Les petits suisses de
Mindwarp sortent enfin d'une certaine torpeur en 2016 avec "
A Cold Black Day", épaulés par le label hexagonal Great Dane. Jusque là, le groupe qui a sorti deux albums en autoproduction est passé totalement inaperçu. Un petit coup de pouce du destin relance la machine, c'est l'arrivée en son sein de
Pascal Lanquetin, le guitariste prodige de
Carcariass. Notre homme, qui a déménagé en Suisse pour son travail, retrouve à Genève une vieille connaissance, Fred Buschenrieder, chanteur de
Mindwarp ;
Carcariass étant plus ou moins en stand by au milieu de la décennie 2010,
Pascal s'intègre à l'équipe
Mindwarp, se prend au jeu et, petit à petit, l'idée de faire un album ensemble prend forme.
Monsieur Lanquetin compose les neuf titres de l'opus et finit même par débaucher le batteur de
Carcariass, Bertrand Simonin. Quand tout est prêt, ce beau monde va enregistrer dans le studio genevois de Drop, bassiste de
Samael, et c'est de bonne guerre Great Dane tente le coup marketing en vendant le disque en soulignant bien la présence des deux membres de
Carcariass. Et bien sûr quelques fans du groupe français, comme moi, dans l'attente désespérée d'un nouvel album ont jeté une oreille,histoire de patienter, sur "
A Cold Black Day". Alors?
Dans une interview 2016, au moment de la sortie du disque,
Pascal Lanquetin s'est montré très clair : "si vous n'aimez pas
Carcariass, fuyez
Mindwarp!" A quelques nuances près, tout est dit ; on reconnait très vite, en effet, son style assez typé, une grande aisance technique, de belles lead guitares, de brillants solos, comme celui, très réussi, à quatre minutes sur le premier titre "
Cold Analysis". Ça démarre très fort...
Cependant, il ne s'agit pas d'un
Carcariass bis. Et on se rend compte assez vite que
Mindwarp a envie d'en découdre et oeuvre dans un death metal sensiblement plus brut de décoffrage, assez agressif et catchy. A cet égard, le chanteur Fred, sans se situer dans un style brutal death, a une voix néanmoins des plus colériques.
Pascal Lanquetin, pour sa part, se fait plaisir dans un style plus rentre-dedans ; il doit trouver dans
Mindwarp un côté défouloir, pourrait-on dire, qui se rapprocherait plus des débuts de
Carcariass que de la période récente avec son côté instrumental très réfléchi et spatial.
Si l'on a affaire à un disque certes peu original, les fans du guitariste y trouveront sans aucun doute leur compte. Notre homme qui n'a plus rien à prouver depuis longtemps nous balance quelques sacrés missiles, à l'instar de "Descent to
Hell" ,"
Insomnia of Misfortune" ,"
Anxiety" ,"
Dark Light", des titres assez rapides où son sens de la mélodie fait à chaque fois mouche et ses solos, un régal !
Pascal Lanquetin parmi ses idoles cite Death et
Coroner ; par moments, au regard de sa carrière et de son niveau technique, on se dit que la comparaison n'est pas usurpée.
Le disque est très bien produit et la pochette plutôt sympa! Bon, pour achever de vous convaincre, l'album se termine par un titre particulièrement redoutable, "Artemis", qui me fait penser à
Cannibal Corpse. Un titre assez court mais très nerveux comme sait si bien les composer Alex Webster, et sur l'excellent refrain plane l'ombre de Corpsegrinder, he oui, rien que ça....
Merci pour cette belle chronique amigo. Une pensée à tous les amis zicos en ces moments pandémiquement difficile. Hâte de tous vous retrouvez dans les gigs !
Les Mind's
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