Avec des titres comme "Drink It All" et "We Can’t Stop Rock 'n' Roll, on ne peut douter de l’intégrité des musiciens de Worry
Blast, prêts et bien déterminés à faire parler la poudre avec ce « .44 ».
Worry
Blast, c’est l’histoire de quatre petits suisses qui ont commencé à exprimer très jeunes leur amour pour le
Hard Rock direct, tout en ne voulant absolument pas se perdre dans les affres de la complexité. Pouvant être considérés comme la progéniture du grand
Krokus qui a probablement mal digéré l’égarement de plus en plus palpable de son père dans les accents sudistes, nos jeunes gens tentent, depuis leurs balbutiements, de réparer cette haute trahison qui viserait à nous faire oublier ce que l’Australie a de plus célèbre après les kangourous.
Pour l’originalité de ce « .44 » on pourrait donc friser le zéro pointé… pourtant, Worry
Blast, c’est une affaire qui roule. Déjà auteur de deux albums studios précédant ce « .44 » : « Break
Out From
Hell » datant de 2013, et qui était déjà tout un programme, puis, à peine deux ans plus tard, le second opus sobrement intitulé « Hit The Gas » le groupe se taille une solide réputation sur la scène locale. Le plus remarquable, c’est cette capacité à ouvrir les hostilités sur scène à grand coup de
Hard Rock simple et énergique, s’adaptant à toutes les circonstances, parfois même les plus rocambolesques. Quand il s’agit de Scorpion ou
Gotthard, jusque là, rien d’inhabituel, pour Johnny Halliday en 2015, ça ne peut qu'attiser les curiosités… mais pour Patrick Bruel quelque chose m’échappe…
En espérant que les sous-vêtements affriolants envoyés par une gente féminine qui ne doit plus être de première jeunesse n’aura pas altéré l’esprit fécond de nos suisses, penchons-nous sur l’exercice de style pratiqué sur ce « .44 »…
Comme dit plus haut, on est loin du
Metal progressif et technique, le groupe privilégiant et cultivant la simplicité, l’efficacité sans prise de risque. L’ensemble est cohérent, groovy et rapide donnant l’énergie nécessaire à « Outta
Nowhere » et « Dirty Mind » pour devenir de potentiels brûlots en live. Worry
Blast se rapproche d’un
Airbourne, à la différence d’un son de guitare beaucoup moins Vintage et d’une approche sonore plus puissante.
La voix de Matt Petrucci est réellement un atout sur ce skeud, se montrant plus moderne, agressive et maîtrisée, tout en employant des lignes assez proches de l’ami O’Keeffe. En ce qui concerne le songwritting, c’est de l’éprouvé, du connu et reconnu, offrant du refrain simple et surtout redondant.
Vous me direz, pourquoi investir dans une énième copie de « Back in Black » ou d’une déclinaison plus moderne de « No Guts. No
Glory »? Il faut admettre que l’album est si bien foutu et énergique qu’il saura ravir sans problèmes les amateurs du style. Les frères Lucas et Dann Callaud, respectivement cogneur et bassiste de la bande, se trouvent dans leur élément, maîtrisant de manière quasi-indécente le mid-tempo. Que dire des guitaristes ? Qu’ils sauvent ce « .44 » du plagiat par un jeu assez versatile, comme sur « Party Downtown » assez emphatique, laissant une bonne part du gâteau aux improvisations guitaristiques, pas franchement indispensables, et aux rythmiques appuyées terriblement attrayantes et vintages.
Côté production, c’est Dennis Ward (
Pink Cream 69) qui s’y colle et qui n’a pas ménagé ses efforts pour obtenir ce son mordant et surtout moderne. C’est certainement grâce à son intervention que des titres tel que «
Dominate » sonnent, profondément encrés dans la lourdeur et dans ce côté US . Un futur classique des prestations scéniques du groupe.
Simple copie d’AC/DC, peut être, mais il existe pléthore de groupes qui se sont amplement inspirés de
Black Sabbath, sans pour autant être boudés par la critique ou par l’acheteur. Voici une chronique courte pour un album qui reste dans la lignée des deux précédents, eux même inspirés par ce que le
Hard Rock a engendré de plus conventionnel, l’alcool, l’énergie, et surtout AC/DC. Il n’y a peut être rien à ajouter si vous décidez de tendre une oreille sur cet album qui ne transpire pas l’originalité pour deux sous, mais qui propose 10 titres efficaces. Pour les autres, « .44 » ressemblera à une énième opération marketing visant à plagier ce qui peut faire bouger un large panel d’auditeurs pas franchement attirés par le
Hard Rock en premier lieu. Et s’ils arrivent à balayer la tête d’affiche à grand coup d’énergie débordante et de riffs, notre Patrick national l'a échappé belle et ce n’est pas sûr qu’Adamo ou Frank Michael les invitent en cas de passage sur les terres Helvétiques…
Tout pour le riff et tout pour la frime…Est-ce cependant suffisant ?
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