1848 - San Mélé

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Nom du groupe Warfield (FRA)
Nom de l'album 1848 - San Mélé
Type Album
Date de parution 02 Avril 2010
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Warfield
2. Evil
3. Born to Kill
4. Fight Death with Death
5. The Last War
6. Ice

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Warfield (FRA)


Chronique @ Satanistar

13 Août 2013

Au final, ce premier essai musical met en lumière les aptitudes d'un groupe prometteur.

Ah la Réunion, l'île natale de votre cher serviteur. Endroit paradisiaque, entre terre et mer, qui malheureusement n'échappe pas aux clichés ridicules. Et comme dirait un humoriste :  « chez nous c'est pas Koh-Lanta ». Une contrée sauvage qui connaît ardemment son lot de mythes et croyances populaires, tel que la légende du pirate sanguinaire La Buse qui y aurait caché son trésor. Tous ceux qui ont essayé de le chercher sont morts racontent les plus anciens. Un lieu qui a connu également une période sombre de l'Histoire : l'esclavage. Période funeste qui prit fin en 1848 et marqua la fin d'un abus humain.

Warfield, groupe réunionnais de black/death metal, nous propose de nous libérer, musicalement, de toute cette oppression et d'abattre le mur de l'effroi. Alors oui mes amis, la scène metal réunionnaise existe bel et bien. Et nos 5 larrons s'imposent ni plus ni moins comme l'une des formations les plus intéressantes de ce petit caillou perdu dans l'Océan Indien. Formé en 2007, Guillaume Montauban s'est entouré de ces frères ainsi que d'amis pour pouvoir parler de sujets qui leurs tiennent à cœur. Outre la libération, les conflits, la guerre et la bêtise humaine font office d'exutoire musical, tel cet artwork montrant sans doute un homme ouvrant une brèche dans un mur, voulant revoir la lumière réconfortante du soleil, voulant tout simplement... vivre.

C'est ainsi que ce « 1848 San Mélé », premier album autoproduit, démarre sur les chapeaux de roue avec le bien nommé « Warfiled ». Un titre intense où la voix écorchée crache son venin à la face du monde avant que des growls destructeurs viennent l'aider dans sa lourde tache. D'entrée de jeu l'auditeur est embarqué au gré des quelques notes éparses de piano et se laisse petit à petit prendre au piège, volontairement. Malgré le côté production maison, le rendu sonore est tout à fait honorable, chaque instrument étant perceptible au possible. Le son très crue des guitares renforce ce sentiment d'oppression. On suffoque, on cherche un échappatoire, un rempart auquel s' agripper car la chute peut s'avérer mortelle.
La prison sonore est asservie par les musiciens qui font preuve d'un bon bagage technique; mention très bien d'ailleurs au batteur qui offre un jeu ample et précis, sachant ralentir la cadence pour mieux nous lacérer le cœur.

On pourrait vilipender cette jeune formation, lui mettre les chaînes, le castrer, car nous ne sommes pas dupes. La scène black/death est complètement étouffé dans son propre marasme. Les détracteurs diront qu'on a vite fait le tour avec les nombreuses sorties chaque mois ; riffs milles fois entendus chez des grands comme Behemoth, imagerie grotesque à faire peur un émo, blast beats en mode rafale automatique, bref on aurait vite fait de brûler la sorcière.
Et pourtant ces jeunes pousses de flamboyants nous inspirent de la sympathie, même si les guitaristes font preuve d'un jeu assez basique dans l'ensemble. Dénués de tout artifice satanico-outrancier et autre incitation à la mort et à la plus basse mesquinerie humaine, les envies de jouer, de donner du plaisir mais également de montrer qu'ils en ont sous le capot (ou sous les tongs) sont palpables. C'est un atout non négligeable mais dangereux s'il est utilisé de la façon la plus perfide qui soit. Certes, les morceaux sont complexes, cela part dans tous les sens et l'on a pas le temps de s'ennuyer (mis à part « Ice » dont la rythmique inspirée du dub et du reggae nous pousse à fuir vers une contrée moins soporifique).
Le problème est que cette absence de cohérence devient l'un des points faibles du disque. Il manque une certaine forme d'unité qui aurait permis de garder le fil de l'intrigue.

Mais les bonnes idées sont légions et nous redonnent le sourire. La voix claire, rageuse et entièrement chantée dans la langue de Molière, titillera nos oreilles sur « Fight Death With Death » ou « The Last War ». On pourrait voir en elle la voix de la rébellion, ne voulant plus ramper sur ce sol crasseux et être l'objet des noirs (tiens donc!) désirs des maîtres.
Mais si vous n'aviez qu'un seul titre à retenir ce serait « Evil ». Le maloya (style musical réunionnais caractérisé par un mélange de rythmes binaires et ternaires de percussions) y fait une entrée fracassante. L'utilisation du kayamb (instrument à grains) en appui sur les guitares donne envie de danser avec les marrons autour d'un immense feu de joie afin d'en appeler aux ancêtres qui ont foulé cette terre chargé d'histoires.

Au final, ce premier essai musical met en lumière les aptitudes d'un groupe prometteur qui à d'ailleurs fait les premières parties de Zuul Fx et Sepultura sur l'île. Il sera d'autant plus intéressant de guetter les retombées de cette première expérience positive. On aurait juste aimé une utilisation plus importante d'éléments issus du folklore local et surtout voir l'incursion de la langue créole dans les compositions. Espérons que nos souhaits seront entendus. Une tournée métropolitaine est actuellement en préparation, alors messieurs ramenez du soleil, des jolies filles et… du rhum (comment ça des clichés?).

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