
Après avoir annulé leur venue en juin dernier, Thunder recalait donc une date en ce 21 novembre au Divan du Monde.
Atmosphère bien singulière sur Paris. Sans revenir lourdement sur les fameux évènements, se dire que la vie reprend son cours, avec concert et sortie, est aussi cruel que de se tirer une balle dans le pied. D'autant que certains, fauchés par la barbarie, manqueront à l'appel ce soir et que d'autres, présents la semaine dernière au Bataclan, viennent vaincre le signe indien en franchissant la porte de la salle de la rue des Martyrs, à 2 pas de chez Michou.
Après une fouille aussi sommaire que rassurante, les 490 places de capacité de la salle nous tendent les bras. Bar et vestiaire à gauche et, bien en face, le matériel des The Amorettes est déjà en place. Le temps d'aller pisser un coup (ben oui, une pinte de Guiness au pub d'à côté par ce temps, ça me travaille) on se cale en rangée 2 et 3 sur le côté gauche de la scène. Portes ouvertes à 19h et ça va débuter à 19h30 pétantes !
Hannah Mackay s'assoit derrière son drumkit et elle attaque comme une furie les toms basse pour envoyer l'intro tonitruante de "Give'em Hell". La frangine bassiste Heather crinière au vent (bah non Adrien, ses poumons sont de taille normale) déboule côté droit de la scène et Gill Montgomery, guitariste-chanteuse, se cale face à nous et arrache d'un riffing sec un déluge de décibels. Bah les 3 écossaises envoient la purée. Le son est fort et bon et les têtes se mettent à remuer. Elles ne se posent pas de question et nous délivre leur speed Rock, savant mélange de Girlschool et Rock Goddess, avec urgence et fraicheur. Elles attaquent fort, accélèrent au milieu des 30 minutes qui leur sont attribuées et finissent en trombe. Encore un peu de difficulté à dompter une audience en ce moment si particulier. Gill porte deux poignées en éponge aux couleurs bleu-blanc-rouge mais ne se risquera pas à évoquer le drame récent qui a frappé Paris. Pas trop le temps en fait. Heather pose comme Frank Bello et nous fait du hair banging de folie alors que sa soeur frappe dur. Les parpaings nous tombent pleine gueule comme "Bull by the Horns", "Get what's coming", "Heartbreaker" ou encore "Rock me, Roll me". Gill nous fait reprendre les paroles et personne ne se laisse compter. La salle aux 2/3 pleine est chaude comme une baraque à frites et les jeunettes terminent sur un "Hot and Heavy" plus rapide que sur l'album. Le temps d'un selfie et zou à 20h, les fillettes retournent backstage.

Bon, voilà une entame excellente. Je n'avais pas mis les bouchons mais je me dis qu'il va falloir les mettre pour Thunder. Les roadies s'affairent sur scène. Plus question d'aller pisser car à 20h30 pétantes c'est "Thunderstruck" qui sature les amplis alors que le noir s'installe sur scène. Merde alors. On s'est trompé de concert. Et si Angus débarquait sur scène. Que nenni
Ce sont 5 lascars tout en flegme Britannique qui prennent la scène d'assaut et nous expédient dans les oreilles (protégées désormais de bouchons pour ma part) un fabuleux "Wonder Days".

Côté gauche et face à nous se tient le délicat et gaucher Luke Morley qui enroule du poignet son riffing et ses soli avec un indéniable feeling. Quelques passages en slide aussi viennent s'ajouter à une prestation particulièrement claire et précise sur sa Les Paul. A la basse, Chris Childs déambule sa grande carcasse dans un chaloupé so British toutes dents offertes à un public qui se remue de plus en plus sur les "River of pain", "Black water" et "Resurrection Day". Il tartine sa Stratocaster le bougre sans coup férir. Derrière, le crane dégarni et les lunettes noires de Harry James dépassent du kit de batterie Pearl qu'il bastonne avec un rythme lourd et sec. A un moment, il se mettra quelques rasades de binouze dans le cornet alors que le reste du groupe tourne à la Cristalline. 
A droite, Ben Mathews alterne sur sa Gibson et aux claviers pour assurer une rythmique carrée laissant à Luke Morley l'espace pour illuminer les morceaux de Thunder de sa grâce et son doigté. Enfin, Danny Bowes démontre qu'il est un chanteur d'exception et un frontman qui sait dompter les foules. Quel putain de voix ! Claire et bluesy, un phrasé net. Le public est à sa pogne et il sait faire reprendre la foule les paroles ou donner des cris et vocalises pour remettre feu et ambiance comme s'il y en avait besoin. Avec son expérience, il va venir sur le terrain des attentats sur Paris mais n'ira pas trop loin. Comme si une retenue naturelle le bridait. Dommage, il aurait juste forcé un peu et on aurait chanter la Marseillaise ! On l'a même bluffé à 2 ou 3 reprises en reprenant après un titre le thème de la mélodie. Pas évident de franchir ce pas pour un britannique. Si un groupe Français avait été à la place de Thunder, la mayonnaise aurait pris sans doute une autre tournure.
Quoiqu'il en soit, Thunder nous donne un set sans surprise. Dommage, le retour. Les titres s'enchainent. "Broken", "The Devil made me do it", "Backstreet symphony", "I'll be waiting", "The thing I want", "When the music played" et "Love walked in". La fête continue. Le public et le groupe sont au diapason, pas de doute. Il fait de plus en plus chaud. Allez le gig touche à sa fin pour se terminer à 22h pétantes avec "I love you more than rock'n roll" et un "Dirty Love" pour lequel Danny Bowes nous annonce une surprise. Ah yes, Thunder va faire une entorse à un show rodé et réglé comme une horloge suisse. Perdu ! Ils invitent les Amorettes à venir le rejoindre pour assurer les choeurs. Les deux frangines nous gratifient de chorégraphie du meilleur effet et le titre nous fait sauter sur place. Fin de set, certes sans surprise, mais des consignes ont du être données par la Préfecture.
A peine fini, les roadies démontent le matos. On aurait bien aimé un p'tit truc pour rendre ce moment un peu surnaturel vu les circonstances encore plus inoubliable. Tant pis ! L'essentiel était là. Un partage magnifique avec les deux groupes dans une salle assez intimiste qui se prête à la communion.

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