La Russie est bien connue pour ses groupes de pagan, de doom, de cyber, mais aussi de black symphonique, un genre qui devient de plus en plus en expansion au sein de ces terres hivernales, si bien que plusieurs labels se spécialisent dans le domaine, à la manière de Grailight Productions, mené par
Demether Grail d'
Arcane Grail, en passe de nous présenter de nombreuses nouvelles formations, dont
Grey Heaven Fall.
Originaire de Podolsk, fondé en 2006, ce sextet ne sortit que deux petites démos avant de faire un véritable premier jet cette rentrée 2011, avec un opus éponyme digne de l'automne: la pochette grise faite par les soins de Dartgarry (
Mare Infinitum,
North Diamond) représente un homme-arbre sans feuille, le titre est mélancolique, à l'image même de la musique, masterisée et mixée aux studios Anthropocide (
Abominable Putridity,
Arcanorum Astrum,
Deviant Syndrome).
Puisant sa source dans le black et le death mélodique finlandais et suédois,
Grey Heaven Fall ne fait rien de véritablement sensationnel de ce côté là, les influences étant tout de même reconnaissables aux premiers coups d'oreille (
Kalmah,
Skyfire,
Insomnium...). Les Russes incorporent tout de même des éléments atmosphériques ainsi que symphoniques dans la majeure partie des compositions, paradés d'ambiances mornes nostalgiques, à la venue de l'automne. Du haut de ses quarante huit minutes, l'album s'avère efficace et puissant, mais manque certainement de personnalité, tant les mélodies semblent avoir été entendues des centaines de fois. Car ce sont réellement de fortes impressions de déjà-vu qui hantent ce « ...
Grey Heaven Fall », à l'image d'un « The
Resurrected One », d'un «
Derelict of Untruthful Images of
Icon » ou d'un « Verses of
Fallen Destinies », parfois à cheval entre
Kalmah et
Skyfire.
Pourtant surprenants, les morceaux bénéficient d'un dynamisme certain, d'une utilisation judicieuse des soli et claviers, mettant en valeur les atmosphères et les vocaux, alternant allègrement voix black criarde et growl death caverneux comme sur un « Swansong of Your
Dream » en pur crescendo, jouissant d'accélérations du plus bel effet, d'une certaine brutalité, et ce, sans jamais laisser de côté l'aspect mélodique.
En tout cas, le black/death mélo sympho de
Grey Heaven Fall se veut très varié, agressif et fort, comme sur un « Grieving Souls in
Tyrant's
Castle » mettant autant en valeur les riffings que les parties claviers et les voix. La progression est certaine et loin d'être inexistante, si bien que ce titre, comme une bonne partie des autres, passe comme une lettre à la poste.
Le rythme se ralentit sur un «
Grey Heavens
Autumn » généreusement mélancolique, s'inspirant du doom/death russe à la
Revelations Of Rain entre autres. Piano, mélodies douces et tristes à la guitare, nappes de claviers sombres, growl profond jusqu'à l'apparition d'une certaine accélération death et d'envolées symphoniques.
Les titres dépassent presque tous les cinq minutes et sont chantés intégralement en russe, la langue n'étant absolument pas une barrière. L'album reste très bon, puissant et produit aux petits oignons, malgré des influences certaines, cachant la véritable personnalité de
Grey Heaven Fall. Un premier jet de très bonne qualité, mais aussi très encourageant.
Au début ça m'avait pas fait tiquer, mais en la réécoutant hier ça m'a vraiment sauté aux oreilles O.o
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