«
1992 » où le meilleur moyen d'attiser la curiosité de l'auditeur avant même qu'il n'écoute l'objet en question... Déjà friands, à la base, des sonorités qui reprennent certains éléments des ténors du Seattle Sound des 90's, on se dit que le contenu ne peut que faire honneur à l'année
1992 qui a vu la sortie de « Dirt », «
Core » ou malheureusement, la toute fin de l'aventure
Mother Love Bone. Alors pourquoi
1992 ? Parce que tout simplement notre quatuor, les Ulster Page, sont issus de cette même génération, et tous nés en plein dans les années de gloire du mouvement.
Ce mini-CD de huit pistes survient alors un an seulement après la publication d'un premier EP «
Neverland » et trois ans à compter de la formation du combo, en 2011. Toujours produit par Groh-Pa, enregistré en Allemagne cette fois-ci, l'oeuvre pourrait aisément se rapprocher en matière de quantité de solos et d'efficacité à un «
Ten ».
Pour introduire le disque, la bande a ainsi choisi « The Game » - un de leurs morceaux les plus percutants, efficaces et par ailleurs, le plus long de la tracklist, dépassant les cinq minutes. Se retrouvant à présent propulsé dans les années grunge made in 90's, Gabriel Moland se réapproprie sans problème les graves d'Eddie Vedder avec, parfois, quelques airs à la Daniel Johns (l'ex-Silverchair) dont il hérite. Mais la ressemblance avec le leader de
Pearl Jam se fait sentir jusqu'à la fin lorsque son phrasé mélodique habituel se métamorphose en un timbre rocailleux qu'aurait parfaitement pu interpréter Vedder. Il y a cette nostalgie toute retrouvée qui fait plaisir, et c'est bien là l'essentiel en fait. De plus, les solos sont très bien exécutés dans leur ensemble, souvent longs, très intenses et rappelant le premier album de PJ. Enchaînement direct avec «
Burn » dont on pourrait parfois comparer l'énergie punk déployée à celle d'un « Mind Your Manners » bien que le premier morceau évoqué soit quand même plus long et un peu moins incisif.
Côté acoustique, les dosages sont parfaits, puisque deux pistes se chargent de sublimer les contours de ce disque et d'apporter ce qu'il pouvait manquer. D'abord, sur « The
Dreamer » où la guitare résonne bien comme il faut avec de très jolis accords, fins et harmonieux pour deux petites minutes de grattouillage très intense. En revanche, « The Other Man (Acoustic) » va peut-être plus loin car on retrouve des solos très évasifs, qui donnent envie de voyager avec des instants très "world music" (là aussi, nous pourrions évoquer les travaux riches et inspirés de
Days Of The New par exemple). Dans sa version originale, les premières notes de « The Other Man » par contre, font brièvement penser à du vieux
Creed qui va exploser et se finir en une superbe balade et il se trouve que nous ne sommes pas déçus du résultat pour le coup. Les guitares sont belles, soignées, signant encore une fois de magnifiques solos et le final de la pièce se fait tout en puissance.
Ne perdons pas de temps à conclure sur ce «
1992 ». L'ensemble est très encourageant, les Français ont de l'énergie à revendre et si suite il y a, nos gars n'auront alors aucun obstacle à venir monter les dignes marches du mouvement grunge.
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