Ère postclassique et le mystère de l'effondrement maya [modifier]
L'ère postclassique, de
900 à
1521, marque l’effondrement des cités-États et la disparition de l'écriture monumentale.
Le dépeuplement quasi total des puissantes cités mayas à l'aube du
IXe siècle reste très mystérieux. De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer la chute brutale de la civilisation maya classique en plein
âge d'or. Les spécialistes ne sont toujours pas d'accord sur les causes d'un bouleversement aussi radical. Guerres, désastres écologiques, famines ou une combinaison de ces facteurs sont les raisons généralement avancées pour expliquer ce déclin. Les centres mayas ont été abandonnés au début du
Xe siècle, puis engloutis par la forêt. Ce n'est qu'au cours de la seconde moitié du
XIXe siècle et au début du
XXe qu'ils ont pu être retrouvés et restaurés.
Les faits [modifier]
On constate l'arrêt progressif de toute activité de construction dans les cités maya des Basses Terres du sud, au
Guatemala et au
Mexique actuels à partir de la la fin du
VIIIe siècle (On prend généralement en compte la dernière date en
Compte long retrouvée). Ce phénomène correspond à l'effondrement du système politique de la royauté divine qui caractérise le monde maya classique. Une forte baisse de la démographie a été constatée mais les causes en restent obscures, et cela ne suffit pas à expliquer pourquoi les survivants ont quitté les cités et leurs splendides constructions.
En réalité, la chute ne fut pas brutale. Les ruines mayas ne sont pas des villes détruites mais des cités abandonnées. On ne trouve pas non plus de trace d'hécatombes, charniers ou fosses communes, résultats d'épidémies comme celles qui, introduites par les conquérants espagnols, décimeront plus tard les populations indiennes. Des dissensions affaiblissent les Mayas qui deviennent incapables de résister aux agressions : leurs voisins, à l'ouest et au nord, profitent de la situation.
Certaines personnes croient que lors de l'arrivée de Christophe Colomb en 1492, les maladies se sont propagées jusqu'au territoire où vivait les Mayas. Une épidémie a enclenché la mort de plus des 2/3 des habitants. Le reste de la population a esquivé en se dirigeant plus au sud, quelques personnes ayant quitté les villages étaient contaminés par l'épidémie.
Les hypothèses [modifier]
- La guerre : du fait des traces d’abandon brutal, les activités quotidiennes ayant été apparemment délaissées en quelques jours (constructions encore en chantier), plusieurs spécialistes ont favorisé la thèse de guerres et d'affrontements violents entre cités.
Cependant, les guerres, bien qu'effectivement courantes, ne peuvent à elles seules expliquer un phénomène d’une telle ampleur. La notion de conquête ne semblait pas exister en tant que telle chez les Mayas. Les guerres ne visaient pas à exterminer l'adversaire, mais à faire des prisonniers pour exiger une rançon ou les sacrifier aux dieux.
- Les catastrophes naturelles : de terribles tremblements de terre ou de fortes perturbations climatiques auraient pu décimer la population. Une très importante diminution des pluies sur une longue période (corroborée par plusieurs études géologiques) aurait ainsi pu entraîner de mauvaises récoltes, des famines, des épidémies, des rébellions, etc.
Une des faiblesses de cette hypothèse est d'abord sa durée dans le temps : un changement climatique se produit sur plusieurs décennies et ses conséquences sont progressives. De plus des études pluviométriques ont démontré que des variations de pluie n’auraient rien changé ou, au contraire, amélioré les récoltes. Enfin, aucune autre civilisation n’a disparu des suites d'une épidémie ou d’une catastrophe écologique (les bâtiments ne montrent d'ailleurs par exemple aucun signe de violent séisme).
- La peur : cette thèse très controversée a été avancée au milieu des années 1970 par Pierre Ivanof. Elle se base sur la religion maya elle-même, prépondérante dans les cités dont la naissance va de pair avec la construction de grands centres cérémoniels et cultuels. La création des arts et des sciences était toujours intimement liée à la religion. Or, celle-ci se basait sur des observations astronomiques qui avaient donné naissance à deux calendriers complexes (voir calendrier maya) qui organisaient toute la vie de la cité et avaient profondément marqué leur cosmogonie. Les Mayas distinguaient ainsi cinq cycles dans l’histoire de l’Univers se terminant tous par la destruction du monde précédent ; celle correspondant à l'Humanité était la quatrième, et le calcul basé sur le croisement des deux calendriers indique que cette période devait s'achever… au Xe siècle. Ainsi, les prêtres ayant prédit l'approche imminente de l'apocalypse, ce peuple fervent aurait soudain été pris de panique et se serait enfui.
Cette hypothèse ne permet pas d'expliquer la forte baisse démographique constatée par les chercheurs; on ne comprend pas non plus pourquoi les Mayas ne seraient pas retournés vivre dans les cités après s'être rendu compte que les prévisions des prêtres étaient erronées.
- L'hypothèse retenue par la plupart des chercheurs se base sur une accumulation de situations très défavorables, reprenant les thèses évoquées précédemment. Les scénarios évoquent souvent une catastrophe écologique (déboisement massif, sécheresse, appauvrissement et érosion du sol) qui aurait entraîné de violentes guerres entre les cités pour augmenter la cadence des sacrifices et gagner la clémence des dieux, surtout à l'approche de la fin du quatrième cycle. La forte croissance du taux de mortalité qui en découle, conjuguée à la nécessité de s'éloigner des villes de plus en plus arides pour retrouver l'environnement plus humide et fertile de la forêt tropicale, apporte une explication assez cohérente à l'abandon des cités.