Au fond, certains avatars (et la définition même de l'avatar) ne
représentent-ils pas ce que nous voudrions être, ce que nous fantasmons
de nous, nous-mêmes en devenir (car l'être n'est pas s'il se refuse à devenir perpétuellement) ?
Il s'agit d'une héroïne d'un vieux jeu vidéo qui n'aura pas fait sensation sauf à son époque et ne sera pas resté dans les mémoires sauf chez un petit nombre de joueurs. Mais cela suffit. Une magnifique comtesse guerroyant et pratiquant la magie noire (ce à quoi je ne m'adonne absolument pas, tant je trouve cela trop "facile" et, même, n'y "crois" pas), cruelle et aspirant à plus de pouvoir encore, le pouvoir suprême en fait ; la personnification de la Volonté de
puissance sous son joug le plus pur, simplement ici symbolisée par la magie (elle ne représente donc pas l'être en lui-même, mais bien la force intérieure et innée qui pousse l'être). En même temps, l'on peut y voir la tentatrice païenne, l'érudite qui connaît les mystères du monde ; la parèdre de l'homme grec, ayant réconcilié l'esprit et le corps et s'étant dépassée et libérée de sa condition de simple humaine...