A Defiant Cure

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16/20
Nom du groupe Alta Rossa
Nom de l'album A Defiant Cure
Type Album
Date de parution 22 Novembre 2024
Style MusicalSludge Metal
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Exalted Funeral
 04:05
2.
 Delusion
 04:17
3.
 The Emperors
 03:49
4.
 Dédale
 01:52
5.
 The Art of Tyrant #Slash the Minotaur
 06:37
6.
 Where We Drown Our Nightmares
 01:37
7.
 From This Day On
 03:34
8.
 Stratification
 05:30
9.
 Fields of Solar Flames
 05:35
10.
 And Chaos Fell Silence...
 03:41

Durée totale : 40:37

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Alta Rossa


Chronique @ JeanEdernDesecrator

25 Novembre 2024

Dix nuances de noir

Pierre Soulages, peintre maître de toutes les nuances de noir, avait prouvé qu'on peut faire des tonnes de choses avec la plus morte des couleurs. Ça tombe bien, Alta Rossa cumule lui aussi les qualificatifs synonymes de ténèbres lorsqu'on cherche à décrire sa musique.
J'avais découvert ce groupe originaire de Besançon à son premier long format sorti en 2022, positivement surpris par son sludge surpuissant et sombre. Avec un line-up inchangé, le quintet a vite remis le couvert, puisque des l'automne 2023, après avoir préparé les derniers détails du nouvel album au Studio La Rodia et à L'Eco Atelier Musical, l'enregistrement a eu lieu au Studio La Corbière en novembre de la même année, par Thomas Fournier. En invitée, la chanteuse Laurie Cassus (Lauve) a posé sa voix sur "The Art of Tyrant #Slash the Minotaur".
Les thématiques sont lourdes, autour des côtés les plus abjects de l'âme humaine, jusque sur l'artwork au minotaure flippant à souhait, dû au peintre et tatoueur Simon Chognot. "A Defiant Cure" est paru le 22 novembre 2024, chez Source Atone Records.


Abrupte, rêche, l'introduction de l'album fait attendre les coups de caisse claire comme le bourreau suspend son geste. Cela commence donc très lentement, et contraste d'emblée avec le côté frénétiquement brutal de leur premier essai, le ralentissement se fera parfois jusqu'au quasi doom. Et il s'avère que même si le groupe a voulu mettre un peu de choses positives dans sa musique, celle-ci semble avec le jeu des contrastes encore plus noire si c'était possible. L'ambiance, souvent atone tellement elle est sombre, se découvre lorsqu'elle est dépeinte de manière plus imagée sur "The Art of Tyrant #Slash the Minotaur" et ses choeurs féminins éthérés, sur ou le poisseux instrumental "Dédale " aux textures de drones très réussies. Les intermèdes instrumentaux ont une place conséquente sur ce disque, qu'ils aèrent et situent dans un univers indistinct où l'aveugle par la force des choses se fie à ses oreilles pour voir. Ils contribuent surtout à dépeindre au couteau une ambiance désespérée où la couleur lutte contre le noir omniprésent.

On se retrouve dans un sludge puissant et oppressant, entre Neurosis , Converge, avec une louche de Kruger, cependant on perd un peu le côté chaotique du premier LP. Les compositions sont mouvantes, évolutives, avec souvent une guitare rythmique très lourde au raz du sol, et une autre qui plane en notes menaçantes, comme sur "Fields of Solar Flames". Quelques riffs hardcore viennent pousser les choses en avant lorsque le rythme s'accélère, et quelques blasts électrisent sur "From this Day On", ou "Delusion", sur lequel quelques volutes de black metal pervertissent certains accords. Quand Alta Rossa essaie (à son corps défendant ?) d'être un peu catchy, comme avec le riff moteur gojiresque de "The Emperors", l'envie de hocher la tête fait naître un sourire, n'oublions pas qu'on écoute du metal avant tout pour s'éclater !
La production très réussie fait le parti pris de changer quelque peu le son du groupe : tout sonne plus compact et puissant que sur "Voïd of an Era", avec une texture générale assez différente. Étonnamment, malgré la lourdeur ambiante, je trouve que les fréquences basses sont très contenues (avec tout de même une couche d'infra basses), et tout se passe dans les médiums, dominés par les guitares de Jordan Daverio et Thomas Dubois. Il y a un petit côté suédois pas dégueulasse dans le son de guitare (une bonne vieille pédale Heavy Metal II est restée branchée par inadvertance ?). Les screams puissants d'Antoine Lauzel, à distance humaine, semblent venir dans la douleur et vouloir briser les tympans, mais ils dispensent ce qu'il faut d'intention et de variété pour ne pas sembler monocordes.
Je dois avouer qu'à la première écoute mon attention a fini par retomber un peu, en avançant dans l'opus, tant la simplicité nihiliste de la musique, dispensant, spartiate, ses accords. C'est un album éprouvant, mais aux écoutes suivantes- au casque comme sur des enceintes , les ambiances et les mélodies ressortent plus ; si j'ose dire , il faut de la lumière pour faire un beau clair obscur.


Avec "A Defiant Cure", Alta Rossa a pris des risques pour se renouveler et explorer la noirceur qu'il affectionne tant. Ce deuxième album poursuit le sillon du premier en s'enfonçant plus profondément, ce qui l'a fait ralentir quelque peu au passage. Si d'un côté il est plus maîtrisé et tout aussi impressionnant que le premier, il est moins violent et chaotique. En outre, j'aurais aimé que l'intention déclarée de mettre plus de positivité et d'espoir ait été encore plus marquée, coté chant, par exemple. En tournant dans ce labyrinthe où la menace est presque palpable, les quelques fois où on voit de la lumière et un peu de couleur donnent franchement envie d'en voir plus.


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