04 - Demo 2003

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
pas de note
Nom du groupe Zarach Baal Tharagh
Nom de l'album 04 - Demo 2003
Type Demo
Date de parution 2003
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Chapter 11 02:54
2. Chapter 12 01:59
3. Chapter 13 02:13
4. Chapter 14 02:32
5. Chapter 15 03:08
6. Chapter 16 02:17
7. Chapter 17 01:14
8. Chapter 18 03:18
9. Chapter 19 02:33
10. Chapter 20 03:16
11. Chapter 21 04:08
12. Chapter 22 01:20
Total playing time 30:58

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Zarach Baal Tharagh


Chronique @ Crusard

05 Mai 2011

Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or - Baudelaire

On n’entre point aisément dans la discographie de Zarach Baal Tharagh (ZBT), groupe solitaire d’une morbidité à toute épreuve. La découverte de cette abomination musicale issue de nos contrées lorraines se solde toujours soit d’un rejet profond de la musique de la part de l’auditeur, soit d’une admiration intense mêlée d’une curiosité malsaine pour ce projet qui repousse les limites connues de l’horreur, excitant sadiquement du doigt cette zone érogène, dense et chaude au fond de notre être qu’est la perversité. Mille projets annexes ont autrefois été engendrés par leur seul géniteur Luc Mertz, synthétisés désormais par l’entité funeste qu’est ZBT, le royaume de la nuit éternelle dont la seule intention semble être de nous faire écouter le mal pour le mal.

Luc Mertz signe avec sa quatrième demo une œuvre carrefour dans sa discographie, réunissant tous les ingrédients présents au sein des œuvres futures et passées ; c’est donc un excellent opus adéquat au novice désirant s’initier aux arcanes musicaux de ZBT ou tout simplement se forger une idée sur la bête. D’un hermétisme traduisant une approche occulte et totalement expérimentale, la demo se décompose en chapitres, allant de 11 à 22, poursuivant l’ascension commencée avec la demo 3 «Chapters 1 to 10 » vers les sphères de la pourriture à l’état pur. Chacun de ces chapitres est comme une chambre différente, habitée chacune par une présence démoniaque qui lui est propre, et dont les sorties vers les pièces contiguës se font dans la douleur, l’appréhension, et l’épuisement provoqués par un tel flot de monstruosités palpé.
Le manque de moyens avec lequel a été engendré cette demo a permis de créer une production grésillante, brûlante et étouffante. Elle est comme un prisme qui déforme la vision de ce qui nous entoure, transformant le corps humain en un amas de viande pourrie, l’eau en pus, et déféquant l’image d’un monde cancéreux, douloureux comme une immense tumeur germant autour d’œdèmes infectés où virevolte une nuée de grosses mouches grasses. L’abjection sonore est renforcée par les vocaux, aigres et sales, comme émis par le larynx mal formé d’une vieille prostituée lubrique à la peau rongée par la syphilis. Ils ont en eux la terreur que peut éprouver un claustrophobe enfermé dans un placard verrouillé insupportablement chaud et moite.
C’est dans la putréfaction ambiante que naissent les riffs comme si la guitare qui les émettait avait ses cordes rongées par la vermine. Odieusement agréables et jouissifs, ils font l’effet d’une main invisible qui forcerait l’auditeur à se masturber malgré lui devant un charnier déliquescent plein d’exhalaisons miasmatiques. Exécuté d’une telle vitesse manipulatrice et avec une précision aussi chirurgicale, ils semblent être joués par le diable lui-même présidant à ce sabbat dantesque.
Une nouvelle expérience d’écoute jamais vécue auparavant est alors atteinte. Le parcours d’une musique aussi informe qu’un fœtus avorté ne peut que laisser vagabonder l’esprit de l’auditeur vers son propre enfer intérieur. Cette demo est vide dans sa forme, mais est d’une richesse absolue dans son fond. Elle est aussi absurde et nihiliste qu’un livre aux pages vides et blanches, mais l’approche musicale permet de transcender cette inconsistance. L’artiste nous chie et dégueule ici un amas compact de crasse, à nous de savoir le modeler selon notre imagination pour effectuer le voyage attendu en écrivant les chapitres de cette histoire sans nom. Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or disait Baudelaire. Il s’agit donc d’une écoute active qui se résume à une quête individuelle qui est différente selon les individus et est propre à chacun.

Cette quatrième demo de ZBT représente au mieux ce qu’est l’ensemble du projet. D’un caractère expérimental rarement égalé, elle transfigure l’art impie et maladif de Luc Mertz à travers la substance inclassable d’un genre nouveau, underground, intrinsèquement écœurante et dégueulasse. Une chose est en tout cas certaine: la demo est profonde et vraie car elle est engendrée avec sincérité, passion et vient des tripes mêmes de son géniteur. Chacun y trouvera à travers les hurlements pestiférés de ce dernier la réponse à ses questions.

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Zarach Baal Tharagh