J'avoue que une fois un truc bizarre m'est arrivé. C'était à Lyon, vers 22h, une soirée douce et agréable. Le genre de soir, où l'on a envie de sortir, rien que pour se changer les idées, voir les bâtiments éclairés et respirer l'air frais. Je m'élançais donc à travers la grand place, d'un pas décidé, me faisant déjà tout un plan de ce que serais ma soirée quasi parfaite.
Mais j'ai croisé une femme êtrange et elle m'a tout de suite intrigué. Tellement que je me sentais imprégné par son odeur, sa prestance, ses gestes, sa démarche. Je l'ai donc regardé se rendre dans une ruelle sombre et étroite, et là bizarrement je l'ai aperçu fouillant dans les poubelles. Une femme d'une telle classe, je l'avoue un peu forte, mais si bien habillé. Un manteau de fourrure qui descendait tout le long de son corps, et un dandinement du bassin plus hypnotisant encore que celui d'un mannequin! Je me suis donc approché, lui demandant si elle avait faim, lui affirmant que si c'était le cas, je lui payerais volontiers à manger dans un restaurant.
Mais, elle sembla frémir à mon approche et grommela quelque chose que je ne compris pas. Embarrassé qu'elle se sente prise au dépourvu, je tendis la main vers elle, c'est à ce moment qu'elle se leva et se mit à courir.
Je ne voulais pas la perdre, et je couru derrière elle à vive allure, pour m'excuser et me faire pardonner en lui offrant de quoi diner. Malheureusement, elle ressemblait plus à un coureur de fonds qu'a une femme en talons aiguilles. Je me sentis donc rassembler toutes mes forces pour ne pas me faire semer trop vite, et avoir le temps de réfléchir pour savoir où pouvait-elle bien se diriger.
Au coin d'une allée, elle tourna. Ce chemin, je m'en rendis compte juste après menait à une impasse. Mais aucune trace de la silhouette à fourrur qui obnubilé mes pensées. J'eus beau chercher partout, elle était introuvable. Une vague de tristesse m'envahis à l'idée que peut-être, je ne la reverrais jamais. J'essayais de garder du courage et de me dire qu'un jour ou l'autre je finirais bien par la recroiser et par enfin pouvoir souligner chaque traits de son visage, qui à ce moment m'apparaissait plus splendide et radieux qu'un coucher de soleil près de la mer.
Je m'apprêtais à repartir chez moi, regardant le ciel dans une vague de
Nostalgie, repensant au moment où je l'aperçus pour la première fois, et là, stupeur, elle était sur le toit de l'immeuble. Je pouvais sentir chaque cellule de mon corps trembler, par envie d'elle, ainsi que par mystère, car le fait qu'elle se soit retrouvé là-haut en était bien un!
Une poussée d'adrénaline plus tard et me voila dans l'immeuble en train de monter les marches 3 par 3. Arrivé au toit, mon corps ne me répondait quasiment plus, essouflé, le souffle coupé - par les marches et la demoiselle à fourrure - je me suis approché d'elle à nouveau, plus doucement cette fois, histoire de ne pas l'effrayer. Tandis que mes pas résonnait sur les dalles de pierres vieilles et fendus, je lui disais à quel point mon âme lui était dédiée depuis la première fois qu'elle passa devant mes yeux, quelques minutes plus tôt. Mes mots sortaient naturellement, sans même que j'ai besoin de réfléchir, mon amour ne cessant de grandir à chaque nouvelle foulée me rapprochant de l'ultime moment.
Un air frais caressa mon visage quand elle se retourna, toujours avec ses mouvements si particuliers, si uniques. Propre à la demoiselle portant la fourrure. Les secondes semblaient s'écouler tellement plus lentement, et mon souffle saccadé transforma l'air autour de moi en fumée, tellement mon corps bouillait d'envie de découvrir sa vraie nature.
C'est à ce moment précis que je m'en rendis compte, c'était. . . Un Gorille!