Il y a quelques semaines,
Cyclone Empire décidait de publier un best-of intitulé «
20 Years in a Terminal Grip », pour fêter dignement…les 16 années de carrière musicale de
Paganizer, qui a été fondé en 1998 et, toujours mené de main de maître par Rogga
Johansson, un véritable boulimique de compositions puisque ce dernier ne cesse de multiplier les projets.
Paganizer, combo suédois, est bien connu dans le microcosme des « deathters » et pratique, depuis toujours, un « death-metal » basique, à forte connotations scandinaves, puisant son inspiration à l’essence même du style et, bien que le quatuor connut moult remaniements de personnel, il ne déviera à aucun moment de sa ligne de conduite. Cependant, la formation n’arrivera jamais à s’extirper du milieu underground, sans doute la faute à une qualité discographique aléatoire et dont le bon élan, initié en début de carrière, fut quelque peu brisé par «
Carnage Junkie », sorti en 2008, et considéré par beaucoup comme le véritable faux pas du groupe.
Sa discographie, désormais très riche,
Paganizer décide de regrouper sur un seul et même support, dix-neuf morceaux, issus de ses différents enregistrements longue durée, pouvant permettre à tous les néophytes de découvrir le groupe, délesté, de ce fait, des compositions les moins inspirées. Il est indéniable que l’ensemble s’écoute avec une facilité déconcertante car « inutile de tortiller du postérieur pour déféquer droit », les Suédois frappent directement là où ça fait mal, avec une musique dénuée de toutes fioritures inutiles, sans concourir également à une quelconque course à la vitesse.
Le vrai cadeau est, semble-t-il, la seconde galette, regroupant des morceaux rares, réenregistrés, émanant des différents Ep ou Split, leur conférant une deuxième jeunesse. Aussi, ces titres sont complétés par de véritables compositions jusqu’alors inédites, représentant le prétexte à l’achat d’impulsion des aficionados de longue date. Il est à noter que l’artwork, collant parfaitement au style, est l’œuvre de Daniel Johnsson (
Torture Division,
Lavatory) et que le livret est complété par de nombreuses annotations de Rogga
Johansson.
Cependant, il est regrettable que le groupe ait fait l’impasse totale sur «
Deadbanger », son premier full-length paru en 1999 et de très bonne qualité, mais également sur «
Promoting Total Death » (2001), qui ne se voit honoré que d’un seul titre, alors que le plus que moyen «
Carnage Junkie » se voit gratifié de trois morceaux. Aussi, même si le deuxième disque est doté de quelques vrais inédits, ce best-of est un peu limité pour une justification d’achat incontestable.
«
20 Years in a Terminal Grip » est un bon résumé de la carrière de
Paganizer. Il est fort dommageable que la formation ait oublié son premier opus. Toutefois, ce disque représente un parfait point d’ancrage pour celles et ceux qui aimeraient découvrir le groupe. Pour les autres, mis à part quelques inédits, rien de bien nouveau sous le soleil de
Satan.
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