Les groupes actuels se plaisent à puiser dans les mythologies, comme si elles étaient une force, un moyen de montrer que l’on est dans l’air du temps et qu’on peut créer une musique autour de ce sujet.
Temnein n’est pas une exception. Ce groupe est originaire de Nancy et est influencé par
Between The Buried And Me et
At The Gates. Certains n’en ont jamais entendu parler mais ce quintet a tout de même eu de bons retours avec sa première démo et a eu l’occasion de faire des concerts avec
Hypno5e,
Hacride ou
Valborg. C’est pour janvier 2014 que les Lorrains nous proposent leur premier album «
404 BC » dans lequel l’auditeur suit un personnage en proie à divers conflits moraux.
Ici,
Temnein montre plusieurs facettes de sa personnalité. Son death mélodique et progressif prend désormais une autre teinte. Des influences hardcore, groove voire black se mêlent habilement dans les compositions, comme le montre « Self
Division » qui enchaîne accélérations et passages plus sombres. Les mélodies sont aussi à l’honneur au sein de cet album qui mise sur les harmonies entre les guitares. En cela, certains moments rappellent indéniablement le death mélodique suédois et l’ombre d’
At The Gates plane encore sur certains riffs, comme sur « Tangled » ou «
Heart Hooks ».
Cependant, grâce à la richesse de ses compos,
Temnein ne se repose pas que sur ses influences suédoises puisque le côté thrashy et le côté progressif jouent un rôle important. Les morceaux sont longs et se dotent de parties souvent saccadés tandis que le chant extrême de Yoann nous scande des paroles souvent abruptes. « Bright
Knife » montre bien la complexité de la musique de
Temnein avec ses treize minutes alambiquées dans lesquelles on alterne soli techniques, riffs tranchants, parties syncopées et parfois même passages polyrythmiques. On sent que les Frenchies essaient de flirter avec plusieurs horizons à la fois. Parfois c’est assez maladroit puisqu’on passe du coq à l’âne sans transitions, et il arrive qu’on se retrouve avec plusieurs longueurs. Mais la prise de risque est là et il est clair qu’avec un petit peu plus d’expérience, ils pourront nous en faire de voir de toutes les couleurs par la suite.
Même si on perd parfois notre attention, le côté progressif étant parfois trop poussif et les mélodies trop développées, il y a tout de même des moments de calme comme sur les deux uniques instrumentales « Slave /
Master », introduction symphonique et attachante, et « Dropping Light », titre acoustique mystique.
Temnein livre un album encourageant qui parfois manque de puissance malgré le mixage et le mastering de Yann Klimezyk, qui a déjà travaillé avec des artistes français comme
Kells ou Pobox. En dépit en ça, le gros label danois Mighty Music semble leur faire confiance, ce qui n’est pas une mauvaise chose car il y a beaucoup de travail dans les compos du quintet et beaucoup d’espoir. On verra bien ce que cela donne par la suite.
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