9

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16/20
Nom du groupe Fortid
Nom de l'album 9
Type Album
Date de parution 27 Mars 2015
Style MusicalBlack Viking
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Hrafnar
 06:40
2.
 Hugur
 05:15
3.
 Nornir
 05:14
4.
 Viska
 10:15
5.
 Leit
 03:47
6.
 9
 09:09
7.
 Galdur
 05:14
8.
 Rúnir
 05:59
9.
 Hof
 06:06

Durée totale : 57:39

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Fortid


Chronique @ AlonewithL

20 Avril 2015

Avec l’âge on devient plus sage, mais on devient aussi moins fort et l’esprit s’égare.

Quoi de neuf chez « Fortid » ? Ce groupe islando-norvégien emmené Einar Thorberg poursuit benoitement sa route depuis 2002 dans un black pagan, qui est passé de la dominance black atmosphérique de ses tout débuts, à un pagan de plus en plus soigné et accessible, tempérant la violence de son black ultérieur. Après la trilogie de « Völuspá », puis un « Pagan Prophecies » en 2012, dans une veine plutôt similaire au contemplatif et rigoureux « Völuspá Part III: Fall of the Ages », « Fortid » fait paraitre en cette année 2015, chez le label germain Schwarzdorn Production, une œuvre, on ne peut plus singulière portant le chiffre « 9 », et contenant comme il fallait s’en douter neuf titres. Les neufs mondes de la mythologie viking, pourrait-on dire. Un choix symbolique qui ne portera pas vraiment chance au groupe. Ainsi, après s’être illustré quasi infaillible, « Fortid » met un genou à terre, montre des signes de fatigue. « 9 » dévoile aujourd’hui les limites d’une formation viking que l’on croyait inusable.

Le black pagan contemplatif de « Fortid » devient paresseux, pantouflard comme on le découvre via le premier titre « Hafnar ». Leur style se conjugue désormais beaucoup avec la plénitude d’un metal progressif. C’est tout ce qu’il y a de plus plaisant pour celui qui recherche un certain calme, mais frustrant pour celui qui en attend davantage. Surtout, que cela prend rarement de l’envergure. Ainsi, le titre ne nous donne pas la sensation de décoller, juste de s’isoler et de se vautrer dans le confort. Cette insistance pour la plénitude et les airs planants se traduisent parfois plus admirablement, comme l’atteste le très envoutant « Runir ». Charmeur pour son atmosphère voluptueuse que pour d’éventuels prise de risques. En effet, tout ceci est sage, bien trop sage. La douceur s’allie par moment à la mélancolie. Nous en avons un cas avec un « Hugur » grisâtre, mais parfois colérique en usant de blasts énervés, enrichissant un morceau dont on aurait juré trop placide et amorce à prime abord.

Cette puissance tapageuse arrive cette fois illico dès l’entame de « Viska », le titre va toutefois se révéler plus subtil et aguerri, dévoilant aussi un black atmosphérique, une évolution tortueuse, que n’aurait pas dénié la formation hongroise « Sear Bliss ». Ce titre figurant parmi les plus riches qu’offre l’album se traduit par différentes phases, des émotions différentes, parfois anxiogènes, quand cela dépasse les périodes de pur recueillement. Cependant au fur et à mesure du déroulement, le titre devient répétitif et lassant. Le morceau éponyme n’est pas loin de lui ressembler, il s’amorce dans la même violence tapageuse. Le chant d’Einar devient comme la musique, crispant, intimidant. Cela, ne fait que précéder une phase atmosphérique aérienne, beaucoup plus accueillante, parfois ponctué de sonorités synthétiques. On se laisserait néanmoins mieux emporté par le frétillant « Galdur », dans une musique tout aussi moderne. « Galdur » se retient par contre par sa force d’implication, pour son influence à « Einherjer », surtout perceptible sur le refrain. Il s’agit là de la démonstration la plus probante offerte par ce volume, loin des quelques morceaux endormants qu’elle contient.


Il y a heureusement, également du relief en ce qui concerne le morceau « Hof », marquant pour ses riffs incisifs, parfois aussi grondant et impétueux. Le titre en reste néanmoins fluide, et globalement assagi et insistant sur la part progressive comme la majorité des morceaux figurant sur ce disque. On remarquera notamment pour son passage prononcé et haletant à la basse sur le dernier tiers-piste. Ce « Hof » se démarque par sa structure de titres comme « Leit » (qui aurait mérité d’être plus travaillé, tombant un peu à plat) ou encore « Nornir », mécaniques ceux-là. Le premier des deux maintient une tension permanente, sans pour autant basculer dans la nervosité de « Nornir ». Ce « Nornir » se conforme mieux à l’authenticité du black pagan et de ce que l’on connaissait précédemment de « Fortid », de ce qui nous manquerait trop sur cet album. Un black pagan nerveux et mélodique. Ce succinct retour en arrière développe pourtant quelque chose de bien plus ouvragé qu’un bon nombre de titre de ce dernier forfait. Comme quoi des titres solides et violents peuvent être paradoxalement riches et délectables.

Ce « 9 », au regard des autres efforts de « Fortid » se laissera diversement apprécier. Certains apprécieront surement ce renfort progressif et atmosphérique, d’autres s’en lasseront. « Fortid » succomberait à la mouvance d’un pagan metal plus posé, ouvert aux quatre vents, comme l’avait fait bien avant lui le très fameux « Enslaved ». Néanmoins, même si on apprécie cette tournure, qu’avait déjà lancé ultérieurement, mais à moindre dose, « Pagan Prophecies », bien que ce dernier soit très conforme à son précédent, il y a de la porosité dans les compositions de ce « 9 », un certain laisser-aller, parfois tempéré par quelques titres plus investis qui agissent comme de véritables mises en éveil. « Fortid » a donc évolué progressivement d’album en album, pour arriver à se conformer à un pagan plus en vogue, mais en vendant une partie de son âme. Avec l’âge on devient plus sage, mais on devient aussi moins fort et l’esprit s’égare. Le respect seul prévaudra.

13/20

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