Encore toi, ami bourrinos ? Comme on se retrouve... Laisse-moi te parler d'un chtit groupe de
Paris qui vient de nous pondre une démo aux relents particulièrement putrides.
Et pourtant... et pourtant point de trips gore ou macabre ici, juste de la bonne brutalité honnête et réfléchie. Un
Brutal Death qui correspond à une certaine vague qui se développe actuellement dans nos contrées, et qui vise à rattraper le retard de l'ancien monde sur le nouveau en matière de matraquage infâme.
On a donc affaire à du très
Brutal, mais il serait honteusement sommaire de s'arrêter là. Car en plus de poutrer, c'est technique. Beaucoup de dissonances, des rythmes épileptiques et un batteur déchaîné. Les grattes vont très vite, sans rester longtemps sur le même motif, et le chanteur nous gratifie d'une interprétation hargneuse et virulente, avec un growl où on sent un je-ne-sais-quoi de "core" (Phil Anselmo-induced, on dirait). Sans doute parce qu'il est par moments hurlé (passage central de
Synopsis Prosaïque), tout en restant très grave et guttural. La batterie fait comme les guitares, elle varie énormément, de nombreux fills enrichissent les transitions. Mais surtout, le batteur fait tout au long des 3 titres une démonstration de maîtrise de la double assez écoeurante, avec des syncops abruptes assez fréquentes.
Si on devait chercher les influences de ces messieurs, on trouverait des choses relativement variées.
Suffocation vient évidemment à l'esprit, c'est un classique du genre, mais quelques pointes d'
Immolation montrent parfois le bout de leur nez, surtout à travers l'usage de dissonances et d'harmoniques. Certains riffs et certaines structures rappellent aussi un peu
Dying Fetus, mais avec une approche plus typiquement
Death Metal. De toute façon, Decoherence lorgne franchement vers l'
Outre-Atlantique, dans ce qu'il a de meilleur. A noter le (brutal) groove impressionnant du riff-refrain de The Cabalistic Show : envie de tuer.
Ce qui prédomine surtout dans l'ensemble, c'est le côté technique et New School de la bête, au point de m'avoir fait penser à du
Gorguts (notamment les riffs et la batterie de
Synopsis Prosaïque). On peut aussi être agréablement marqué par une production assez remarquable pour une démo 3 titres, ce qui semble devenir la norme actuellement. Distinction parfaite des instruments et de la voix, relief, puissance, rien n'est laissé de côté, tout s'entend parfaitement et le son des grattes bénéficie apparemment de pas mal d'attention.
3 titres, 3 cartons pleins. Il va falloir suivre de très très près Decoherence, qui a des atouts à faire valoir dans le course au titre de "groupe de
Death bourrin ultime de l'Hexagone".
Origin,
Disgorge ou
Devourment semblent faire des émules par chez-nous...
Pour finir une anecdote, le groupe a ouvert pour
Suffocation récemment, et leur prestation était très correcte techniquement (bloquage sur le bassiste) même si on pouvait reprocher au groupe, à l'exception du chanteur, d'être un peu trop passif et replié sur soi. Ca leur passera, j'en suis sûr.....
En revanche, tu parles de cette démo comme si elle venait de sortir, et comme si la tournée avec Suffo venait juste d'avoir lieu. Ça rend la contextualisation un peu délicate car si je ne m'abuse, tout ça a eu lieu il y a au moins une douzaine d'années.
En revanche, comme le dit Miska, tout ça date un peu. Le concert avec Suffocation a eu lieu en 2004 et le groupe a splitté il y a dix ans.
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