Revu La Neuvième Porte de R. Polanski.
Je l'avais vu au ciné à sa sortie, et revu hier. Constat inchangé : Le début du film est alléchant, avec le milieu des collectionneurs/bouquinistes (avec lequel les parallèles de collectionneur de nos pièces préférées peuvent être faits), une enquête confiée à un Depp sobre et attachant et un scénario qui promet. Malheureusement, ça se délite au fil des pérégrinations, malgré le côté road-trip pas dégueu, et des mises en images assez caricaturales aussi. Bref, à boire et à manger, quelques scènes mémorables (au début, l'expertise de la bibliothèque du vioc en fauteuil roulant, ou dès que la partie bouquin est traitée), mais/et du coup, envie de découvrir le bouquin d'où la trame est tirée.
The Lighthouse
Par Robert Eggers (réalisateur de The Witch), The Lighthouse est un huis clos entre deux gardiens de phare qui prendra une tournure halluciné. Avec des dialogues qui s'intensifient au fur et à mesure que l'histoire avance, on se laisse emporter par les états d'âmes (et plus encore) de nos deux protagonistes. Les deux acteurs sont époustouflants. superbement filmé en Noir et blanc, la dernière image du film est sublime et ressemble à un tableau de maitre.
Un peu comme avec November c'est le genre de film qu'on adore ou que l'on déteste....Pour moi c'est de la pépite en or massif
Petit détail marrant : Si vous suivez bien les dialogues, vous penserez à moi en milieu de film...
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Sicario - La guerre des cartels (énième traduction qui n'a aucun rapport avec le titre original)
En gros, je vais dire que c'est pas mon trip. J'ai trouvé ça loooooooooooooong, interminable. Je me fous royalement des personnages, de ce qu'on essaye de me raconter (j'aurais même bien du mal de définir la fonction des protagonistes principaux et ce qu'ils cherchent vraiment, ou même de citer le nom d'un seul personnage d'ailleurs).
J'avais déjà eu du mal avec le premier film et je ne me rappelais plus pourquoi. C'est un peu plus clair maintenant : c'est une plongée avec un regard glacial dans l'enfer d'un monde de cartels, de services secrets, de mercenaires et de flics corrompus (et on y ajoute le terrorisme dans ce second volet). Le premier film avait le personnage d'Emily Blunt pour faire office de pivot moral, pour donner un point de vue plus proche de celui du spectateur sur ce qui se déroule sous ses yeux. Ici, il n'y a que des monstres. Même le personnage le plus innocent reste la fille d'un baron de la drogue.
Pourquoi pas après tout, par contre c'est sur le rythme que cette saga en devenir m'achève (oui parce que je crois qu'un 3ème volet est dans les cartons). Denis Villeneuve a apposé sa marque de fabrique dès le premier film à ce niveau, et en ce qui me concerne bah... c'est juste pas possible ! La gestion du rythme est absolument soporifique pour moi, encore plus sur ce second volet je crois. Je ne comprends pas comment certains arrivent à trouver de la tension à ces films et à être tenus en haleine. Sans compter que je ne m'attache à aucun personnage puisqu'ils sont tous pensés pour être violents, désabusés, crépusculaires... Impossible pour moi de me mettre à leur place et d'espérer une quelconque réussite pour eux. Mais bon, si ça marche c'est qu'il y a une raison. Je pense donc que je suis tout sauf le public-cible de ce cinéma-là, et je m'abstiendrai d'y regoûter ou de voir le troisième volet s'il finit bien par sortir.
Pushdug dit :
Convoy (1978)
Bon ça faisait quelques jours que j'essayais de prendre le temps de voir Convoy, c'est enfin fait.J'ai toujours beaucoup aimé le cinéma de Peckinpah, certains de ses films font partie de ceux qui m'ont le plus marqué (Straw Dogs, Wild Bunch, Cross of Iron), et ils sont en tout cas tous très bons (Alfredo Gracia, Cable Hogue, etc.). Du coup j'ai remarqué récemment qu'il m'en restait pas mal à découvrir dont ce Convoy, son avant-dernier.Ben faut dire qu'avec mes expériences passées avec le bonhomme, j'ai été un peu déçu. Le film a bien sûr ses qualités, déjà cette histoire de convoi grandissant de chauffeurs routiers qui fait trembler les autorités américaines est assez bonnard, le casting aussi (surtout Rubber Duck et le Shériff Wallace en fait). Et puis aussi les moyens techniques mis en oeuvre, j'imagine pas le merdier que ça a du être de gérer tout ça, y a un nombre vraiment impressionant de camions en route sur certains plans, et pas mal de scènes qui envoient du paté, comme celle du pont par exemple. Peckinpah est pas étranger à ce genre de délires, suffit de voir une autre scène de pont d'ailleurs, celle de Wild Bunch.Malheureusement j'ai pas réussi à m'immerger complètement dans le film, je pense en grande partie à cause du ton un peu léger de celui-ci. Ca m'avait pas dérangé dans Cable Hogue pourtant, qui est le seul autre du réal parmi ceux que je connais qui soit moins sombre et pesant qu'à l'accoutumée. Mais ici en dehors des considérations sociales du film, ca l'est un peu trop par moment. Je saurai pas mettre le doigt sur tout au premier visionnage, mais je pense à certaines scènes comme la baston avec les flics au début, tournées façon "comédie", la musique de fond n'aidant pas. Les surnoms des routiers, les évangélistes, aussi. Ce côté léger s'estompe sur la fin par contre.J'ai pu lire que certains éléments n'y étaient pas pour rien, comme le fait que Peckinpah était dans une période où son alcoolisme et ses addictions le bouffaient bien. Il a aussi renié le montage de la version qui est sortie, la sienne faisant 30 min de plus, on peut se dire que le résultat a été fort altéré.Enfin voilà, je quand-même content de l'avoir vu, même si ça reste le Peckinpah le plus faible pour moi pour le moment. A noter que ça fait deux films dont je parle et qui sont référencés dans Death Proof (ici le canard sur le capot de Rubber Duck), mais c'est du pur hasard ahaha
Le même, hier soir sur Paramount 
Pareil, au début on ne sait pas trop comment prendre le truc (comédie ? action ? les deux ?), moi c'est à partir de la baston dans le bar justement que je suis rentré dedans, hahaha putain mais les patates de forain qu'ils s'envoient, énorme ! D'ailleurs toutes les scènes d'action sont mortelles, baston, poursuites, crashs, avec les fameux ralentis de circonstance.
Sinon bah c'est carrément à la Cours après moi Sheriff, sorti un an avant, même Ernest Borgnine adopte la p'tite moustache fine de Bufford T. Justice hahaha ! Donc ouais, le truc qui a priori influencera très fortement Sheriff fais moi peur par la suite. A priori, dans ces années-là c'était la méga-mode des cibistes chez les ricains. Faut quand même voir qu'en 77, Cours après moi Sheriff a fait 2è au box-office, juste derrière un certain Star Wars, et devant Rencontres du 3è Type et La Fièvre du Samedi Soir, c'est dire !
Enfin bref, pas le meilleur Peckinpah effectivement, un peu de maladresse dans le ton mi-sérieux mi-comédie, un peu nihiliste mais pas noir pour autant. Mais toujours autant de plaisir procuré, avec son style bien identifiable (le côté "en marge" des persos comme bien souvent, le côté brut / sale, les ralentis...). Pour moi c'est encore du tout bon, Jacques. Peut-être un poil mieux que Osterman Weekend (qui a aussi ses maladresses). Mais dans ceux qu'on connaît moins je mettrais quand même Junior Bonner un cran au-dessus, celui-ci il est génial.
Yep c'est vrai que la scène de baston reste bien foutue, je reprécise que c'était pour donner un exemple sur le ton du film !

The Long Goodbye (1973)
Adaptation du roman du même nom de Raymond Chandler, grand auteur de polar noir. C'est con j'aurais pu lire le bouquin avant, il traine dans ma bibliothèque. Très bon film à part ça ! L'intrigue est chouette, mais c'est surtout l'ambiance qui m'a beaucoup plu. Le côté désabusé et sarcastique du personnage principal (un détective privé) y est pour pas mal et le ton est souvent assez décalé. Quelques scènes assez géniales, celle du début nous met déjà dans le bain, et en général celles qui se passent entre le héros et le groupe de gangsters sont mémorables aussi. On peut apercevoir un Schwarzy bodybuildé tenir un petit rôle dans le film, mais son nom n'est même pas crédité ahaha
J'ai fini par m'envoyer toute la page wiki in english, et aussi ce lien :
https://www.avforums.com/reviews/convoy-35th-anniversary-special-edition-uncut-movie-review.9400
Pas de quoi s'emballer, il semblerait que le director's cut soit perdu pour de bon, a priori cette version 'uncut' n'aurait que quelques dialogues en plus si j'ai bien pigé...
Mais quand même, plein d'infos intéressantes. Déjà il semblerait que ce soit James Coburn, ami de Pëckinpah, qui ait passé la majeure partie du temps derrière la caméra, l'autre étant trop raide. Effectivement, Coburn est crédité dans le générique de fin comme "2d unit director", me suis dit "tiens il n'est jamais bien loin lui", mais je ne pensais pas que c'était à ce point !
Ensuite, effectivement EMI a saccagé la première mouture du film, pour coller au plus près des "aspirations" du public de Cours après moi Sheriff, vu le carton un an avant. Donc un Peckinpah carrément viré au moment de l'édition du film, une demi-heure en moins effectivement (et a priori pas la moindre...), et ajout de musiques de rednecks.
Je me posais aussi la question du choix des acteurs. A vrai dire je ne trouve pas Kristofferson idéal dans ce rôle (même si il le fait très bien hein, mais par exemple je trouve Burt Young lui parfait dans le 2d rôle de Pig Pen). Et logiquement un acteur comme Steve McQueen semblait tout indiqué, surtout vu les précédentes collaborations avec Peckinpah. Or, je lisais récemment un article sur le Sorcerer de Friedkin (on est dans les mêmes années), disant que Friedkin voulait aussi confier le rôle principal à McQueen. Sauf que sa compagne de l'époque, bingo Ali MacGraw, voulait imposer des conditions à Friedkin, lequel lui a dit fuck, et a donc pris Scheider. Donc je me pose aussi la question, MacGraw a-t-elle imposé des conditions à Peckinpah, qui à ce moment-là était déjà bien cramé comme chacun sait... ?
On apprend aussi que certaines scènes d'action étaient en fait de vrais accidents, laissés tels quels dans le film... Bon enfin bref, dans tous les cas, moi ça ne m'a pas empêché d'y prendre du plaisir, mais clair qu'on a là un film sacrément tronqué par sa prod, et dont on aura probablement jamais la bonne version...

Ca faisait longtemps et c'est toujours un plaisir. Juste, je ne me souvenais pas que certains personnages étaient traités de façon si parodique (genre les agents du FBI ou le gradé de la police). Meilleur que le second volet pour lequel j'ai pourtant beaucoup d'affection, mais mon favori reste l'exceptionnel troisième film. Le 4 est un plaisir coupable qui tourne au débile sur la fin, et le 5 n'existe pas.

Control de Anton Corbijn
Film de 2007 retraçant la très courte carrière du groupe Joy Division et le destin tragique de son chanteur Ian Curtis. Un très joli noir et blanc, une bande-son soigné (titres du groupe et aussi Bowie, Buzzcokcs, Sex Pistols ...) et des acteurs inspirés. Je connais bien mal le groupe mais l'ambiance de l'Angleterre en crise est bien restituée, sans pathos inutile. Et Sam Riley apparaît crédible dans son interprétation de Curtis, sans surjouer. Un très bon film que je conseille.
J'avais adoré ce film. Cool Armelou.