Alors que nous avançons parmi les arbres gris, l'usine désaffectée aux murs salis par le temps et le travail des hommes en noir, se dessine au creux de la vallée sinueuse. La vieille cheminé se dresse tant bien que mal au centre de la construction qui semble venir d'un temps oublié par les êtres modernes. Le son qui s'échappe de la structure comme les volutes d'une industrie bruyante nous aiguille sur les raisons de notre venue en ces lieux reculés. L'homme qui nous a mis sur cette piste nous a conseillé, avant de venir, d'écouter le quatre titres dont le terrible « Don't Fear The
Boogieman » résonne encore dans notre tête. Alors que l'entrée commence à nous envelopper de son ombre, nous espérons que l'album, objet de notre curiosité, avance des refrains et des sonorités aussi entêtantes que ce titre, à mi-chemin entre du Mansonien et du Rob Zombiesque.
Nous avons tout juste le temps de faire le premier pas, que l'horreur aux yeux luisants tend sa main décharnée et couverte de bandelettes décomposées, pour attraper notre esprit et nous plonger dans ce dédale de
Metal. Tout d'abord, les sonorités aigües peuvent vous faire croire à une gentille boite à musique, mais la corne qui résonne dans la brume apporte son lot de petites voix pas très rassurantes. C'est alors que la sonnette retentit et la porte s'ouvre sur « 31th October » pour le plus grand plaisir des petits démons qui clameront toute la nuit « trick'r'treat ». Et si l'envie vous venez de résister au gros son de la guitare, la batterie lourde à souhait viendra, tel l'esprit frappeur, écraser vos illusions. Si nous parvenons, et à ce stade, à avancer parmi les nappes étranges qui ponctuent les rythmiques capturant notre attention, c'est en « Asylum » que le bal de l'étrange prend tout son sens. Les ombres marchent en cadence pour détruire notre santé mentale.
Le show des ghouls sera un tournant dans ces couloirs sinueux pour réaliser que la batterie ne laisse aucun répit aux lignes tracées par les samples ténébreux. La « Weird Song » nous ouvrira un nouveau monde aux élocutions introductives portées par des notes énigmatiques. Mais la vraie voix est belle et bien celle de la maîtresse des lieux dont les yeux blancs ne sauront laisser indifférent le commun des mortels. Alors que vous serez perdu sur une voie obscure, celle de
Kommandant K arrachera le voile de la nuit et vous saisira avec le refrain d'un « S.S.D.D. » inquisiteur. Le chant des possibilités portées par les intonations de la chanteuses prennent tout leur sens à la lumière des nuances d'un « Kindergarten », dont la pseudo-lenteur marche telle une mort inévitable.
Alors que nous arrivions ici dans l'idée d'oublier le Croquemitaine, c'était sans compter sur la résonance de certains phénomènes paranormaux. En effet, c'est sur le pas de la porte de sortie que l'extraordinaire «
Boogieman » surgit du brouillard. Dans une course folle contre les instruments aussi précis que le scalpel, nous courrons vers un hypothétique salut. Et c'est lorsque le noir du silence s'installe, et que vous êtes certain d'être enfin sortit de ce cauchemar, que des émissions étranges, venues d'une contrée lointaine, reviennent vous hanter.
La morale de cette histoire est : ne vous égarez pas dans le Sud de la France un soir d'
Halloween, car vous risquez fort d'y croiser les
Ghouls Stone Valley. Si d'aventure, la folie vous prenez, ou que vous voulez vous abreuver de leur Horror Indus
Metal, vous ne serez pas déçu par l'atmosphère qui règnera dans cette maison hantée.
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