...To North

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16/20
Nom du groupe King Of Asgard
Nom de l'album ...To North
Type Album
Date de parution 30 Juillet 2012
Enregistré à Sonic Train Studios
Style MusicalBlack Viking
Membres possèdant cet album51

Tracklist

1. Intro 00:34
2. The Nine Worlds Burn 05:03
3. The Dispossessed 04:47
4. Gap of Ginnungs 06:01
5. Bound to Reunite 06:50
6. Nordvegr 05:50
7. Up on the Mountain 06:37
8. Plague-Ridden Rebirth 07:21
9. Harvest (The End) 05:10
10. ...To North 04:40
Bonustrack (European Release)
11. Vinterskugge 05:26
Total playing time 58:19

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King Of Asgard


Chronique @ AlonewithL

08 Octobre 2012

Ce roi bien caché derrière les bois continue ses ravages … au nord.

C’est par le biais de « King of Asgard » que l’on voit aujourd’hui renaître l’âme, la silhouette sauvage d’une des plus grandes figures du black/viking suédois, « Mithotyn ». Ce loup aux dents acérés avait été pris pour mort en 1999, il est réapparu pourtant devant nos yeux en 2010 plus aguerri que jamais avec « Fi’mbulvintr ». Son appétit carnassier ne va pas se contenter d’un seul repas. Il est de nouveau reparti à la chasse au-devant de futures proies. Ce groupe initié par Karl Beckman avait besoin d’un second guitariste pour animer ses shows, et son choix s’est porté fin 2010 sur Lars Tängmark, un ancien bassiste de « Dawn ». C’est avec lui que sera enregistré le second effort de la formation. Encore à la bergerie du Sonic Train Studios située à Varberg. Encore sous la houlette du berger- producteur Andy LaRocque. Le prédateur solitaire s’est désormais familiarisé aux déplacements du troupeau, celui-là fait cette fois sa transhumance vers le nord. Vagabonds, marchands et pèlerins, prenez garde en chemin. Partout où la forêt s’étend comme un vaste manteau sombre, la bête rode. Ce roi bien caché derrière les bois continue ses ravages … au nord.

Comme avec « Fi’mbulvintr », la courte introduction prévue en simple levée de rideau est à la fois déroutante et laisse présager dans l’immédiat quelque chose de fort. Cette résonnance du couple guitare/batterie entrecoupée par des airs cuivrés annonce l’arrivée d’un choc, du chaos. Les trompettes de Jéricho. C’est en quelque sorte le cri du loup avant son attaque. La bête sortira de son bois sur « Nine Worlds Burn » (comprenez les neufs mondes de l’Yggdrasil dans la mythologie nordique), titre dans la même veine qu’ « Einhärjar ». On reconnaît bien la férocité, le torrent rythmique du titre phare du premier opus. Le morceau lui aussi objet d’un clip (visuellement sans intérêt) fera preuve d’un brin de subtilité sur son dernier tiers en introduisant la voix féminine égarée d’Hélène Blad. Dès le premier aperçu, on envisage un album dans la continuité de ce que la horde de Beckman avait fait deux ans auparavant. Hors on se rendra assez vite compte que « …to North » s’enfonce davantage dans des profondeurs obscures. En témoignerait « Gap of Ginnungs » oscillant entre une mélancolie palpable et une cruauté sauvage, entre l’humain qui doute et l’animal intrépide. Le refrain du morceau fera office de sursaut, de brut réveil. Les chœurs vikings dans la tonalité d’un « Týr » stopperont brièvement cette transformation de l’homme en bête.

Le chant hargneux de Karl Beckman ajoute d’autant plus à la confusion entre ces deux êtres. On pourrait presque assimiler cela à des rugissements, notamment sur « Bound to Reunite ». Pourtant ici, son rôle est de canaliser l’agitation musicale. Les riffs agissent en effet comme un roulement continu, stressant, qui paraitrait incontrôlable en absence du chant. Le morceau en lui-même laisse pointer du bout de son nez un poil de redondance. Il aurait sans doute été préférable de l’écourter d’une minute pour éviter la monotonie. Il en est de même pour « Plague : Ridden Rebirth », très impressionnant sur l’entame pour son black metal particulièrement ravageur, mais ne parvenant pas vraiment à maintenir son endurance sur la durée et misant par la suite sur des riffs patauds pagan, certes excellents techniquement mais trop dans la répétition. A contrario, les titres « Nordvegr » et « Up on the Mountain » profiteront d’un black metal à plus grande perspective. Ne jouissant peut-être pas de la puissance d’impact d’un « Plague : Ridden Rebirth », la rythmique y est plus lente, plus flottante. Ils sont cependant savoureux pour leur richesse et leurs fluctuations mélodiques. On pourrait d’ailleurs identifier le côté rigoureux et alambiqué d’un « Vreid » sur « Nordvegr ». C’est dire à quel point « King of Asagard » sait se montrer ordonné dans sa musique, même quand celle-ci se caractérise par un aspect plus aérien.

Comme cela a été le cas pour « Fi’mbulvintr », ce second opus de la formation des rois d’Asgard va s’illustrer par quelques pistes résolument pagan. C’est valable pour les entrainants « The Dispossessed » et « Harvest (The End) », dont l’air chaloupé omniprésent nous ramène plusieurs années en arrière au temps de « Mithotyn » et de son dernier ouvrage, « Gathered Around the Oaken Table ». Dans la solennité et l’intimité, l’éponyme « …to North » ne fera pas directement appel au passé de « Mithotyn », mais à un passé encore plus glorieux. Cet hymne froid et captivant au piano puis aux guitares suit la lignée du légendaire « Sóknardalr » de « Windir ». Moins prestigieux, mais d’une redoutable efficacité lui aussi. En titre bonus, « King of Asgard » nous transportera dans la musique d’une autre grande figure du black pagan norvégien, mais plus directement cette fois, par une reprise de « Vinterskugge » d’« Isengard ». À la différence de l’original, la propreté sonore rend le jeu beaucoup plus massif. Le chant quasi-prophétique de Fenriz a été remplacé par des chœurs barbares dans une tonalité identique à celle d’un « Heidevolk ». L’effet est saisissant si on fait une simple comparaison avec le « Vinterskugge » d’origine.

Le jour se lève à l’orée du bois. Cris, bêlements, pleurs. Le loup a encore frappé. La surprise qu’avait procuré le premier opus perdure avec ce « … to North ». Il faut reconnaître que ce groupe, pourtant signé chez la grosse écurie Metal Blade, ne jouit pas d’une attention particulière, même si beaucoup reconnaissent leur immanente qualité et respectent l’héritage fructueux de « Mithotyn ». Reposant sur les mêmes bases que sur « Fi’mbulvintr », ce nouvel album se distinguerait par une recrudescence de noirceur. Le loup aurait pris soin de se cacher plus à l’intérieur des forêts ? Où est-il ? Assez de victimes ! Les pauvres villageois sont désormais alertés du danger. La prochaine fois qu’il y aura un mort, les plus courageux organiseront probablement une battue. Pendant ce temps, la bête continue paisiblement son chemin. Le royaume d’un prédateur ne connait pas de frontière. Il va où il veut.

16/20

2 Commentaires

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NagaShadow - 09 Octobre 2012: Excellente chronique pour un groupe que j'apprécie beaucoup !
Je vais jeter une oreille sur cet opus, puisque il semble, d'après tes dires, être au moins aussi bon que le premier ! :)
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