| Ljosalfheim dit : Les fans, le merchandising, le "style", les codes, la communauté. C'est marrant de voir tous ces codes préétablis alors que le Metal est né de l'envie de remettre en cause tout ce qui est justement préétabli : la religion, la façon dont nos dirigeants régissent notre société, nos mentalités etc. |
| Est-ce que aller à l'exact opposé, souvent jusqu'à l'absurde, de tous ces codes est réellement la voie la plus sensée? |
| C'est dans tout ce sens-là que je perçois le kitsch du milieu metal. ça m'empêche pas de boire un verre en écoutant de la bonne musique. Mais parfois je me sens plus proche d'une personne fan des Hives que d'un sac à bière qui ne jure que par ce qui est bête et méchant. |
| Et puis aucun documentaire traitant du sujet ne va dans ce sens. Metal a headbanger's day est juste de la branlette pseudo-intellectuelle qui étale juste les pires poncifs du milieu, qui se prend trop au sérieux et qui n'apporte pas grand chose au débat. Le Hellfest expliqué à ma mère est moins pompeux et plus proche de l'esprit metalhead mais ça reste bourru et un peu bas du front. |
| C'est ça être metalleux? s'enorgueillir de cuver de la bière plus vite que son voisin et poser, se montrer, se transformer en sponsor ambulant de nos groupes fétiches? Quelque chose m'échappe |
| =XGV= dit : Un style musical sans code, ça n'existe pas. Les codes, c'est justement ce qui fait un genre. Et rien n'oblige le fan du genre à boire de la bière et porter des t-shirt de groupe. C'est idiot. |
| Résumer le Metal à ça est sévèrement réducteur. Réduire ça à "la remise en cause de l'establishement", quand on voit de nombreux groupes, c'est vraiment très très réducteur et l'immense majorité des groupes et des fans s'en fichent. |
| Des hives yékoiça ? Du reste, je ne suis pas sûr que ce dont tu parles aies à voir avec le kitsch. Ou alors j'ai pas compris ce que tu essayes de dire. |
| Ces documentaires n'ont pas vraiment pour objectif de dire si le Metal est kitsch ou pas. Dans les deux cas, l'objectif était plutôt de démystifier un genre souvent diabolisé. |
| Ce qui semble t'échapper, c'est qu'être métalleux, c'est tout simplement aimer le Metal. Rien d'autre. |
| Ouais enfin ça sert quand même pas à grand chose de nier l'évidence : regarde un fan de blues ou de jazz. T'as quand même dix fois moins de codes, et surtout ils ne sont pas tous identiques. Un metalhead c'est quoi de nos jours? un t-shirt de Metal, une veste à patch ou un perf', basta. Certains sont plus sobres que d'autres, mais la grosse majorité c'est ça. Du formatage de A à Z, très peu de libre arbitre pour un style dont les fans disent qu'il est libertaire... |
| L'immense majorité non. Quasiment toute la scène Metal extrême repose au moins en partie là dessus. Si on fait fi des quelques groupes néo-païens à la Windir, Kampfar & co, bons groupes en passant - et encore, ça peut être vu comme un mouvement de contre-courant d'admirer des civilisations ancestrales- l'immense majorité veut choquer ou au moins évoquer une certaine remise en cause. Je te l'accorde, le thrash, le heavy et tous ses dérivés en ont souvent rien à foutre de ce qui est établi... mais le reste de la scène n'est vraiment pas négligeable. |
| Le kitsch 'faut le prendre au sens propre : le mauvais goût, dans ce que dégage cette musique vue de l'extérieur et avec un regard non impliqué. On n'aura jamais de réponse définitive et objectives mais je serais curieux de voir ce qu'un sociologue ou d'un anthropologue qui n'est pas impliqué dans le milieu pense de tout ça, en creusant évidemment, sans s'arrêter à la façade la plus répandue. Parce qu'il est bien gentil Sam Dunn mais son travail n'est pas objectif en plus d'être un peu neuneu. |
| Musicalement, il y a toujours ces groupes qui sont des exceptions, qui rendent n'importe quel moment plus Intense, plus vrais, plus inoubliables... Et puis il y a tout le reste. Une palanquée de groupes sans profondeur, qui appliquent une recette. ils l'appliquent bien, alors les fans sont ravis. C'est peut-être juste moi qui suis blasé de ne plus retrouver les frissons et le goût de la découverte comme ça a été le cas à mes débuts, j'ai vraiment l'impression d'en avoir fait le tour et tout me paraît fade par rapport à ce que j'ai déjà connu. |
| Si t'as une perle que je ne connais pas, vas-y, je suis curieux, vraiment. |
| Il s'est nourri de ce côté diabolisé, alors pourquoi le démystifier? Pour que la mère de famille soit rassurée par rapport au fait que son fils chéri écoute darkthrone? |
| Je veux dire qu'aucun ouvrage ne traite du Metal au sens humain, sociologique, et psychologique, à ma connaissance, et ça manque vraiment. Est-ce qu'on est vraiment sûr que se prendre des distorsions, du growl et du scream dans les oreilles ne joue pas sur notre comportement, notre santé mentale et notre rapport aux autres/à la vie? Les metalhead peuvent être des gens équilibrés et sains, même ceux qui sont fans des styles les plus rudes. Est-ce que pour autant la majorité des fans est saine d'esprit? Le metal est une musique plus puissante et plus agressive que la moyenne, je pense qu'il est impossible de nier qu'elle a au moins un petit impact sur notre vie, même positif qui sait. |
Je dors pas beaucoup ces temps-ci alors que peut-être que je cogite juste trop et que ça m'amène à des questions existentielles sur le metal |