Les prédateurs (Tony Scott - 1983)
J'en parlais la dernière fois, j'étais certain de l'avoir déjà vu petit avec les parents, ce film me rappelait quelques vagues souvenirs. C'est le genre de film qu'on mate petiot et où on ne comprend pas grand chose ; un bout de sein par ici, une giclée de sang par là, tout ça noyé dans des volutes de fumée de cigarettes sur un air de musique baroque. Alors j'ai été voir un extrait et oui je l'avais déjà bien vu, du coup je l'ai re-maté en entier, avec un autre oeil.
Le film est porté principalement (du moins au début) par le couple de vampires Deneuve/Bowie avant que Deneuve ne tombe amoureuse d'une autre femme (Susan Sarandon). Le problème, c'est qu'elle ne peut garantir la jeunesse éternelle à son mari que tant qu'elle aime. Or là ce n'est plus le cas, de fait Bowie vieillit à à vitesse grand v, mais ne peut pas mourir.
Certaines scènes m'ont particulièrement marqué, dont celle où Bowie patiente dans la salle d'attente de l'hôpital, vieillissant à vue d'oeil (il prend en gros 50 ans en quelques heures) alors que sa cigarette, après qu'on lui ai demandé de l'éteindre, se consume lentement dans le cendrier, une belle métaphore j'ai trouvée. Et dans le même genre le concert d'ouverture de Bauhaus avec Bela Lugosi's Dead (j'en parlais autre part). Deneuve est impériale en vampire dominatrice, contrastant avec une Sarandon presque innocente. Sentiment renforcé par ses maris qui meurent les uns après les autres alors qu'elle demeure éternelle (du moins elle les place dans un cercueil, ils ne meurent pas). Au final, une réflexion intéressante sur les liens hommes/femmes et sur notre propre image. Evidemment, ça a un peu vieillit.
Sombre,sensuel, profond dans le propos et d'un esthétisme pointu et glacial. On est à des lieues de
Twilight et son scénar en nylon. (je n'ai vu que la moitié du 1er, ça m'a suffit). Le film fut dans un premier temps un échec commercial, peu de personnes réussirent à se faire à l'ambiance assez morbide du film, avant de devenir avec les années un film culte sur le vampirisme.
"Les humains ont leur façon de mourir, nous la nôtre".