@ Quinté / Elvangar :
Déjà sur la forme le film m'a profondément déplu. Je n'accroche que modérément au found footage dont je trouve souvent la légitimité scénaristique douteuse. Alors comment croire qu'un type qui voit des morts tomber autour de lui continue de tenir sa caméra coute que coute ? Ça ne me semble pas du tout compatible avec l'instinct de survie, surtout que cela donne lieu à une ou deux séquences stupides comme celle où notre étudiant préfère rester
Seul en milieu supra dangereux pour recharger sa cam. Mais mettons, que pour faire avancer l'histoire, on accepte ce postulat filmique qui tend à dénoncer la surmédiatisation entre autre, j'ai peine à croire qu'un étudiant possédant une caméra lambda (pour ne pas dire bas de gamme) puisse aussi bien filmer ce qu'il voit : le cadre est pro et l'image lisse comme c'est pas permis. Or, pour nous faire croire à un filmage à l'arrache, un cadrage plus mouvementé et amateuriste aurait mieux cadré avec l'histoire et aurait de surcroit permis une meilleure immersion du spectateur. La notion de vérisme quoi. Là, on sent trop l'équipe de Romero, le chef op, les projos. Y'a pas de grain, c'est trop propre, bref, ça ne me fait pas croire à ce procédé de mise en scène. Mais mettons, encore une fois, que l'on accepte que cet étudiant dispose du dernier cri des caméras numériques, qu'il soit cadreur pro depuis sa naissance et qu'il sache éclairer de façon extrêmement lisible tout ce qu'il filme même sans matos, j'ai tout simplement trouvé que le film, en plus d'offrir des protagonistes têtes à claques inintéressants et superficiels ne me permettant absolument pas de ressentir une quelconque empathie où d'éprouver de la
Tension, était bien trop linéaire dans sa construction (adieu le suspense), maladroit dans sa mise en abyme sur le final (on sent venir le truc à des kilomètres) et dont l'histoire était noyée par sa critique acerbe de la société. Certes, j'aime quand Romero se permet de critiquer en vrac la middle class américaine et les préjugés raciaux dans La Nuit des Morts Vivants, la société de consommation dans Zombie, la gente militaire dans Day of the Dead, et même le capitalisme sauvage dans Land of the Dead, mais chaque fois les péripéties scénaristiques et la profondeur des personnages équilibraient le pamphlet de Romero, ce qui n'est absolument pas le cas dans ce Diary bouffé par tout ce qu'entend dénoncer le réal, les médias de masse en tête, et qui oublie une chose capitale et pourtant présente dans les oeuvres antérieures de la saga : nous présenter des zombies. Ces derniers n'ont en effet plus le 1er rôle et se font voler la vedette par des ados boutonneux. Où en est-on de l'intelligence des putrides que Romero s'attachait à développer depuis Day of the Dead ? A la trappe ! A la place, des ados fans de FB qui évoluent stupidement dans les décors du film et ne prennent jamais les bonnes décisions. Bref, un exercice raté pour ma part, qui en voulant donner dans l'hyper réalisme tombe dans l'artificiel convenu et balourd, ce qui m'a complètement incité à ignorer Survival of the Dead, force étant de constater que la saga zombiesque de Romero perd en qualité à chaque nouvel épisode.
Cependant, comme il m'arrive de changer d'avis sur des movies et que j'adore Romero, je retenterai l'aventure avec ce Diary un de ces quatre, et qui sait...