l'envie d'une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée. Variant davantage ses phases rythmiques que ses ambiances et ses lignes de chant, la belle monopolisant le micro de bout en bout de la traversée, l'engageant méfait ne consent, par ailleurs, qu'à de bien timides prises de risques. Si, pour l'heure, les sources d'influence ne sauraient se faire oublier, le propos témoigne cependant d'une technicité instrumentale dores et déjà affûtée, de mélodies finement sculptées et bien inspirées et d'une magnétique empreinte oratoire. En dépit de finitions encore lacunaires et de l'absence de l'un ou l'autre instrumental, cet introductif élan n'accuse pas l'once d'une baisse de régime susceptible d'affadir l'attention du chaland. C'est dire que nos acolytes disposent là d'un capital esthétique et technique suffisant pour espérer rejoindre les sérieux espoirs du si couru registre metal symphonique à chant féminin. Affaire à suivre, donc...

Note : 14,5/20

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