Qu'on aime Poutine ou non, il faut reconnaître qu'il incarne l'esprit d'un homme fort chez eux (sa personnalité à la télévision, sa force à redresser le pays après la chute du bloc soviétique, et l'équipe qui l'entoure qui le rend intouchable, et surtout, le
Seul à s'opposer vivement aux USA et à l'Europe), et ce malgré les infamies commises en Tchétchénie et en Ossétie...
Les Russes sont très attachés à leur histoire, malgré un XXe siècle chaotique avec la Guerre civile, qui est encore aujourd'hui un
Traumatisme majeur.
D'ailleurs, eux et les Ukrainiens ont bel et bien une histoire commune pendant plusieurs siècles (malgré les tensions aujourd'hui), démarrant avec la Rus' de Kiev (appelée aussi la Russie de Kiev, c'est dire l'ironie aujourd'hui).
Sans faire un cours d'Histoire, la Moscovie a connu un bon en avant avec Ivan le Terrible qui "rattache" (et annexe) les dernières anciens territoires "sécessionnistes" de la Rus' à Moscou puis proclame la Russie (alors que la Rus' de Kiev avait commencée à être disloquée à partir de 1132 par tensions familiales royales, attaques extérieures et invasions mongoles de Gengis Khan pour complètement s'effacer en 1240).
Depuis la fin du Temps des Troubles (qui était source de convoitises étrangères), le Tsarat puis l'Empire russe n'ont pas arrêté d'annexer des terres et
Imposer une politique coloniale de fer.
On peut penser ce que l'on veut de la politique intérieure (fin du servage que très tardivement, fin de la monarchie absolue pendant la Première Guerre mondiale, harcèlement envers le Khanat de Crimée pour mieux l'annexer petit à petit, contrôle administratif et stigmatisation de la Pologne, etc), mais la Russie était un pays fort au XIXe siècle malgré une industrie qui s'est montrée que tardivement.
Chez eux, Poutine incarne tout ça, pour une
Nation qui était en reconstruction il n'y a qu'à peine vingt ans. Et même s'il gouverne toute la Russie, c'est surtout en Russie occidentale (dans la "Russie d'origine") qu'il est adoré. Evidemment, en Sibérie centrale, on s'en fous un peu de Moscou, ils n'ont pas forcément besoin de ça dans leur quotidien (c'est peut-être une chance).
Pour en revenir au passé commun ukraino-russe, ces deux langues sont de même souche : au fil des siècles et des changements de frontières (dont les invasions mongoles qui ont joué un rôle important), la langue a évolué différemment et elles ne sont pas officiellement les mêmes aujourd'hui, même si un Russe peut comprendre en partie un Ukrainien sans trop de problème.
A la chute de l'Empire impérial russe en mars
1917, Petrograd (Saint-Pétersbourg, la capitale de l'époque) installe un gouvernement provisoire dirigé par Guorgiy Lvov. De ce fait, l'Ukraine proclame son détachement sous le statut d'une République Populaire (aucun lien avec le communisme). Or, elle n'est pas la seule à faire sécession : s'enchaînent alors la Biélorussie, la Lettonie, la Lituanie, la Finlande qui se déclarent libres du joug russe, à leur tour.
Mais en
Novembre de la même année, le Palais d'Hiver étant saccagé par les forces bolchéviques menées par Trotski, le Second gouvernement provisoire (Lvov destitué, Kerenski avait prit la relève en juillet) est déchu, la République de Russie tombe officiellement ce jour-là, n'a pas de nom de statut officiel jusqu'en janvier 1918 et la
Proclamation de la Russie soviétique (République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie, RSFSR). Lenine voulait absolument créer une
Union bolchévique (ce qu'il fait en 1922 avec l'URSS peu avant la fin de la Guerre civile russe) pour désintégrer les nations capitalistes.
Bien que l'Ukraine ait déclaré son détachement vis-à-vis de la Russie en mars 17, la Rada déclare
officiellement l'indépendance et le détachement du pays à la Russie en juin de la même année. Le lendemain de la prise de Petrograd par les Rouges, ces derniers font installer un gouvernement socialiste à Kharkov, qui deviendra plus tard la République Socialiste Soviétique d'Ukraine, pour les contrer. Les Bolchéviques finiront par prendre le pouvoir, malgré l'envoi des troupes allemandes, françaises, britanniques...
Au sein de l'URSS, l'Ukraine accueille 18% de la population totale, ce qui en fait la seconde république.
Staline détestant l'Ukraine, il met en place un embargo qui fait plusieurs milliers de morts dû à la famine dans les années 30 et des pogroms faits par les Soviétiques eux-mêmes.
Après la victoire contre les Allemands, Staline accuse ouvertement les Criméens d'avoir traité avec l'ennemi et vire la Crimée de la RSFSR pour l'intégrer à l'Ukraine soviétique (dont des déportations au goulag sont à déplorer).
Après la chute du mur, plusieurs conflits ont opposé les Russes et les Ukrainiens pour le gaz mais aussi la future Union européenne et la politique intérieure de l'Ukraine.
Je sais c'est un gros pavé... les journaux télévisés BFM et iTélé présentent la Russie comme la démence et l'ignobilité incarnée saucée avec du satanisme contre la très gentille et dépouillée Ukraine qui n'avait rien demandé, soutenue par ses amies US et EU.
Order of Dracul