Même l'esprit critique le plus aiguisé aura quelques difficultés à ne pas reconnaitre objectivement les qualités musicales du
Power Metal Symphonique typiquement italien que ce groupe, justement, transalpin nous offre sur ce premier opus baptisé
03:30 Dehuman Rise sorti en cette année 2015 par l'éminent label Underground Symphony. A cet art très inspiré des
Vision Divine,
Avantasia,
Edguy et autres
Rhapsody of
Fire, ces six musiciens originaires du Piedmont auront, de surcroît, ajouté une théâtralité et une dramaturgie tout à fait appréciables et qui, sans aller jusqu'à celle de
Sound Storm et de son remarquable Immortalia, offriront une épaisseur et un supplément d'âme à ce disque. Une certaine gravité, qui, pour être tout à fait franc, manque un peu aux derniers travaux d'Alex Staropoli et des siens.
Pour mettre davantage encore en exergue cette "noirceur" ce disque est parsemé de voix gutturales typées
Death Metal (comme par exemple sur les morceaux tels que le remarquable
Abyss Within aux couplets sombres aux duels de chants splendides qu'un refrain somptueux vient illuminer, tels que
2012 au préambule acoustique admirable ou tels que Hiding Behind Shadows aux rythmes, parfois, presque Thrash). Une excellente idée. Disons également beaucoup de bien de ces diverses orchestrations qui, sans donner dans l'habituelle esbroufe d'apparat, ajoutent vraiment une dimension supplémentaire à ce disque.
En revanche, s'agissant des défauts les plus embarrassants de cet opus, ce même esprit critique, celui-là même décrit au début de ce modeste pamphlet, sera nettement moins emballé par certaines des prestations de ce chanteur, Fabrizio Balliano, dont certains aigus extrêmes nous offrent cette maîtrise un peu aléatoire et cette fragilité d'un résultat un peu fluet qui gâchent en partie l'ensemble. Ou du moins qui lui donnent certaines similarités dérangeantes avec cette expression ultramontaine habituelle. Comme par exemple sur l'entame de Facing the
Oracle. Disons quand même que ces moments où le vocaliste vacillera au point de, presque, chuter seront quand même peu nombreux.
Notons également la présence sur ce manifeste de quelques invités comme, par exemple, celle de Flegias (chanteur au sein de la formation de
Death Metal Necrodeath et batteur auprès du
Cadaveria de l'ancienne interprète du même nom qui officiait autrefois avec ces adeptes de Black
Metal d'
Opera IX et à qui l'on doit, sans doute, ces délicieuses éructations rugueuses qui donnent un certain charme, pour ne pas dire un charme certain, à ce
03:30 Dehuman Rise), du guitariste Andy Midgley (ex-I Am I, ex-
Liquid Sky, ex-
Power Quest,
Neonfly...), des vocalistes Benny Bianco Chinto (
Six Point Lead,
Disarmonia Mundi), Denise "Ainwen" Manzi (
Misteyes) et Mattia Casabona (Aspasia).
Hormis les quelques écarts malheureux de ce chanteur qui peine parfois à garder le contrôle de cette voix qui s'étiole dans les instants cruciaux de ces hauteurs, presque, indissociables du genre, ce
03:30 Dehuman Rise nous propose donc un voyage au cœur d'un univers
Power Metal pourvu de quelques teintes délicieusement sombres. Il ne manque donc pas grand chose pour que
Energy of the
Elements parvienne sinon à révolutionner une mouvance aux poncifs archi établis, tout du moins à s'inscrire dans le giron convoité des formations de seconde zone respectables.
Selon moi, pour franchir une étape supplémentaire et entrer dans le sacro saint panthéon des plus illustres, à mon avis,
Energy of the
Elements devrait se focaliser sur sa facette la plus noire et obscure et, à l'instar de
Sound Storm, basculer davantage encore dans les abysses d'un
Dark Power Metal où, à dire vrai, la concurrence est presque inexistante.
Sans être complètement absorbé par l'album, il a le mérite d'aller quelques mètres plus loin que le classique Power à l'Italienne...une transcendance dans la noirceur serait tout indiquée. Merci pour la chronique !
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