Le doom est-il progressif ? Drôle de question étrange !
Se pourrait-il que certains le considèrent comme tel étant donné la durée relativement longue des morceaux, constante qu'il ne partagerait guère qu'avec le progressif (metal ou rock) ?
Evidement, non que le doom n'est pas progressif : beaucoup troplinéaire rythmiquement et mélodiquement , à la différence du prog' qui s'inspire en partie de la structure évolutive d'un morceau de musique classique voire parfois d'un morceau de jazz ,et rompt par là avec le format rock habituel ( couplet, refrain, couplet, refrain ...).
Par contre à la question, existe-t-il des morceaux de doom prog' (des groupes de doom prog', je serais tenté de dire pourquoi pas...)
Le doom et le prog' seraient-ils incompatibles et comme le laissent supposer certains ?
ça peut se concevoir. En effet,Le doom basique se résume en ce qui me concerne en 3 mots : lenteur, lourdeur et noirceur ( le tout évoquant châtiment ou malédiction, à l'image d'un Sisyphe , condamné à pousser perpétuellement son rocher en haut de la colline...).C'est vrai que pris comme tel, il semble à l'antipode de toute évolution puisque cantonné dans le répétitif .
Pourtant, certains morceaux de doom ont une tournure plus épique (à titre d'exemple,le vengeur
Burn In Hell de
Reverend Bizarre ) ou plus ou moins évolutive (certains morceaux de
Candlemass,
Count Raven etc ...).
Pour en revenir au Vol 4 de
Black Sabbath, plusieurs morceaux bien sombre à la base bien lourde et lente, ont une tournure ouvertement progressive.
Supernaut et
Snowblind mais aussi Tomorrow's dream, Wheel of confusion ou encore Cornucopia . Dans certains dernier cas,comme par exemple
Snowblind (
trop sombre pour être du pur Stoner à mon idée et à la différence par exemple de 2 autres morceaux comme St Vitus dance ou Under the sun )ou
Cornucopia (qui oscille entre gros doom, passages plus speedés et planants),on peut effectivement considérer qu'il ne s'agit pas de doom « pur » puisque le tempo accélère parfois au delà du tempo doom habituel( ce pourquoi j'avais mis doom entre parenthèse). Mais ou commence le doom et ou se temine le heavy ? Après on peut aussi partir du principe qu'un morceau dont le tempo accélère de la sorte et même temporairement n'est plus du doom. On peut aussi considérer qu'il s'agit de doom progressif . Ou encore ne qualifier un morceau de doom prog' qu'à partir du moment ou
Les Variations de tempos se situent dans une fourchette de relative lenteur. Et on en revient à un problème de définition.
Pour en revenir à cette remarque sur la part progressive du death , je ne crois pas qu'on puisse nier que c'est le style de metal extrème qui a été le plus apte a muter vers le progressif. J'attribue cela à sa tendance aux changements de tempos , beaucoup plus marquée que dans les autres styles .
Par contre , je ne crois pas qu'on puisse réduire le progressif à un style qui mette « en avant chaque instrument régulièrement » . C'est vrai que les envolées des solistes sont monnaies courantes dans le prog mais pas nécéssairement en mettant en avant chaque instruments à la manière (héritée) du jazz et chez la majorité des groupes.
La base du prog', c'est un morceau comme
A day in the life des Beatles ( d'ailleurs tirée de ce qui est parfois consideré comme le tout premier album de prog', Sergeant Pepper's ....).Le morceau est évolutif, les changements de tempos brusques et fréquents nombreux mais avec un coté structuré et réfléchi qui l'éloigne de la spontanéité débridée du psychédélisme.
Mais pour en revenir à un éventuel « doom progressif », c'est vrai que ça peut sembler contradictoire tellement le doom tend vers l'anéantissement, ou du moins vers une sorte de stagnation « mortifère. ».Mais je trouve que , par exemple, un groupe comme
My Dying Bride a su, tout en préservant cette atmosphère mortifère tout au long d'un morceau, lui donner néanmoins des rebondissements, bref, le faire évoluer et à l'instar d'un morceau de progressif.
C'est aussi un peu le cas d'
Anathema ou encore de
Katatonia ( qui revendiquent tous 2 l'influence de Pink Floyd, comme par hasard).
Ou, plus flagrant, encore, les norvégiens de
Green Carnation (avec, tiens tiens, Tchort, d'Emperor ) qui ont sorti un album constitué d'un seul morceau de 60 mn (Light of day, day of darkness)
Dans un autre genre,c'est un peu aussi le cas de
Confessor qui fait évoluer son doom vers le thrash (quel paradoxe !) mais avec, forcément, un coté moins atmosphérique et plus technique ( les musiciens de rock prog' ayant d'ailleurs été rejetés par les punk à cause de leur tendance à la surenchère technique).
J'ai aussi un autre skeud d'un autre groupe en vue mais faut que je réécoute.
Enfin et pour en revenir au Darkness dath doom de
Runemagick, je ne crois pas que les points suivants soient une constante de beaucoup d'album de prog' et sinon, il faut le dire lesquels :
-intro et outro
-enchainement fluide des morceaux
(-relents de musiques ethniques; en option
).