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Second cercleInscrit le : 17-12-2007
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Allez, après la folie des réactions à chaud, voici mon ressentie sur ce deuxième Brennus décroché par Clermont.
Déjà, dans ton cul la malédiction, enfin malédiction il faut le dire vite : 1938, 1976, 1986 (Du Manoir), 99 et 2007 (challenge européen) et bien sûr le Brennus de 2010 étaient déjà des finales victorieuses avant la victoire finale de 2017. Deux Brennus en sept ans, sur les dix dernières années ça nous place juste derrière Toulouse (3 Brennus), à égalité avec le Stade Français (2), et devant le Racing, Perpignan, Castres et….. Toulon (1 chacun), ce n’est pas si mal comme dynamique il me semble.
Début de match en fanfare avec un contest de Abendannon , un contre virevoltant de Penaud et un Raka qui ridiculise son vis-à-vis Tuisova pour aller aplatir, c'est une tradition pour Clermont depuis le début des phases finales de mettre un essai de 80 mètres à chaque match ha ha. Mais il en fallait plus pour qu’on s’enflamme, on sait qu’avec Clermont tout peut basculer, surtout avec Toulon en face, ce qui arrivera d’ailleurs avec cet essai de Tuisova qui se venge en enfonçant Raka avant de marquer et le carton jaune pour Fritz Lee et là tout s’inverse, Toulon met la main sur la ballon et envoie Nonu, Bastareaud et Taofifenua transpercer les clermontois qui ne peuvent plus développer leur jeu au large (ni leu jeu tout court).
La deuxième mi temps était éprouvante pour moi, l’ASM a été dominée sur le physique (on le savait en même temps avec les golgoths toulonnais) mais cette fois ci l’ASM a gagné la bataille mentale, le RCT ne convertit finalement pas ses occasions, Clermont plie sans rompre et reste calme en défense. Toulon ne parvient pas à filer à la ligne dans les dernières minutes, même leur colosse Tuisova sort sur un protocole commotion, preuve que les clermontois ont encore de la ressource et que à gabarits inférieurs les cojones sont en revanche au moins aussi grosses. Et puis le bouquet final : deux tentatives annihilées par un Parra transfiguré qui gratte deux ballons à la façon d’un Fritz Lee qui pèse 30 kilos de plus que lui.
Concernant l’arbitrage, dans l’ensemble Poite a fait un bon travail je trouve, le carton jaune sur Lee est logique, il a bien tenu les acteurs tout au long du match, toutefois on a eu quelques phases où il s’est montré bien tolérant, notamment quelques (et je suis poli) hors jeu non sifflés côté toulonnais, des mecs qui rentraient sur le côté (Gorgodze il me semble) et des persussions (notamment Nonu) et déblayages qui dépassaient le cadre de la légalité. D’un autre côté Chouly aurait pu prendre un jaune sur la fin aussi, allez on va dire que c’est du boulot correct quand même.
Là c’est vraiment le cœur du supporter qui parle mais à Clermont nous n’avons pas de stars intersidérales dans l’équipe, nous n’avons pas de playboy Dan Carter, estampillé (ex) meilleur joueur du monde, nous n’avons pas de champion du monde all black bulldozer comme Ma’a Nonu, nous n’avons pas d’ailier bodybuildé avec la force de pénétration d’un bus comme Tuisova, nous n’avons pas d’un charistmatique Masoé dont l’aura lui permet d’échapper à un carton rouge évident, à Clermont la star c’est l’équipe (et quand même un peu Morgan Parra sur cette finale).
A quelques exceptions près, les meilleurs joueurs de Clermont sont devenus les meilleurs à Clermont, pas achetés alors qu’ils étaient déjà les meilleurs ailleurs comme c’est le cas au Racing ou au RCT. On passera rapidement sur la légende du club Rougerie née à Beaumont, mais qui connaissait Camille Lopez avant qu’il n’arrive à Clermont à part les perpignanais et ses amis d’enfance de Mauléon ? Qu’avait prouvé Parra avant de débarquer à l’ASM ? Et que dire de Fritz Lee, samoan inconnu jouant en deuxième division, arrivé sur la pointe des pieds comme joker médical de Elvis Vermeulen et devenu un pilier de l’équipe ? Et les jeunes Penaud, Cancoriet et Iturria qui ont éclos grâce à la confiance que le club accorde aux jeunes. Et devant on a jamais eu de Carl Hayman, mais on a Dato Zirakashvili le besogneux pilier géorgien qui met au supplice ses vis à vis du Top 14 et de la H Cup depuis plus de dix ans mais dont on n’entend jamais parler ailleurs que dans le quotidien régional La Montagne. Les recrues de l’année prochaine Slimani et Leidlaw sont l’exception qui confirme la règle on va dire.
Certains aiment le bling bling, les grands noms, les résultats immédiats, les caméras de télévision et les soirées mousse en boite avec Isabelle Ithurburu et Clémentine Sarlat, mais on préfère la discrétion, l’humilité, les valeurs du travail, la formation, la longévité (regardez le roulement des joueurs, personne n’a envie de partir de Clermont une fois qu’ils y sont). Ca finit toujours par payer sur la durée, et ça payera encore.
Un mot sur l’adversaire, Le RCT est une grande équipe, mais l’arrogance et même le comportement honteux de certains de ses supporters est scandaleux, sans parler de cette fichue habitude de siffler le buteur adverse, sur la rade on voit même des présidents de club de supporters traiter de consanguins leurs adversaires sur les réseaux sociaux. Toujours prompts à mettre en avant leur soit disant supériorité et leur mental de winner et à moquer la Yellow Army qui soutient son équipe même dans les défaites les plus cuisantes, en ce moment on les entend moins. Pire, certains de leurs joueurs de comportent comme des mauvais perdants, notamment Guirado qui explique que c’est de la faute de l’arbitrage, que Clermont a triché en mêlée, que l’arbitre monsieur Poite les a défavorisé, et même que c’est de la faute des médias si le jeune Belleau a raté ses pénalités car il était trop encensé… Et gros, tu t’es fait plier en mêlée fermée même à 8 contre 7 alors un peu d’humilité et un peu moins d’arrogance, merci.
Et puis l’absence de Leigh Halfpenny côté toulonnais, soit disant que si le gallois avait été là le match aurait été tout autre, alors déjà peut-être, peut-être pas, si ma tante en avait hein… Et puis vous voulez la liste des absents côté ASM ? Fofana, meilleur centre français avant sa blessure, Nakaitaci qui était revenu à son meilleur niveau, et Vahamaahina, deuxième ligne international monstrueusement régulier. Donc en gros sans trois de nos meilleurs joueurs absents on l’emporte quand même, d’autre questions ?
Je ne résiste pas au passage à faire un petit coucou à Richard Escot, le « journaliste » de l’équipe qui se plaisait à traiter Rougerie et Clermont de loosers, et aussi aux toulonnais qui martèlent depuis longtemps que seul le résultat compte et peu importe la manière, et bien effectivement une finale ça ne se joue pas, ça se gagne, ils devront retenir ça dans le futur eux aussi puisqu’ils ont perdu 5 sur 6 finales de top 14 jouées ces dernières années. Finalement hormis les deux finales de H Cup notre bilan face à eux lors des matchs couperets est plutôt sympathique.
Comme ils disent dans le Midol : à Clermont on craint dégun.
je n'ai pas de signature et je vous emmerde.