citation :frozenheart dit :
En tout cas on sait pour quel camps a voter Dee Snider des Twisted...
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Il n'est pas le seul. Clint Eastwood a été la star la plus éminente à l'avoir soutenu (qui a d'ailleurs été traité de vieux rassi par les mêmes qui ont crié à son génie visionnaire quelques temps plus tôt). Et il ne faut pas s'étonner. Trump est un habitué des mass médias. On a pu le voir débarquer dans des matchs de catchs comme dans des séries de télé-réalité. Il est habitué à fréquenter les stars, mais paradoxalement a toujours joué la carte de la notoriété populaire sans remettre en cause un côté JR Ewing décomplexé en mode vulgaire, un peu comme un Bernard Tapie l'avait fait à une certaine époque (et avec succès). Beaucoup ont été surpris par sa victoire compte tenu de sérieux handicaps sur sa personne, mais on a ignoré sa connaissance des milieux populaires en plus de sa connaissance des milieux d'argent. Il est beaucoup plus intelligent qu'il ne le semble ou a été montré par les médias français. Il a compris que pour avoir une chance d'être élu il fallait parasiter l'un des deux mouvements forts de la politique américaine, à savoir les Républicains. S'il avait fait course seul, il n'aurait pas eu une grande présentation médiatique ni la moindre assise légitime. Il aurait pu se prévaloir alors que de 3% dont il était crédité au départ, ce qu'a donné d'ailleurs le parti libertarien aux élections générales.
Il a joué le jeu des primaires tout en s'affichant anti-conformiste et en affichant qu'il allait briser le système, ce qui n'a pas plu du tout à l'establishment du Parti Républicain, et en premier lieu à John Mc Cain. Il faut voir et revoir comment se sont tenues les primaires républicaines. C'était le haro contre Trump. Néanmoins, il est parvenu à neutraliser tous les candidats en les infantilisant, en sortant complètement des sentiers battus sur des thèmes jusqu'alors proscrits où les différents candidats n'étaient visiblement pas à l'aise. Il a joué ouvertement le jeu de l'Amérique profonde contre l'Etat profond jusque dans la confrontation finale contre Hillary Clinton, conscient des réalités statistiques à propos d'une "Amérique périphérique", qui s'est ultérieurement manifestée en Europe, et surtout lors du Brexit. Il n'est donc pas étonnant de voir Nigel Farage débarquer lors d'un de ses meetings.
On peut ainsi comprendre que l'élection de Trump n'a pas été le fruit du hasard et qu'il est beaucoup moins con que ce qu'il laisse paraître. Il a créé un véritable hold-up aux yeux de tout ce que l'Amérique compte de politicards, et cela sans tenir compte de ses idées, si idées il y a vraiment cru. La partie n'est cependant pas terminée, nombreux sont ceux maintenant qui réclament sa tête. Il tente de concilier quelques figures républicaines à sa cause et même dans le camp démocrate après l'énorme gifle qui leur a donné. On comprend qu'il veuille faire baisser la pression.Est-ce que ce sera suffisant? Maintenant, il devra jouer encore plus fin.