1614

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16/20
Nom du groupe Opera Diabolicus
Nom de l'album 1614
Type Album
Date de parution 21 Janvier 2012
Labels Metalville
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album27

Tracklist

1. Overture 01:31
2. The Gates 10:02
3. Blood Countess Bathory 09:24
4. The 13th Guest 07:28
5. In Memoriam 02:43
6. Mythos Lamia 06:46
7. Forbidden 06:48
8. Stone by Stone 09:18
Total playing time 54:00

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Opera Diabolicus


Chronique @ Eternalis

17 Juillet 2012

"1614" est un album laissant planer une ambiance sombre et enivrante, très gothique...

La comtesse de sang.

L’histoire s’est longtemps penché sur ce personnage énigmatique et cruel répondant au doux nom d’Elisabeth Bathory. Comtesse hongroise connue pour les meurtres et tortures prodigués sur de jeunes femmes, son parcours et ses méfaits furent une source d’inspiration pour de nombreux artistes et courants artistiques. Le metal n’y fit pas exception, bien au contraire, la noirceur de cette femme étant un sujet d’expérimentation rêvé pour les concepts gothiques et historiques.
Si l’œuvre de Cradle of Filth est très étroitement liée à celle de Bathory ("Cruelty and the Beast" lui étant entièrement dédié), un nouveau périple se prépare en son honneur.

Si de prime abord, l’unique date de 1614 peut paraitre étrange, elle devient logique lorsque l’on découvre qu’il s’agit effectivement de l’année de sa fin de règne. Pourrissant et croupissant dans une geôle d’un château slovaque depuis quatre ans, Elisabeth Bathory s’éteint, laissant derrière elle un héritage de sang et de dévastation. Bestiale, criminelle et sanguinaire, son histoire laisse en pâture à la noblesse une image de débauchée et d’excès où la cruauté n’a d’égale que cette propension à se croire toute puissante.
"1614". C’est ainsi qu’un ambitieux projet s’intitule, par cette simple date. Répondant au nom sombre et solennel d’Opera Diabolicus, cette entité est la création d’un unique homme : David Grimoire. Multi-instrumentiste et maniant chacun des instruments de cet album, il fit appel pour mettre en œuvre son idée à Andy Larocque (King Diamond) pour la production et plusieurs vocalistes de renom ; à savoir Snowy Shaw (Therion, Dimmu Borgir), Máts Léven (ex-Therion, ex-Adagio, Candlemass) et Niklas Isfeldt (Dream Evil). Autant dire que sur le papier, David et l’auteur du concept Adrian De Crow, se sont donné les moyens de leurs ambitions.

Derrière un sublime artwork, laissant prévoir une musique éminemment sombre et malsaine, se cache en effet un album ambitieux et progressif, dont le qualificatif « symphonique » est passablement inexact. En effet, de symphonique, nous garderons une ambiance, des thèmes et une prépondérance importante des claviers mais la facette progressive d’Opera Diabolicus est fondamentale dans le processus créatif de l’album. Très proche, dans le son et l’interprétation, du très récent "Obsessions" d’Epysode ou encore des chefs d’œuvres de Beyond Twilight, voir Ark (particulièrement "Burn the Sun"), "1614" est un album laissant planer une ambiance sombre et enivrante, très gothique dans son approche. Les chants conjugués de Mats et Snowy collent parfaitement à cette ambiance fantomatique et noire.

La simple écoute de l’interlude "In Memoriam" permet de saisir le cœur de l’ambiance glauque et gothique de l’album. Le piano, les nappes de claviers, ce son de batterie clair et ample, ces guitares épaisses et surtout ces rires, ces chœurs maléfiques dédiés au malin…toute cette atmosphère renvoie au travail de Finn Zierler dans le malaise qu’elle procure et cette noirceur toujours aussi rare dans le progressif.
Parfois proche de Therion dans les échanges vocaux, Opera Diabolicus tire sa force de son interprétation extrêmement forte, réalisée par de véritables artistes et non de simples interprètes. "The Gates" s’ouvre ainsi sur le timbre unique de Snowy avant qu’un premier riff très imposant ne vienne écraser l’auditeur. Des sonorités étranges et mystiques de claviers accompagnent les guitares et le rythme s’emballe rapidement avec l’intégration des vocaux de Mats Leven, les interventions très sombres de Niklas et les incursions angéliques mais pourtant empreintes de noirceur de la diva Camilla Alisander. Difficile de décrire les titres de manière exhaustive tant leurs structures sont imprévisibles et vivantes, évoluant au gré du concept et des émotions et faisant fi des conventions du couplet/refrain. Les locutions latines de ce premier véritable titre évoque toujours avec insistance l’ombre de Beyond Twilight, peut-être trop.

Très musicales, les compositions, malgré leur penchant progressif, ne feront que rarement la place à l’intervention de solo de guitares (les quelque uns présents n’étant, de plus, pas indispensables). La découverte d’une perle comme "Stone by Stone" vaut à elle-seule l’écoute de l’album tant ce titre regorge de qualité et d’idées toutes plus cruelles les unes que les autres. Sombre et malsain, le concept touche à sa fin et évoque l’emmurement de la comtesse dans sa propre chambre. Solennel, imposant mais conservant une mélodie unique, le morceau gagne en intensité et en créativité au fil des neuf minutes qui le compose. Indispensable également, le long "Blood Countess Bathory" est un résumé parfait de l’album. Complexe mais accessible, sombre mais jamais obscur, puissant et imposant. Il est tellement difficile de décrire avec précision ce mélange d’ambiance de film d’horreur et de metal progressif qu’une écoute attentive est indispensable à la compréhension de ces pièces musicales complexes et riches. Le caractère très symphonique de "The 13th Guest" tranche radicalement avec le reste, malgré une atmosphère similaire et un Snowy Shaw diabolique en diable, jouant manifestement grandement de sa voix si particulière.

On regrettera finalement de ne pas être encore plus surpris par un album qui semble puiser tout de même dans certains autres groupes récents et n’arrive pas complètement à s’en émanciper. De même, une certaine linéarité se fait sentir durant ces huit compositions (six en enlevant les interludes) et une plus grande variété aurait pu être souhaitable, notamment avec un tel panel vocal (ce défaut est d’ailleurs imputable, à mon sens, de la même manière au premier Epysode). Néanmoins, d’un point de vue sonore, Andy Larocque a fait des miracles (meilleure production même que sur les derniers King Diamond) et homogénéisé parfaitement les grains très différents des différentes voix. Il ne manque finalement que cette étincelle de folie pure, ce sursaut de créativité totale et de génie qui a fait des opus de Beyond Twilight des perles incontournables. Mais si Opera Diabolicus venait à sortir un second opus, force serait d’admettre qu’il serait capable de très grandes choses. "1614" n’étant, malgré la liste importante d’invités de renoms, qu’un premier album.

6 Commentaires

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MightyFireLord - 18 Juillet 2012: J'avais tenté une écoute, et j'étais passé totalement à côté. Je vais réessayer dans d'autres conditions et on verra bien... ;)

Merci pour la chronique en tous cas.
Alexis - 13 Août 2012: Je ne viens de voir la chronique que maintenant, très détaillée et intéressante au passage !

En fait, le principal reproche que j'adresse à 1614 c'est qu'en dépit de sa superbe qualité intrinsèque, difficile de revenir dessus en fait ... pourtant au moment de l'écoute, tout y est : c'est théâtral, grandiloquent, les protagonistes font un travail merveilleux (Mats, Snowy et Camilla, par exemple, font un boulot impeccable), et les pistes sont suffisamment variées pour ne pas lasser. L'écoute est plaisante, sans aucun doute, et pour un premier essai, les deux maîtres à penser ont réussis leur pari !

Mais ... je ne sais pas, il y manque peut-être encore le petit plus. Celui qui donne envie de se le passer en boucle.

Ceci dit, même note. C'est pas pour ce léger défaut (très subjectif je pense, car je serais curieux de savoir si tu as la même sensation que moi Eternalis) que je vais bouder mon plaisir.
Merci aussi d'avoir chroniqué cet opus, je n'ai pas vu tant de webzines le faire. C'est fort dommage car il mérite un peu plus de reconnaissance et d'exposition.
Eternalis - 13 Août 2012: Tu bosses sur quel webzine toi ? On a souvent des avis similaires donc j'aimerais bien te lire...

Pour ton ressenti, je partage globalement le même et c'est pour cela que je n'ai pas été plus haut dans la notation. Objectivement, c'est vraiment bien mais comme je dis, ce genre de style a été fait avec tellement de perfection dernièrement qu'il manque le "petit plus" en effet.
Tout est réuni pour que ce soit grandiose mais il manque une pointe de surprise, l'atmosphère qui glace le dos, le riff qui subjugue, la partie vocale qui ultime au bon moment...

Cependant, en effet, c'est vraiment un album que je conseille, et je trouve étrange que, avec tant de grands noms, l'album n'ait pas fait plus de bruit et n'ait pas bénéficié de plus de promo...
cilou013 - 30 Octobre 2012: La chronique m'avait vraiment convaincu, je pensais que ce serait mon prochain achat mais en voyant les commentaires ça m'a un peu refroidit.

Merci en tout cas, Eternalis pour cette très bonne chronique!


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Commentaire @ asoth

20 Fevrier 2012

Non, 1614 n’est pas une nouvelle marque de bière, mais le premier opus du projet initié par les Suédois David Grimoire (guitare, claviers) et Adrian de Crow (textes, basse). Sur le papier, il y avait de quoi faire saliver les fans de Heavy vintage accros aux concept albums grandiloquents, épiques et démoniaques des années 80. Jugez-en plutôt, en vrac : des ex Therion (Mats Levén), Mercyful fate /King Diamond (Snowy Shaw), au service de deux compères bien décidés à renouveler ces glorieux exploits sur les terres-mêmes où ils ont été commis et avec aux manettes, Andy Larocque (King Diamond). Bien que le prétexte rebattu du concept pouvait prêter à sourire (1614, année de la mort de la célèbre et sanglante Comtesse Bathory), on pouvait néanmoins s’attendre à quelque chose de puissant et d’échevelé, à défaut d’être vraiment original (l’espoir fait vivre à ce que l’on dit). Il me semble que l’on est bien loin du compte et cet opus décevant ne parvient ni à captiver, ni, à défaut, à distraire un tant soit peu, et sombre tout du long (ou presque), sans parvenir à décoller (ou tardivement). L’artwork est soigné, le son plutôt bon, les musiciens habiles, les vocaux obéissent (de façon un peu caricaturale, certes) aux canons du genre (Dark/Heavy- mélodique/épico- possédé)... Alors quoi ? Et bien je dirais que ce sont principalement les compos qui pêchent et manquent de souffle, sont poussives et boursouflées. L’accumulation d’effets de style, de breaks, l’alternance pas toujours heureuse des vocaux masculins/féminins, de claviers obsolètes, finissent par faire perdre de vue la structure des morceaux et noyer l’auditeur dans des longueurs fades et convenues, à l’image du morceau qui suit l’ouverture, dont la structure ne dégage aucune ligne de force et manque cruellement de la folie qui emporterait l’adhésion, et ce malgré des lignes mélodiques plutôt engageantes qui, hélas, une fois imbriquées ensemble, se diluent les unes dans les autres.

Mettre tous les ingrédients idoines dans le chaudron n’assure pas, à coup sûr, de réussir la potion, comme sur « The 13th Guest », qui, en accumulant les interventions vocales de manière théâtrale, tente de faire revivre la narration haletante, schizophrène et terrifiante, des concept albums de King Diamond, sans y parvenir. Curieusement, c’est sur le format plus resserré de « Forbidden » que le groupe parvient enfin à retrouver des couleurs, grâce à des riff malins et des mélodies fluides et mémorables qui en font, pour moi, le seul moment marquant de cet album (sans révolutionner le genre, une petite pépite tout de même). A la décharge du groupe, on peut arguer que les circonstances de la genèse de ce projet n’ont peut-être pas favorisé la cohésion et l’élan nécessaires à une telle ambition et on peut raisonnablement espérer pour l’avenir des réalisations plus convaincantes. En conclusion, malgré la qualité et l’expérience des instrumentistes et une volonté de bien faire, « 1614 » manque d’inspiration, le bain de sang n’est pas pour tout de suite et cette comtesse-là ne risque pas de faire du mal à grand monde.

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pistache - 24 Fevrier 2012: J'ai écouté la chanson en dessous (forbidden) plus quelques autres sur youtube et je suis restée bien stoïque, dommage j'aime bien la pochette. Merci pour ta chronique
Enfer - 28 Fevrier 2012: Juste un truc :
Super chronique hein !! Mais... Andy LaRocque Mercyful Fate ???......
Enfer - 02 Mars 2012: Oui voilà nous étions juste à côté même !! :))))

Bien que le King se soit entouré de son bon Mike Wead sur ses dernières oeuvres donc on peut, par élimination, citer Mercyful Fate aussi ^^
Ereskigal - 04 Mars 2012: Je trouve la chronique un peu dure.
Pour ma part, avec The Gates, Blood countess Bathory et Forbidden (avec sa structure un peu plus évidente), on n'est pas loin du sans faute. Les autres, un peu plus heavy metal, me parlent moins. Effectivement, il faut plusieurs écoutes sur certains titres comme tHE gATES pour saisir toute la richesse du propos. Seuls bémol: certains effets sont parfois superflus, et un final que jaurais aimé encore plus grandiose. Mais je suis bluffée par l'ambiance qui se dégage de ce disque et les voix remarquables de justesse, notamment pour la chanteuse qui tient le rôle de la comtesse. Vraiment curieuse de savoir qui se cache derrière ces deux oiseaux qui doivent être tout sauf des débutants.
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