Je mets cet article que j'ai trouvé sur un site, et qui me semble en rapport assez direct avec les topics Miss/Mister, mais qui est toutes fois plus sérieux. Je me suis donc
Dis que ça pouvait vous intéresser, parce qu'il semblait que nous soyons tous touchés d'une manière ou d'une autre par la beauté.
C'est le résumé des grandes lignes du livre
Le poids des apparences de Jean-François Amadieu (cet article est tiré d'un site féminin, certains commentaires de la rédactrice, je l'admet, ne "volent pas haut" et peuvent laisser perplexe la gente masculine de SOM, mais on passe outre). Réflexions et commentaires naturellement bienvenues !
Être beau/belle, à quoi ça sert ? Dans un monde idéal, la réponse serait : à se reproduire et point barre. Ou du moins, à avoir une vie sentimentale et sexuelle satisfaisante. La beauté serait un attrape-partenaire, elle resterait dans la sphère du désir. Dans la réalité, ça ne se passe pas du tout comme ça. Éducation, politique, emploi… ce n’est pas que tout dépend de notre capital génétique, mais quand même beaucoup. Et sans doute plus que vous ne l’imaginez !
Dans cet article, je vais mégarésumer un livre qui traite exactement de cette thématique :
Le poids des apparences, par
Jean-François Amadieu (7,50 euros en poche chez Odile Jacob).
C’est bourré de chiffres qui font flipper et ça permet de mieux comprendre certaines réactions. Par exemple, pourquoi ce patron de restaurant à
Rome m’a offert mon dîner après avoir upgradé ma glace deux-boules en énorme monticule à douze parfums et louches de chantilly. Des histoires d’injustice, en notre faveur ou pas, on en a toutes à raconter
Alors déjà, la beauté, ce n’est pas négociable comme on l’entend souvent. Il y a un modèle. Sur lequel, quand on demande vraiment aux gens de juger… tout le monde est d’accord, dans quasiment toutes les cultures et à tous les âges. Les bébés sourient plus aux belles personnes. A
Six ans, un enfant a complètement intégré la norme. Après, on se ment autant qu’on veut, mais on sait intérieurement qui est beau et qui ne l’est pas.
Quelle norme ? Une sorte de moyenne de tous les visages possibles.
La beauté, c’est rien de trop gros ou de trop petit ou de trop
proéminent ou de trop creusé… tout ça, de manière symétrique afin de
paraître plus jeune (les gamins ont des visages plus symétriques que
les adultes).
Jean-François Amadieu explique que la population est estimée :
- extrêmement belle pour 8% des personnes,
- plus belle que la moyenne pour 17%,
- moyenne pour 50%,
- plus moche que la moyenne pour 17%,
- carrément moche pour 8%
Vous savez sans doute intimement où vous placer dans ce panel. Dans le livre, c’est évidemment beaucoup plus précis, mais j’ai comme l’impression que j’aurais un souci de copyright si je vous scannais les 200 pages
Ensuite, quelles conséquences cette beauté va avoir ? - En général, les gens beaux sont considérés comme plus sociables que les
autres (à la rigueur, ça peut se comprendre), mais aussi plus
intelligents, talentueux, sensibles, honnêtes !
- On estime que le physique va influencer vos résultats scolaires à hauteur d’entre 20% et 40%. Si vous êtes une bonne élève, vos notes ne vont pas changer
énormément selon votre beauté (mais quand même un peu). Si vous êtes
mauvaise, mieux vaudra être belle, parce qu’en cas de laideur, on ne
vous laissera jamais le bénéfice du doute.
- Si vous faites croire à un homme qu’il va avoir une conversation téléphonique avec une belle femme, il va se montrer plus ouvert et aimable que s’il pense
parler à une moche. Et peu importe qu’il n’ait aucune chance de la rencontrer.
- A l’emploi, on vous donnera plus facilement un boulot si vous êtes belle. A compétences égales avec une femme qui ne mettrait pas sa photo sur son CV, une belle gagne des points – même en étant médiocre. Alors que si vous êtes moche, vous avez intérêt à ne pas joindre de photo… sauf que la plupart des recruteurs en demandent une ! C’est pire pour les boulots de commerciales ou pour être patronne.
- Dans le monde du travail, il ne fait pas bon être vieille, obèse, handicapée, future maman ou lesbienne… En gros, on vous demande d’être la plus lisse possible. Bienvenue dans l’attaque des clones.
- Niveau salaire, les beaux ne gagnent pas beaucoup plus que la moyenne, mais les moches gagnent nettement moins (10-15% de moins, en Angleterre, ce qui fait vachement de thunes). La taille compte (plus vous êtes grande, plus vous touchez, plus vous êtes petite, plus on vous entube). Les femmes grosses perdent aussi au niveau financier.
- Au niveau légal, vous payez moins d’amendes si vous êtes belle. On vous croira honnête. Alors que si vous avez le malheur d’être moche, vous risquez de prendre cher (entre les très beaux et gens très moches, l’amende est multipliée par
3,5). Pire encore, le fait d’être rejeté dès son enfance fait que les
moches commettent plus de crimes que les autres ! Ce qui encourage
encore plus la propagation du “délit de sale gueule”.
- Si vous faites de la politique, soyez belle mais pas de manière extravagante, ça paye au niveau des votes.
- Au niveau du mariage, la beauté d’une femme a une valeur objective, qui se « monnaie ». Une belle femme, si elle dispose d’un capital scolaire décent, pourra facilement améliorer son statut social par le mariage. Plus les mecs sont riches, plus ils veulent une belle épouse.
- Mais un couple dure d’autant plus longtemps que le niveau de séduction des deux partenaires est semblable. A réfléchir avant de flasher sur le Brad Pitt next-door: le plus beau des conjoints peut penser à l’infidélité pendant que l’autre se morfond dans la parano. Mauvaise base.
Alors on fait quoi, avec toutes ces données ?A part en jouer quand on est canon, je veux dire ? Déjà, on en est consciente. Parce que moins on en parle, moins on peut réagir. Il est crucial de regarder l’injustice en face (parce que oui, c’est une monstrueuse injustice) pour commencer à interroger son propre comportement. C’est moins facile à faire qu’à dire. Souvent, la première impression est bien ancrée ! On peut aussi militer pour le CV à l’aveugle et la préservation des épreuves scolaires écrites, qui favorisent non seulement les moches, mais aussi les autres discriminés, surtout s’ils s’appellent Malika et qu’ils vivent dans le 9-3.
Ensuite, si jamais on est moche, on peut s’améliorer. Dans la gestuelle, l’habillement, la présentation, les petits efforts payent, même si ça ne suffira jamais à côté de Kate Moss. Cette solution n’est pas idéale (vu que finalement on cautionne le système), mais en attendant qu’on vive au pays des poneys bleus, ça peut faciliter une existence.
D’ailleurs, Jean-François Amadieu explique que la plupart des femmes “usent” de leur beauté.
En face, les hommes sont à la ramasse, et commencent à peine à comprendre
ce qui se joue au niveau de la séduction. Les femmes ont bien
conscientes de ce qu’elles peuvent changer… et de ce qu’elles ont à y
gagner. En l’occurrence, vu les enjeux, elles auraient tort de faire
l’autruche : cette beauté, ou absence de beauté, se range à côté de la
classe sociale, de l’origine ethnique, du sexe ou de la santé, pour
influencer massivement une vie. Pas glorieux, comme modèle de
classement (et donc d’exclusion), mais incontestablement présent. Bon à
savoir quand tu pestes le matin du temps perdu à te maquiller !