Le leader de
Lord Of The Lost, Chris Harms, entreprend en ce début d’année 2025 un pèlerinage dans les profondeurs des années 80 pour inaugurer la sortie de son premier album solo intitulé sobrement «
1980 ».
A l’évidence, dès son plus jeune âge il avait déjà une passion pour la musique, prenant des cours de musique très tôt malgré un chemin assez long pour atteindre une certaine reconnaissance (chose faite depuis son passage à l’Eurovision en 2023 avec son groupe
Lord Of The Lost) qui lui permit de développer une large base de fans dans le monde entier.
Ce faisant, notre bon
Lord s’est certainement dit qu’il s’agissait là du bon moment pour sortir son premier album solo ; un projet du cœur qu'il voulait mener à bien depuis un bon moment. Le musicien lui-même a décrit son travail comme un mélange de Depeche Mode, Modern Talking ou encore Sandra (mais avec moins de permanentes et de coupes mulet) dans lequel on ne retrouve aucune trace des tons Rock auxquels les fans de son groupe principal sont habitués puisque seule sa voix distinctive vous permettra de savoir de qui il s’agit (sauf pour un auditeur lambda).
Or donc, avec «
1980 », l’auditeur lambda plongera dans d’autres univers musicaux puisque ce disque est une déclaration d’amour à la Synthpop des années 80. A ce sujet, Harms explique qu'il ne voulait pas faire une musique solo qui conviendrait également à son groupe principal, ce qui fait que l’intéressé n’a utilisé que des paysages sonores datant de cette décennie, le tout sans guitares lourdes ; état de fait qui se doit d’être pris en compte pour tout metalleux qui pensait partir pour un voyage dans le Heavy classique, l’
AOR, ou encore le
Hard FM !
Ainsi, "She Called Me Diaval" rappelle de manière frappante le classique "Take On Me" de A-Ha où seule la voix sonore de Harms vous arrache à l'illusion. En raison des sons de synthétiseur originaux de l'époque qui sont utilisés, vous pourriez avoir l'impression de déterrer une vieille perle à chaque instant puisque pratiquement toutes les chansons pourraient être une bande originale de la série «
Stranger Things ».
Assurément, des images d’adolescents habillés de couleurs vives sur des pistes de danse peuvent venir immédiatement à l’esprit de l’auditeur en écoutant des chansons comme "Missed Call", très sombre et triste mais magnifique, assez moelleuse, bien arrangée et musicalement parlante. Citons également "Lunamor", qui aurait facilement pu sortir de la plume de Depeche Mode ou des Pet Shop Boys grâce à son rythme percutant et son chant vraiment excellent et variable avec un refrain absolument prenant.
Vous l’aurez compris, dans l’ensemble, l’auditeur aura un disque assez dansant entre ses mains comme en témoigne "Madonna of the
Night", une piste plus sombre avec Sven Friedrich de
Solar Fake en invité ; tandis qu’à l’inverse, "Somewhere Beetween
Heaven and
Armageddon" est plus lumineuse à l’instar de "
I Love You" qui offre un début accrocheur à l'album. En effet, cette chanson d'ouverture entrainera tout de suite l’auditeur dans de magnifiques mélodies électroniques auxquelles il sera difficile de résister.
Par la suite, l'atmosphère de l'album va de morceaux joyeux à optimistes, comme "Parallax" qui contient beaucoup de variété et des voix très bien chantées, en passant par des ballades solennelles et mélancoliques, telle que "
Past Pain".
Du reste, Harms parvient à évoquer une myriade de sentiments sans sombrer dans l’insipide en plongeant dans des moments de réflexion qui sont présents tout au long, comme l'atteste "The
Grey Machines", un duo avec Ronan Harris de
VNV Nation qui offre des moments de chair de poule avec sa voix incomparable dans ce morceau à plusieurs niveaux. A l’inverse, "Vagueness of
Faith", bien que toujours efficace, reste dans un moule identique, tandis que la piste finale "May This Be Your Last
Battlefield" demeure un éloge atmosphérique de près de six minutes pour ceux qui ont souffert d’un cœur brisé.
En définitive, «
1980 » évite délibérément de réinventer la roue et doit plutôt être compris comme un voyage musical à travers le temps. En effet, il témoigne de la polyvalence artistique de Harms pour laquelle il est admiré et apprécié bien au-delà des frontières du genre car il n'y a pas de calcul délibéré ni de tendance sur ce disque. Indéniablement, il contient simplement une passion, un désir et un amour pour la musique, avec lesquels Chris a marqué un nouveau sommet remarquable dans sa discographie en tant que musicien.
Bref, bien que Chris Harms n’ait pas fait de
Metal sur son projet solo (son groupe principal en a déjà suffisamment), il n’en reste pas moins que «
1980 » est un excellent album de Synthpop, sacrément authentique et de qualité, qui fonctionne aussi bien dans le passé que dans le présent. Ce faisant, les personnes qui ont besoin de guitares dures pour être heureuses devraient rester loin de ce disque et attendre le nouveau
Lord Of The Lost, qui devrait sortir cet été.
Merci pour la chronique, j'étais presque sûr que tu ne saurais y résister ;) Je n'ai fait qu'une seule écoute qui m'a pour le moment donné envie d'y revenir, même si bien entendu on est très loin de LOTL. C'est assez drôle qu'en l'espace de quelques mois, les deux créateurs de "Die Kreatur" sortent un album de ce type. Si tu ne l'as pas déjà fait, je t'invite à écouter celui de Dero Goi intitulé 1984.
Merci pour ton retour!
Effectivement, impossible d'y résister! (C'est déjà dur de résister à LOTL, mais s'il commence à rendre hommage aux "Eighties", le je ne me contrôle plus du tout).
Clairement, il faut pas s'attendre à du LOTL avec ce disque mais bon dieu que c'est bon...
Par contre, je ne savais pas que Dero Goi avait aussi sorti un album solo! M'en vais écouter ça! Merci pour l'info!
Superbe album j'adore étant un grand fan de synthewave :)
May this bé your last Battlefield est extraordinaire de sensibilité de feeling. Elle file la chair de poule à chaque fois
Avec plaisir !
Haha, c'est vrai que je ne pouvais pas passer à côté ! Je suis d'accord, l'album donne envie d'y revenir, même s'il reste bien en dessous de LOTL. Merci pour la reco, je n'ai pas encore écouté 1984 , mais vu
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