Godzilla :
gaffe aux spoils
Me suis taper toutes vos critiques sur le film les gars, lu vos interprétations, sentiments, etc. Désolé de rajouter ma couche.
Je n'ai jamais autant lutté contre le sommeil. Pourtant, des bestioles géantes qui se foutent sur la gueule avec un fond de discours écolo ou pas, je me pose pas la question, j'y vais direct. Mais je me suis ennuyé du début à la fin et j'ai trouvé un film interminable dont les enjeux ne sont jamais passionnants.
Les enjeux humains d'abord : mais comment ressentir une quelconque empathie ou un soupçon d'inquiétude quand aucun personnage (sauf un) n'est sympathique, intéressant ou bien joué ? Sérieux, c'te pignouf de Aaron Taylor Johnson, en gogol ahuri dans
Kick Ass, ça le faisait bien, mais en troufion sur-protéiné, il est lamentable, vide d'expressions, hors jeu tout le métrage ; un charisme d'huitre. Continues comme ça vieux et tu finiras dans des direct-to-dvd après avoir encore pourri deux ou trois blockbusters. Ken Watanabe, bon sang, acteur d'ordinaire solide est ici relégué au rang de faire valoir japonais à la mine grave dont les explications scientifiques à deux balles sont si stupides et si inutiles que ce perso ne sert quasiment à rien si ce n'est permettre au troufion adepte des stéroïdes de faire partie de l'aventure. Aucun rôle féminin assez fort pour donner un peu de vie à ce film, si ce n'est la Binoche vite fait au début du métrage.
Seul Bryan Cranston dans le rôle du bon vieux papa qui avait tout compris avant tout le monde campe un perso intéressant quoique qu'un peu cliché et donne généreusement aux spectateurs ce qu'il est en droit d'attendre : un jeu d'acteur.
Les enjeux animaux ensuite. Putain c'te bestiaire de pauvre !! Deux créatures jumelles dont le look arachnéen est totalement calqué sur la bébête de Cloverfield, et
Godzilla, qui donne son nom au titre mais qui ne sert pourtant que de
Joker au film et qui malgré sa fidélité au mastodonte créé dans le film de 54 dirigé par Ishiro Honda, provoque moquerie et incrédulité. Son design apparait totalement anachronique en regards de ses deux opposants bien plus proches des Kaijus impressionnants de Pacific Rim et l'on pense souvent au gros cul de Casimir quand on le voit se dodeliner entre deux bâtiments. A ce titre là, qu'on aime ou qu'on déteste le film éponyme d'Emmerich, on pouvait saluer le choix d'une créature s'éloignant de l'original, et dont la démarche ne faisait pas sombrer le film dans le ridicule le plus grotesque. Car c'est ça qui cloche le plus dans ce film, ce sérieux avec lequel il délivre sa minuscule intrigue (courir tout le film après le gros cul des monstres). Jamais une once d'humour, aucune auto-dérision, pas de fun, juste des mines graves, des persos jamais attachants, des courses poursuites sous
Valium, et des saccages de villes bien trop gentillets.
Les enjeux écologiques pour finir. Fukushima, c'était pas bien. OK. Mais
Godzilla s'en branle, il fout une raclée aux deux tafiolles multipattes en détruisant la planète sur son passage et repart dans la flotte sur la pointe des pieds sans écraser un
Seul humain, mais toujours avec son gros cul. Pourtant, dans le pré-générique, il s'en prend plein la gueule pour pas un rond vu qu'il est le gardien d'un éco-système laissé inconsciemment à des humains négligeant. D'ailleurs, qu'essaye t-on de nous faire croire ? Que les bébêtes qui s'éveillent pour foutre le dawa en ville le font pour rétablir un quelconque équilibre biologique ? A ce titre là, bonjour les flous et les ellipses scénaristiques pour faire comprendre aux spectateurs leur mode de vie, de résidence, de reproduction, leur lien parental, leur présence sur Terre. Datent-elles de l'époque préhistorique ? Viennent t'elles d'une faille spatio temporelle ouvrant sur un monde extraterrestre ou divin ? Surviennent-elles périodiquement quand les humains font trop nawak avec la Terre ? Certes le spectateur s'en branle et ne souhaitent que voir des immeubles s'effondrer et des bestioles se foutre une raclée, mais même là le film se montre en avare en catastrophe et préfère nous montrer des humains vides d'expression leur courir après durant 2h30 dans des séquences mal branlées cinématographiquement et ô combien mal écrites. Ouais Bapho, sont où les scénaristes ?
Non franchement, malgré ses énormes poncifs et son côté too much je préfère largos le Godzilla d'Emmerich qui a eu la bonne idée de mettre un acteur pro et sympa en 1er rôle (Matthew Broderick) mais en plus de doter son film d'un humour allégeant l'énormité de son sujet. Je préfère également le Godzilla Final Wars de Kitamura, véritable déclaration d'amour à la saga de ces increvables monstres qui hantent le cinéma nippon depuis 60 piges, bien plus drôle, fun et généreux en action et dont le bestiaire est impeccable. Même remarque concernant le Pacific Rim de Del Toro, film avec lequel on s'amuse et on en prend plein les mirettes.
Ce Godzilla, une véritable purge.